Manifestations mars 2021-juin 2023 : Voici les chiffres réels dévoilés par Amnesty international

Amnesty International a levé le voile hier sur les véritables statistiques concernant les manifestants décédés lors des troubles survenus en mars 2021 et juin 2023 au Sénégal, offrant ainsi une perspective sombre de la situation des droits humains dans le pays.

Selon le rapport annuel de l’organisation, entre mars 2021 et juin 2023, au moins 56 individus ont perdu la vie lors d’opérations de maintien de l’ordre lors de manifestations, tandis qu’au moins un millier d’autres ont été blessés.

Parmi les cas documentés, celui de la jeune Adji Diallo, âgée de 15 ans, a particulièrement ému le pays. Lors des protestations à Ngor, Dakar, contre l’attribution contestée d’un terrain destiné à la construction d’une école à la gendarmerie, Adji Diallo a été tragiquement abattue lors d’affrontements tendus entre manifestants et forces de l’ordre.

Des témoignages et des preuves vidéos, scrupuleusement vérifiés par Amnesty International, ont révélé des scènes de violence inouïe, avec des gendarmes utilisant une force excessive, frappant des individus menottés et même utilisant des civils comme boucliers humains.

Les événements de juin 2023 ont également été marqués par des affrontements meurtriers, notamment à Dakar et à Ziguinchor, consécutivement à la condamnation d’Ousmane Sonko pour « corruption de la jeunesse ». Les rapports font état d’au moins 29 morts et 390 blessés, victimes de tirs réels émanant des forces de l’ordre et de groupes armés agissant parfois de manière coordonnée.

Plus tard en septembre, la commune minière de Khossanto, dans la région de Kédougou, a été le théâtre de nouvelles violences. Deux hommes ont été abattus par la police lors de manifestations agitées, protestant contre un arrêté préfectoral concernant le recrutement local pour les mines d’or.

L’ombre persistante sur ces événements tragiques demeure l’absence d’informations sur les enquêtes judiciaires concernant les morts survenues lors des manifestations de mars 2021. Douze des quatorze décès enregistrés à cette époque ont été imputés aux forces de sécurité, mais aucune transparence n’a été offerte quant aux suites judiciaires de ces événements.

Avec SeneNews

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