Magal de Porokhane 2020 – Les mourides célèbrent la sainte Sokhna Mame Diarra Bousso, Mère de Serigne Touba

La cité religieuse de Porokhane célèbre ce jeudi 05 et vendredi 06 mars, la sainte Sokhna Mame Diarra Bousso, la mère de Cheikh Ahmadou Bamba (Serigne Touba).

Très peu connue en dehors du Sénégal, Porokhane est pourtant l’une des plus importantes cités religieuses en Afrique. Ce petit village situé dans la région de Kaolack attire chaque année des milliers de pèlerins musulmans.

Qui est Mariama Bousso

Elle est née en 1833 à Massobé au Djolof. Mariama Bousso, fille de Mame Asta Walo et Ma Bousso, est homonyme de la sainte Mariama, mère de Jésus. Sa lignée maternelle remonte aux mbacké et celle paternelle remonte aux massobé. Mame Diarra Bousso

Venus tous du Fouta, Massobé et Mbacké sont deux familles unies et par le sang et par la longue cohabitation. Mame Mahram Mbacké est le père d’Ahmad Sokhna Bousso et Mame Balla Aissa, géniteurs respectifs de Mame Asta Walo et Mame Mor Anta Saly. Selon Serigne Cheikh Bousso, Imam du village de Porokhane, Ma Bousso, père de Mariama est descendant de Hammad par le fils de ce dernier, Mouhamed. Cette lignée continue jusqu’à Imam Hassan fils de Aliou ibn Abdallah et de Fatima bint Mouhamed. C’est ce Hammad qui est le premier à quitter le Fouta pour aller au Jolof.

Le meen gonjox, ou lignée maternelle, d’origine soninké est la preuve du brassage ethnique au Sénégal. Mbasangane Diouf, descendante directe de Sidan Cissé est la mère de trois filles : Jakher Badiane, Daro Badiane et Pan Badiane. Cette dernière est mère de Thieka Dior, mère d’Anta Touré, mère d’Awa Diké Camara, mère de Ndoumbé Sanou Sankhé, mère d’Asta Walo Mbacké, mère de Mariama Bousso.

Mariama deviendra plus tard l’épouse de son oncle maternel Mame Mor Anta Saly Mbacké…

L’origine du Magal de Porokhane

Presque oubliée à Porokhane plus de 70 ans après, Serigne Bassirou, sous l’ordre de son père est allé « tenir compagnie à sa grand-mère ». Il a suivi les premiers missionnaires de Serigne Touba qui ont pu repérer la tombe à l’intérieur du cimetière, et avec l’aide de leur envoyeur. Ce dernier, âgé d’environ treize ans au moment de l’inhumation de sa mère, avait pris la précaution de mettre des indications sur sa tombe. Ce que son fils Serigne Bassirou a découvert dès son arrivée dans les lieux. Mais Serigne Bassirou ne s’est pas installé directement à Porokhane, il a sillonné presque tout le Saloum et a créé des localités comme Darou Minam Pakathiar. A la demande des talibés, il a présidé le premier magal en 1952.
Les premières célébrations avaient réuni de petites masses de personnes. Les pèlerins se retrouvaient pour réciter le Coran. Le projet de Serigne Bassirou était donc de faire renaître Porokhane. Au-delà de l’ordre qu’il a reçu de son père, il tenait personnellement au village. Il l’a d’ailleurs confié à son fils Serigne Moustapha Bassirou. Celui-ci a commencé par déménager les champs et daara (école coranique) à Porokhane.

Porokhane, une cité religieuse historique

Lieu de pèlerinage annuel, Prokhane est une cité religieuse particulière d’environ 30 000 habitants. Ce village qui abrite un grand Magal, doit son rang à Mame Diarra Bousso, la mère de Cheikh Ahmadou Bamba ou Serigne Touba (1853-1927), mourut à Porokhane en 1968 à l’âge de 33 ans. Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, fondé au début du xxe siècle (la confrérie des Mourides est la deuxième voie à apparaître après la tijanisme au Sénégal. Elle compte des millions de fidèles à travers le monde.

Chaque année ce sont de milliers de fidèles, en majorité des femmes qui font le déplacement pour rendre hommage à celle qui est affectueusement appelée « Borom Prokhane ». Ce rendez-vous (Magal) est très particulier car étant le premier et unique dans le calendrier musulman, appartenant au genre féminin. Un événement spirituel de haute facture qui permet à l’occasion de mettre en exergue un leadership féminin de type islamique.
Preuve de l’importance de ce lieu Saint, le mausolée et le puits de Mame Diarra Bousso (qui selon la croyance aurait de nombreuses vertus miraculeuses) figurent sur la liste des sites et monuments historiques classés au Sénégal.

Mame Diarra est pour beaucoup un modèle de sainteté au féminin. Elle est la seule femme dans l’histoire de l’humanité à avoir à la fois sa propre ville, une Grande mosquée, un imposant mausolée visité par des milliers de gens par an), un Magal annuel qui draine beaucoup de fidèles, un complexe islamique multifonctionnel qui accueille des centaines de jeunes filles.

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