Madiambal Diagne évoque la « fortune » de Amadou Ba, candidat à la Présidentielle

Dans son tout nouveau livre «Amadou Ba, la dernière marche», l’auteur Madiambal Diagne consacre à la fortune réelle ou supposée du Premier ministre et candidat de la Coalition Bby à la prochaine Présidentielle. Interrogé sur ce sujet par un journaliste lors de la présentation du livre, l’auteur a botté en touche, préférant laisser à chaque lecteur le loisir de se faire une idée. Mais le chapitre donne suffisamment d’indications factuelles pour les curieux.Madiambal Diagne évoque la fortune de Amadou Ba, candidat à la Présidentielle

Amadou Ba passe pour être riche. On s’étonne qu’un haut fonctionnaire puisse être «mil­liardaire». Tous ses dé­trac­teurs pointent cette image qu’il traîne. De nombreux biens lui seraient attribués à l’étranger.

L’intéressé réfute cela. Parlant d’un appartement au Canada, qu’il acquiert du temps où son fils Abdou s’y inscrit pour des études universitaires, il le revendra en 2021.

Les opposants Ousmane Sonko et Mamadou Lamine Diallo insistent particulièrement sur ce point de sa supposée richesse…
Il est formel : «Je n’ai pas un compte bancaire à l’étranger dans lequel il y a plus de quinze mille dollars.»

Il se trouve aussi que les partenaires étrangers du Sénégal s’intéressent un certain temps à ses avoirs. C’est ainsi qu’en 2016, les services du Trésor américain mènent quelques investigations : «Il paraît qu’il est riche, qu’il a beaucoup d’argent ?»

C’est une rumeur qu’alimentent, pour beaucoup, certains officiels sénégalais. Plus précisément deux membres du gouvernement qui ne veulent pas que du bien à Amadou Ba. Des signalements s’opèrent sur des biens qui lui appartiendraient à l’attention de l’Administration américaine. Rien de probant ne peut être trouvé en fin de compte. A l’issue de ces investigations, le Département d’État américain, manifestement rassuré, confie à Amadou Ba, ministre des Finances du Sé­négal, la vulgarisation, au ni­veau africain, d’un programme justement lié à la répression des revenus illicites. C’est le programme Star, Stolen Assets Recovery, sur les flux financiers illicites. «Si c’est un voleur, il doit alors être très habile», persifle un diplomate américain.

Je sers la même réponse à une journaliste qui m’interpelle récemment. Elle semble m’enjoindre de débusquer des «cafards» dans la gestion de Amadou Ba. Pourquoi ne le ferait-elle pas elle-même, si tant est qu’elle lui connaitrait des travers dans la gestion ? Elle me répond : «Cela ne doit pas manquer. Il n’est pas un ange.» Justement, personne ne dit qu’il est un ange et sans doute qu’il peut avoir un côté démoniaque, mais il faudrait avoir la preuve de ces allégations pour en parler plutôt que de se limiter à des allusions générales et assez vagues sur sa fortune et la provenance de celle-ci.

El Hadji Dialigué Bâ analyse : «Le parcours retracé de l’homme Amadou Ba montre qu’il a occupé les fonctions les plus importantes, les plus prestigieuses, les mieux rémunérées dans l’Administration de notre pays : directeur des Impôts (trois ans), Directeur général des Impôts et domaines (sept ans), ministre de l’Economie, des finances et du plan (six ans), ministre des Affaires étrangères (deux ans). C’est par la grâce de Dieu qu’il a eu tous les privilèges. Et on ne le lui connait pas de fortune. Cependant, on lui reconnait sa générosité légendaire.»
Mais la réputation a la peau dure !

Des hommes d’affaires, proches du pouvoir de Macky Sall, gênés par des refus de Amadou Ba d’avaliser certaines importations d’huiles, tiennent à le faire tomber. Ils vont chercher à débusquer ses avoirs financiers supposés cachés.
Pape Amadou Sarr, un conseiller proche du ministre de l’Economie et des finances, reçoit des offres alléchantes pour «balancer» son patron.
Par loyauté ou par ignorance, il ne leur aura rien révélé.

Il faut dire que la réputation sulfureuse de Amadou Ba, quant à sa richesse, pousse Alexia La Tortue, aujourd’hui en bonne position au Dépar­tement du Trésor américain, à dissuader Pape Amadou Sarr de travailler aux côtés de Amadou Ba, révèle l’ancien responsable de la Der/fj. Mais à l’issue des investigations américaines, Amadou Ba se retrouve dans les bonnes grâces du Département du Trésor américain et des services du Secré­tariat d’Etat américain.

Pour ne rien arranger, le vendredi 8 avril 2022, le marabout Serigne Abdou Karim Mbacké, importante figure religieuse mouride, est chez Amadou Ba. En cette période de Ramadan et de ferveur, Baye Karim, comme l’appellent les disciples, lui rend visite parce qu’ils en­tre­tiennent des relations chaleureuses depuis de longues années.

Serigne Abdou Karim Mba­cké se fait accompagner à cette occasion par des disciples dont certains prennent des vidéos et photos. La diffusion des images de cette visite sur les réseaux sociaux suscite beaucoup de questionnements, pour ne pas dire de controverses. Comment un haut fonctionnaire peut-il posséder une villa de ce standing, se demande-t-on dans les médias et autres réseaux sociaux.

Serigne Abdou Karim se désole de tout ce charivari.
Des proches de Amadou Ba lui conseillent de faire une sortie pour s’expliquer.
Je fais partie de ceux à qui il demande conseil et qui considèrent qu’il n’y a pas intérêt à chercher à expliquer quoi que ce soit, car cela entretiendrait une polémique stérile. «Il faut faire le dos rond comme l’a fait, en 2004, le ministre de l’Economie et des finances, Abdoulaye Diop.»

Sous ma plume, Le Quotidien publie alors une enquête sur certains biens de ce dernier au Canada. Dans la controverse, Ousseynou Guèye, ancien rédacteur en chef du journal Walfadjri, devenu conseiller du ministre Diop, organise une rencontre. Le ministre Abdou­laye Diop m’explique qu’il ne chercherait pas à se justifier, mais me montre, chiffres à l’appui, que ses revenus légaux de Payeur général du Trésor, de Directeur général de la Com­ptabilité publique et du Trésor, et de ministre de l’Economie et des finances lui permettent amplement de posséder le patrimoine que l’on lui prête.

Il dira la même chose aux enquêteurs de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) à ses différentes auditions en 2013. Il est lui aussi dans le collimateur de la procédure de la «traque des biens mal acquis», mise en branle par le régime de Macky Sall dès son arrivée au pouvoir. C’est ainsi qu’après l’examen des documents présentés par cet ancien ministre de l’Eco­nomie et des finances pour justifier ses revenus, que le Par­quet spécial de la Crei abandonne les poursuites à son encontre.

Tahibou Ndiaye, emprisonné dans cette même procédure, lui aussi invoque ses revenus tirés des fonds communs et autres gratifications pour tenter de justifier l’origine de sa «maison de milliardaire aux Almadies».

En effet, rien que les chiffres des fonds communs perçus à ce niveau de la haute administration des finances publiques peuvent paraître invraisemblables ! Les fonds communs constituent une cagnotte de gratifications distribuées régulièrement aux agents des régies financières de l’Etat et les montants sont au prorata du niveau de responsabilités des agents publics.

Dans l’Administration fiscale, les agents profitent du système du fonds commun ainsi que de celui des primes reçues. Ils possèdent aussi une mutuelle fort avantageuse pour le personnel.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Les chefs de bureaux touchent en moyenne douze millions de francs Cfa de «fonds communs» chaque trimes­tre, alors qu’un simple di­recteur est servi à hauteur d’environ trente millions de fonds communs par trimestre ; sans compter les primes perçues avec les contentieux qui sont dans les mêmes proportions.

Allez savoir les revenus d’un Directeur général de ces administrations sur plusieurs an­nées !

Un ancien responsable des ressources humaines à la Dgid affirme qu’un Directeur général peut toucher plus de cent mil­lions de francs par «fonds commun».

Amadou Ba occupe le poste pendant plus de sept bonnes années !
C’est aussi un secret de polichinelle que les agents de l’administration fiscale sont toujours les premiers et mieux servis sur les lotissements de terrains à travers tout le Sénégal. Il arrive que certains mettent sur le marché leurs affectations foncières et récoltent d’importantes sommes.

Le système est connu de tous et tout le monde est servi.
Quel agent du fisc oserait lever le petit doigt pour dire n’avoir jamais été servi, et plusieurs fois, dans les affectations de terrain ?

Mohamed Diaïté, inspecteur des Impôts et domaines, actuel Directeur général de la Société nationale La Poste, pré­cise : «Le passage de Amadou Ba comme Directeur général des Impôts et domaines nous a tous enrichis. Il a très largement réussi à augmenter les recettes fiscales à des proportions jamais égalées et cela nous a profité, à nous tous, divers membres du personnel, en termes de primes et de fonds communs.»

C’est peut-être tout cela qui fait que les fonctionnaires des Impôts et des Finances en général soient si riches qu’il ne leur resterait plus qu’à embrasser la carrière politique pour les honneurs ou pour gouverner les moins riches qu’eux. Ils ont pour noms : Amadou Ba, Mame Boye Diao, Abdoulaye Daouda Diallo, Mamadou Mamour Dial­lo, Cheikh Amadou Tidiane Bâ, Mamadou Guèye, Birima Mangara, Ousmane Sonko, Bas­sirou Diomaye Faye, Mo­hamed Diaïté, Habib Niang, Birame Soulèye Diop, et on en oublie !

De toute façon, on peut soutenir, sans aucun risque de se tromper, que les candidats déclarés à l’élection présidentielle sont bien loin d’être des crève-la-faim. Certaines fortunes sont traçables et d’autres le sont bien moins, comme celle de quelques anciens collaborateurs du Président Sall qui mettent des gants blancs et jouent aux «Messieurs propres» ou «aux indigents». Un proche de Amadou Ba enrage : «Tant que certains restent à parler par parabole ou des devinettes, ça passe. Amadou Ba ne se mettra pas à faire dans le déballage ou à dire ce qu’il sait de nombre d’entre eux, mais nous qui avons été là pendant que d’autres se substituaient au ministre des Finances (Amadou Ba) pour signer des contrats ou payer des factures qu’il avait refusé d’endosser, nous n’hésiterons pas à parler. Nous évoquerons avec force précisions, comment les autorités polonaises ont pris en grippe un ancien ministre ; ou comment certains montages ont pu être faits avec des entreprises turques ou dans le secteur de l’énergie ; ou encore comment le Président Macky Sall a tancé un de ses collaborateurs qui avait fait une offre pour acheter à 650 millions de francs Cfa un appartement de l’immeuble Eden Rock saisi sur Bibo Bourgi ; ou encore les raisons du limogeage de certains d’entre eux du gouvernement pour de sordides histoires d’argent ! Quel est cet ancien Premier ministre qui avait bénéficié d’un cadeau, une villa au Maroc offerte par une société immobilière en activité au Sénégal ? Ou encore avec la réfection du Building administratif ; ou encore… ! Dire que ces gens veulent jouer aux pauvres en trompant leur monde pour demander à leurs soutiens de se cotiser pour financer leur campagne ! Villa de milliardaire on dit ? Il y en a qui ont acquis des villas plus somptueuses que celle de Amadou Ba après leur entrée au gouvernement alors qu’ils n’avaient pas le moindre titre de propriété avant l’accession de Macky Sall au pouvoir.»
Un défi ou une menace ? Les joutes promettent d’être animées à la prochaine campagne électorale. «Déballez, déballez, le Sénégal ne s’en portera que mieux !», disions-nous dans une chronique parue dans le journal Le Quotidien.
Ça va barder ou saigner !

Le système des régies financières de l’Etat reste cependant à questionner. Il est bâti sur le même modèle largement décrié dans les milieux capitalistes où les patrons des grandes entreprises perçoivent régulièrement des gratifications et autres motivations qui peuvent scandaliser le commun des employés. Ce système existe dans la plupart des administrations publiques du monde, mais il se trouve que la richesse, parfois ostentatoire, de certains serviteurs de l’Etat ne peut pas manquer d’accréditer l’idée d’une supposée corruption.

En tout état de cause, le Président Macky Sall cherche à réguler le système, en généralisant l’augmentation sensible des salaires des fonctionnaires, mais surtout en envisageant des réformes qui n’aboutissent toujours pas.

Abou Abel Thiam, ancien porte-parole du Président Macky Sall et actuellement président du Conseil de régulation de l’Agence pour la régulation des télécommunications et des postes (Artp), s’insurge dans les colonnes du journal Le Quotidien du 13 septembre 2023 : «Une des priorités de Amadou Ba, s’il est élu président de la République, sera de faire la réforme des régies financières, en premier lieu les Impôts et domaines. On ne peut pas continuer avec un système où une frange de fonctionnaires se constitue en une fabrique de profiteurs. Il faut aussi de ce côté-là, une réforme hardie.»

Les réticences et résistances des fonctionnaires des régies financières ne semblent pas permettre de telles réformes. Il reste que même parmi les opposants les plus farouches au pouvoir, aucun militant ou responsable, faisant partie des fonctionnaires des régies financières, n’élève une seule fois la voix pour remettre en cause ce système des fonds communs et gratifications qui leur profite allégrement.

On remarquera aussi les disparités entre les niveaux des fonds communs perçus par les fonctionnaires, qu’ils soient de tel ou tel autre secteur spécifique des services du ministère des Finances. Le système reste si avantageux que des fonctionnaires de ces services, affectés dans d’autres ministères, tiennent à garder leur statut de «fonctionnaires des Finances» et continuent ainsi, le plus normalement du monde, de percevoir des «fonds communs» dont ils ne participent pourtant pas à la production !

La préconisation d’une meilleure justice sociale se trouverait-elle dans la réforme recommandée par Amadou Ba, alors ministre de l’Economie et des finances, qui consisterait par exemple, à fondre les différents corps des régies financières pour constituer, comme en France, un Corps des inspecteurs des Finances ?

Dans ce pays dont le système administratif inspire largement ceux de ses anciennes colonies, pour attirer les meilleurs diplômés de l’Ecole nationale d’administration (Ena) vers le Trésor et les autres administrations du ministère des Fi­nances, il y existe un système de primes assez motivant ; même si, du reste, le système hérité de l’ancien régime, qui consiste à laisser une partie des recettes perçues aux agents publics recouvreurs, est supprimé.

Au demeurant, Amadou Ba peut se révéler très riche par ses revenus légaux, et pour autant devrait-il en avoir honte ?
Est-il richissime ?
La fortune qu’on lui prête peut s’avérer exagérée. Au demeurant, bénéficie-t-il, largement du reste, d’un système dont il n’est pas à l’origine, qu’il trouve déjà en place quand il entre dans la Fonction publi­que. Force est de dire que par rapport à quelqu’un de son niveau, au regard de ses an­ciennes fonctions, ce n’est pas étonnant qu’il passe pour riche.

Lui-même assume que durant toute sa carrière, s’il perçoit le plus de gratifications que tous ses collègues, c’est en raison de ses performances exceptionnelles.

Makhtar Diagne le confirme : «Quand il était à la brigade des vérifications, il faisait partie des inspecteurs les plus performants. Il était bon. Il réalisait de belles performances. On faisait essentiellement du contrôle, il était bon, il avait un bon flair ; il a fait de gros redressements, notamment sur la prestation de sociétés étrangères. Il y a eu de bons résultats à la perception. A la brigade, pareil et effectivement cela lui valait de belles primes et gratifications.»

En France, par exemple, Les trésoriers payeurs généraux sont les fonctionnaires les mieux payés, alors que des dirigeants d’entreprises publiques en France touchent plus de six cent mille euros de rémunération annuelle.

Au Sénégal, pendant longtemps, le greffier en chef du Tribunal de Dakar passe pour être le fonctionnaire le plus riche de la République parce qu’alors l’intégralité des émoluments du greffe va directement et exclusivement dans les poches du greffier en chef !

La question pose un débat philosophique sur le rapport de nos sociétés avec la richesse et les personnes riches.

Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre français de l’Economie et ancien Directeur général du Fmi, traîne longtemps cette réputation comme infâmante d’être riche, une fortune renforcée sans doute par son union avec une riche héritière, Mme Anne Sinclair. Agacé, il finit par protester : «Dois-je m’excuser d’être riche ?»

Seulement, l’histoire de cette «maison de milliardaire» mérite un peu d’être racontée.

Amadou Ba est alors attributaire d’un terrain dans un lotissement des Almadies. Sa parcelle est contiguë à celle du directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye, qui commence à construire sa villa tandis que Amadou Ba traine encore les pieds. Tahibou Ndiaye, qui pense à élargir sa propriété pour y ériger une mosquée et un logement réservé à ses réguliers hôtes marocains de la famille de Cheikh Ahmed Tidjan Chérif, le fondateur de la Tidjanniyah, lui propose de reprendre le site et de lui trouver un autre terrain.

Amadou Ba ne fait pas d’objection et consent à laisser son terrain à Tahibou Ndiaye.

Madame Ba, vexée, ne l’entend pas de cette oreille et proteste vivement : «Je veux moi aussi vivre dans les beaux quartiers comme les autres !» La promiscuité de son logement indispose Madame Ba, surtout avec les enfants qui bougent dans tous les sens en présence des visiteurs.

Un de ses amis assiste à la scène et conseille à Amadou Ba de se trouver un meilleur logement.

C’est ainsi qu’il le met en relation avec une personne qui cherche à vendre un terrain aux Almadies, sur lequel il a un projet immobilier qui ne peut plus se réaliser du fait de désaccords avec son partenaire en affaires.

Amadou Ba est alors directeur des Grandes Entreprises. La vente est conclue à cent dix mille francs le mètre carré devant le notaire Me Serigne Mbaye Badiane, et le paiement s’effectue par tranche entre 2002 et 2005.

Amadou Ba commence alors, sur insistance de son épouse, à construire. C’est après le démarrage de ce chantier qui avance bien que le partenaire du premier vendeur se décide, lui aussi, en 2009, à vendre sa part de parcelle et la propose à Amadou Ba qui l’achète pour agrandir sa maison. Cette deuxième transaction se fait devant le notaire Me Mousta­pha Ndiaye.

La maison fait l’objet de deux titres de propriété distincts.
D’ailleurs, cet accolement des deux terrains est assez visible dans le salon principal de la «maison de milliardaire». La construction se termine en 2011 et les premiers meubles y prennent leurs quartiers en décembre de la même année.

Mais Amadou Ba continue de traîiner les pieds pour s’y installer.
Il ne continue pas moins d’habiter dans un autre appartement quand même plus spacieux, dans un immeuble moderne en face de la piscine de l’hôtel Pullman au centre-ville de Dakar. Il prétexte avoir besoin d’être proche du Plateau pour être accessible et disponible pour les nécessités de ses fonctions de Directeur général des Impôts et domaines, puis de ministre de l’Economie, des finances et du plan.

Bily Ba ne cesse de s’irriter et reproche à son époux de ne pas vouloir déménager. J’appuie son épouse dans cette revendication : «Elle a bien raison, tu dois être mieux logé que tu ne l’es», lui fais-je remarquer. J’insiste auprès de Bily : «Fais terminer les équipements et il sera bien obligé de déménager de gré ou de force.»

Amadou Ba finit par déménager, quelques mois avant l’élection présidentielle de février 2019. Il est même pressé de s’installer ailleurs que dans un immeuble dont les ascenseurs sont très exposés en cette période de pandémie.

Il pense surtout mettre à l’abri son épouse qui présente quelques comorbidités.
Après la réélection de Macky Sall, il est nommé au ministère des Affaires étrangères, en avril 2019. En octobre 2020, c’est pendant que le Sénégal commence à sortir de la pandémie mondiale du Covid-19 que Bily Ba chope le dangereux virus.

Elle manque de peu d’y laisser la vie, son pronostic vital étant engagé.
Le Général Mame Thierno Dieng, directeur de l’hôpital Principal de Dakar, prend des dispositions pour un traitement efficace du cas de l’épouse du ministre des Affaires étrangères. Il fait rouvrir le Centre de traitement des malades du Covid-19 qui est déjà fermé.

Madame Ba s’en sort miraculeusement et, à peine arrive-t-elle le 1er novembre 2020 à son domicile, que la nouvelle du limogeage de Amadou Ba est connue, avec le remaniement gouvernemental.

Amadou Ba sort du gouvernement soulagé ce jour de voir sa femme revenir à la maison sur ses deux pieds.

Un superstitieux renierait peut-être ce petit château !

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