Les confidences de Mamoudou Ibra Kane : « J’étais «talibé» et je mendiais pour manger »

Derrière la belle voix de Mamoudou Ibra Kane, se cache un homme au parcours si particulier. Avant de devenir un journaliste vedette, il a eu à affronter les réalités de vie et se forger en tant que homme. Jeune, il a été un “talibé », comme tout bon enfant du Fouta. Et de cette expérience, il en garde quelques souvenirs. « Je suis né dans un contexte de valeurs, c’est à-dire une famille où tout le monde est cultivateur, ménagère, berger, chasseur, pêcheur. Autrement dit, des gens très dignes. Souvent, on qualifie ce genre de famille comme des gens pauvres. Mais moi, je dirais que je suis né dans une famille modeste. La richesse importait peu à nos yeux. La plus grande richesse au monde pour nous, c’est de savoir qui on est, de croire en soi et d’être fier de ses valeurs. Mais il fallait également avoir beaucoup d’ambitions », avance-t-il, dans le grand format de « Parcours », une rubrique du site d’infos L’Asnews.info.

Dans son Bokidiawé natal, le jeune Mamoudou a été initié à l’école coranique. Un passage presque obligatoire dans plusieurs familles du Fouta. « En réalité, le fait d’être né dans un petit village où dans la banlieue ne doit pas être un blocage pour qui que ce soit. Pour moi, cela devrait être plutôt une source de motivation. Je suis né dans un milieu d’école coranique. J’en profite pour rendre hommage à mes parents et à mon maître coranique Baba Baye Ndianoor qui m’a appris le Coran. Et comme tous les apprenants, j’étais «talibé» et je mendiais pour manger. À l’époque, le riz était rare, donc on nous donnait du mil, du sucre, des biscuits, des bougies et de la cola entre autres. J’aimais aussi un plat traditionnel qu’on appelle le «Gniri Bouna» qui se fait rare de nos jours. Et c’est dommage que les gens ne connaissent plus ce plat qui devrait être gardé, parce qu’il est sain. En tout cas, chez moi, je fais tout pour garder certains plats et je demande qu’on les prépare pour que mes enfants puissent les connaître », détaille-t-il.

Marié depuis 2000 et père de quelques enfants, Mamoudou Ibra Kane n’a pas oublié d’où il vient. « Mes enfants ne sont pas nés au Fouta, mais je fais tout pour qu’ils connaissent leur tradition. D’ailleurs, c’est pour cette raison que je les amène au Fouta chaque Tabaski, parce que je prône les valeurs traditionnelles avant la modernité. Quel que soit le lieu où on vit, on doit connaître ses origines pour avoir des repères », a ajouté le patron de Emedias Invest.




Source : http://www.lasnews.info/mamoudou-ibra-kane-jetais-talibe-et-je-mendiais-pour-manger/

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