En reportage à Ourossogui, le Maire Moussa Bocar Thiam s’y oppose et confisque le matériel du Cameraman du site en ligne Kewoulo

Le Cameraman du site en ligne « Kewoulo », Serigne Dione puisque c’est de lui qu’il s’agit n’oubliera pas de sitôt son séjour à Ourossogui. En mission de reportage le samedi dans la circonscription dirigée par l’avocat, porte parole adjoint du parti  socialiste et membre de la mouvance présidentielle pour ne pas le nommer, Me Moussa Bocar Thiam, le reporter de Kewoulo est rentrée bredouille. Il a été interrompu en plein tournage, sa camera confisquée, « détruite» par des hommes du maire.

https://youtu.be/WMMWmUYG1sc

Selon nos informations, tout est parti de l’initiative de Kewoulo de réaliser un reportage dans la ville de Ourossogui, située dans la région de Matam. En effet, selon un habitant de la ville bien au fait de ce qui s’y passe, « lors de la campagne électorale des locales en 2014, Moussa Bocar Thiam dans la course avait rencontré la diaspora de sa ville pour leur faire part de ses ambitions pour leur localité et demander par la même occasion le soutien de celle-ci. Ainsi, des consignes de vote ont été données par les émigrés à leur famille pour le changement. Seulement, après les quatre années du Maire passées à la tête de Ourossogui, les jeunes de la diaspora qui ont constaté ce qu’ils qualifient d’inertie totale ont entrepris les derniers jours différentes actions pour leur ville et auraient décidé de dénoncer la politique de leur édile, Moussa Bocar Thiam. C’est dans ce sens que le site en question a été mis au parfum de l’état de « délabrement avancé » dans cette ville, capitale économique du Fouta. Ainsi, dans un premier temps le site dirigé par Babacar Touré a réalisé un reportage intitulé : « Intrusion au cœur de Ourossogui, la ville la plus sale au monde ».
Un reportage qui visiblement n’a pas plu le maire de la ville qui pourtant a été sollicité à se prononcer sur cette situation dénoncée par ses « opposants ». Seulement, Moussa Bocar Thiam n’avait pas jugé nécessaire de se défendre et d’apporter des réponses aux interrogations suscitées par-ci et par-là. Pourtant, le maire aurait pu donner sa version et montrer ses réalisations au cours de ses quatre ans à la tête de Ourossogui.
Selon Babacar Touré, directeur de publication, c’est pour vérifier les accusations distillées par les populations que Kewoulo a dépêché un reporter sur place. 
C’est à la maison des femmes de Ourossogui, un local construit et équipé par l’ancien maire Samba Ciré Dia, actuellement fermée et abandonnée que Moussa Bocar Thiam est venu trouver le Cameraman en plein tournage pour lui demander d’arrêter de filmer. Intrigué par la présence du cameraman de kewoulo en compagnie « d’opposants », le maire interroge Serigne Dione. Ce dernier selon Babacar Touré a tendu sa carte de presse à l’édile lui signifiant d’être en reportage, envoyé spéciale de sa rédaction. C’était le moment choisi pour le premier magistrat de la ville de Ourossogui de s’en prendre au reporter a en croire toujours M. Touré. Dans la bagarre, il lui a confisqué sa caméra des mains prétextant que ce dernier n’avait pas le droit de venir dans sa ville, réaliser un reportage en compagnie d’un « opposant » en l’occurrence Moussa Dia pour filmer les édifices publics et les infrastructures sans autorisation préalable auprès des élus de la ville ou bien celles administratives (Sous-préfet), portent d’entrée dans une ville. Selon nos sources, l’habitant de Ourossogui, le sieur Dia a été malmené et même blessé par des hommes du maire. Joint par téléphone, Moussa Bocar Thiam estime qu’il est pour lui incompréhensible et inconcevable qu’un Cameramen vienne dans sa ville filmer les édifices publics, les infrastructures  et accompagné d’un « opposant » sans aucune autorisation préalable. Le maire assume avoir confisqué l’appareil du cameraman. Il avance la raison selon laquelle ce dernier ne serait pas un journaliste, « il ne sait ni lire ni écrire », affirme-t-il.  Ajoutant « qu’il est anormal qu’un simple cameraman non accompagné de journaliste, mais d’un « opposant » vienne réaliser un reportage dans sa ville ».
Le Maire qui évoque l’équilibre de l’information, dénonce dans cette affaire une campagne de dénigrement. Parole contre parole, Me Moussa Bocar Thiam déclare qu’il ne s’en est pas pris à un journaliste, mais à cameraman qui n’a même pas de carte professionnelle. Le directeur de publication Babacar Touré quant à lui  démonte ses allégations et soutient mordicus que son JRI (Journaliste Reporter d’Images) détenait sa carte par devers lui et l’a montrée au Maire Socialiste. 
Plainte contre le Maire Moussa Bocar Thiam
Aussitôt après leur bisbille, le Cameraman de Kewoulo est allé à la Gendarmerie pour porter plainte contre l’édile de Ourossogui.
« La Caméra cassée, Khewoulo a porté plainte pour destruction de bien appartenant à autrui, entrave à la liberté d’expression et voie de faits », informe Babacar Touré.  
Le Directeur de publication de Kewoulo a indiqué que son Cameraman a déposé l’appareil « cassé » à la brigade de Ourossogui pour le considérer comme une pièce à conviction auprès de la Gendarmerie. Kewoulo ne compte pas laisser cette affaire passée car le responsable du site confie avoir déjà constitué un avocat pour porter le dossier auprès de la justice.  D’ailleurs, deux proches du maire sont convoqués à la Gendarmerie ce lundi.
Il faut rappeler que le Conseil municipal convoqué le samedi par le maire socialiste, Me Moussa Bocar Thiam n’a finalement pas eu lieu, faute de quorum selon nos sources.
             ♦  Par Djiby DEM
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