Dialogue sur la tenue de la Présidentielle : Macky Sall risque un 2ème revers

Après la décision du conseil constitutionnel, Macky Sall avait annoncé avoir pris acte promettant de la faire exécuter pleinement. Hélas, quelques jours après, il a fait une sortie lors de laquelle, il a annoncé sa volonté de convoquer un dialogue durant 48 heures. Sauf revirement, 16 candidats des 19 validés regroupés au sein du FC25 et le collectif Aar Sunu Election rejettent l’appel au dialogue. Sans oublier les 18 organisations membres de la société civile. Pour eux, c’est simple, Macky Sall doit respecter la décision du Conseil Constitutionnel en convoquant le corps électoral avant le 2 avril date de la fin de son mandat.Macky Sall risque un 2ème revers

Macky Sall a appelé au dialogue ce lundi 26 février au lendemain du 25 février, date initialement prévue pour la tenue du scrutin présidentiel. Quelque 16 des 19 candidats à la présidentielle ont refusé le dialogue proposé par le chef de l’État, un peu plus d’une semaine après l’annulation du report de ce scrutin. Report annoncé le 3 février par Macky Sall puis voté par des députés le 5 février. Cependant, par décision n° 1/C/2024, rendue le 15 février dernier, le Conseil constitutionnel a cassé la loi sur le report de la présidentielle. Les Sages ont jugé contraire à la Constitution la loi reportant au 15 décembre la présidentielle initialement prévue le 25 février.

Dans son arrêt, le Conseil constitutionnel a en effet rejeté les deux textes fondant le report de l’élection présidentielle au 15 décembre 2024. D’un côté, « le décret n° 2024-106 du 3 février 2024, portant abrogation du décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, est annulé ». De l’autre, « la loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution, adoptée sous le n° 4/2024 par l’Assemblée nationale, en sa séance du 5 février 2024, est [jugé] contraire à la Constitution ».
Dans l’un de ses considérants, le Conseil constitutionnel, « constatant l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue, invite les autorités compétentes à la tenir dans les meilleurs délais ». Une situation de flou juridique qui tend à indiquer que le feuilleton relatif à cette présidentielle est loin d’être achevé.
C’est dans ce contexte que le Chef de l’Etat a dit avoir pris acte de cette décision annonçant qu’il entend pleinement la faire exécuter, selon un communiqué signé par Yoro Dia, ministre, porte-parole et coordonnateur de la communication de la Présidence. Dans la foulée, Macky Sall a accordé un entretien à la presse sénégalaise, mais sans annoncer la date officielle pour la présidentielle, dont il avait décrété le report. Macky Sall a ainsi suspendu la décision sur la date de la Présidentielle à un dialogue qu’il a convié ce lundi 26 février.
Mais, dialogue avec qui ? C’est en tout cas à se demander, si l’on sait que Macky Sall risque un deuxième revers. En effet, même s’il a affirmé son intention de finir son mandat, sa mission à la tête du Sénégal, le 2 avril prochain, les candidats officiels retenus pour la compétition à la présidentielle lui presse le pas, en lui demandant de retenir une date pour l’organisation du scrutin.  Seize (16) candidats officiels, le collectif Aar Sunu Election et 18 Organisations de la Société civile sénégalaise [pour ne citer que ceux-là] rejettent le dialogue proposé par Macky Sall.
Dans tous les cas, le dernier mot va revenir au Conseil Constitutionnel qui a déjà établi la liste définitive des 19 candidats à la Présidentielle et demandé aux autorités compétentes de tenir l’élection dans les meilleurs délais. 

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