DÉPÔT D’UN PRÉAVIS DE GRÈVE – Le Sels affûte ses armes

Le syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels)a révélé hier, mercredi avoir déposé un préavis de grève lundi dernier. L’organisation promet de nouvelles formes de lutte qui feront beaucoup plus mal au gouvernement qu’aux élèves.

Le front social du secteur de l’Education se met en ébullition progressivement. Alors que les syndicats ne cessent d’alerter le gouvernement sur de possibles actions, le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) lui, a décidé de poser le premier jalon. Souleymane Diallo et ses camarades ont déposé un préavis de grève lundi dernier. Ils en ont fait la révélation hier lors d’un point de presse qui s’est tenu à leur siège. Le syndicat reproche à l’Etat un manque de volonté politique qui se traduit entre autres par le non-respect des accords signés et engagements pris. Souleymane Diallo et Cie estiment que le gouvernement “a relégué l’Education et la formation au rang de sous-priorité et ériger le dilatoire en mode de gestion du dialogue social”.

Ainsi le syndicat ne compte pas accorder à l’Etat la même grâce que celle de l’année dernière où les 9 mois n’ont connu aucune perturbation. Cette année, ce sera tout le contraire. Le Sels se dit prêt à engager la lutte sous différentes formes. Selon M. Diallo, ça fait 10 ans que les enseignants n’ont pas formulé de nouvelles revendications. Ils courent toujours derrière le respect des accords.

De ce fait, outre la grève, le syndicat veut faite preuve d’innovation dans ses moyens de lutte. Il est ainsi prévu des sit-in, des marches et même une grande mobilisation qui regroupera tous les enseignants des différentes formations syndicales avec l’appui des centrales auxquelles elles sont affiliées. “Nous allons fortement occuper la rue”, prévient le sieur Diallo.

En plus de cela, le syndicat dit détenir d’autres flèches dans son arc. Mais puisqu’on ne dévoile pas son arsenal en allant à la guerre, l’on tient à garder ses armes secrètes tout en mettant en garde les autorités. “Nous utiliserons d’autres formes de luttes qui feront plus mal au gouvernement qu’aux élèves”, promet-il. Le syndicat attend de l’Etat l’effectivité de la dématérialisation du traitement des dossiers des enseignants. L’utilisation du numérique est censée mettre un terme aux lenteurs administratives.

Il y a aussi l’augmentation “substantielle” des indemnités de logement, la mise en œuvre des conclusions des accords mais aussi la mise en place du comité de suivi attendu depuis plus de deux ans. Autres points non satisfaits : la mise à disposition des zones d’aménagement concertées et le virement des crédits DMC suspendus il y a un an, sans oublier le rétablissement et le fonctionnement correct de la commission gestion démocratique des enseignants au ministère de l’Education.

De nouvelles revendications Par ailleurs, le Sels a décidé de ne plus se limiter aux anciennes revendications. Selon lui, au rythme où évolue la matérialisation des accords, les syndicats pourraient rester 20 ans sans poser de nouvelles revendications sur la table de l’Etat.

L’organisation, qui a décidé de ne plus “tomber dans ce piège”, prévoit désormais de mener la lutte simultanément pour le respect des accords et la prise en charge des préoccupations les plus récentes. C’est ainsi qu’il réclame au gouvernement des indemnités pour les enseignants servant dans des zones reculées ou enclavées, la revalorisation de celles liées aux examens, l’harmonisation des systèmes de retraite ou la prise en compte de l’ancienneté acquise et de l’année d’obtention du diplôme au moment du reclassement dans un autre corps. Souleymane Diallo et ses camarades regrettent que l’Etat croie avoir assez fait dans le financement de l’Education, alors que les ressources sont insuffisantes.

EnQuete

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