COMMERCE DE RUE : Ces petits boulots qui rapportent gros

Des jeunes, en particulier des étrangers, s’activent dans des activités de commerce peu valorisées, mais juteuses. Exercés plus souvent par des non-sénégalais, ces petits boulots, effectués à temps plein, ne nécessitent pas une qualification professionnelle.
Les petits boulots gagnent davantage du terrain dans le secteur informel. Pas mal de jeunes issus de nationalités différentes s’y excellent. Parmi eux, Idriss Nasri, un jeune Nigérien. Il pratique le métier de tailleur ambulant, une activité exercée le plus souvent par des Nigériens. Idriss a embarrassé ce métier depuis son arrivée au Sénégal, en 2020. Au quotidien, ce tailleur ambulant emprunte les ruelles de certains quartiers de la banlieue dakaroise à l’image de Thiaroye, Boune, Keur Massar Nord à la recherche de clients.
Sous le soleil chaud de ce jeudi 17 novembre 2022, le jeune nigérien porte sur son épaule droite sa machine à coudre et des ciseaux dans sa main gauche. Sous l’effet du poids de la machine, il marche trébuchant. Tantôt, c’est l’appel d’un client qui veut de ses services, tantôt, c’est lui qui cherche le client.
Coudre manuellement est son métier au quotidien : il retaille les manches de trop d’une robe, rétrécit la largeur d’un pantalon. Un métier qui le nourrit bien. « Je répare les jeans déchirés, amples, les pagnes usés et autres habits », informe cet originaire de Niamey. Il confie que cette activité lui rapporte un salaire journalier de 4 000 FCFA.

Parallèlement, Idriss exerce d’autres activités comme le débouchage des fosses septiques à l’aide d’une pompe électrique. Une fosse vidée lui revient à 15000f, soutient-il.

Une boutique de fortune
Il n’y a pas de sot métier, dit l’adage. Une vérité qu’Aïssatou a bien comprise. Sur un coin d’un des quartiers de Boune, la Guinéenne a eu l’ingénieuse idée d’élire pignon sur rue sa boutique de fortune faite d’une table décorée d’une nappe blanche sur laquelle les marchandises sont exposées. Elle vend en détail du café en sachets, du lait et du savon en poudre, du sucre et tant d’autres produits de consommation.

Avec son statut d’auto-entrepreneuse, Aissatou s’en sort bien parce qu’elle a su créer une certaine proximité entre elle et ses clients. « Certains qui ont la paresse d’aller à la boutique préfèrent venir chez moi », dit-elle. Une activité qui lui permet de financer les études de sa fille.

Activités de livraison, un gagne-pain
Ces petites activités, négligées par d’autres, sont pourtant très juteuses. Mouhamed Kébé, pâtissier de son état et livreur de pain au lait à ses heures perdues ne dira pas le contraire. Chaque jour, il doit faire le tour de son quartier pour livrer les produits aux boutiquiers et aux gérants de fast-food. Il avoue pouvoir gagner entre 10 000 à 15 000 FCFA la journée sur différentes livraisons à hauteur de 73000 FCFA.
Yoro Bâh, lui, est un livreur de pain ordinaire dans une boulangerie de Keur Massar Nord. Chaque jour, il livre mille baguettes de pain dans les différents points de vente entre 07 h et 12 h. Sur chaque baquette de pain livrée, Yoro a un bénéfice de 15 Francs CFA. Une somme « modique » mais qui rapportent beaucoup lorsque l’on multiple avec le nombre de baguettes de pain qu’il livre la journée. «15 000 F CFA », s’exclame-t-il en souriant. En effet, soutient le jeune guinéen de 33 ans à la bonne mine « cela équivaut au salaire journalier de deux maçons professionnels ». Les activités de Yoro ne se limitent pas à la livraison du pain, bien prisé par les Sénégalais. Le soir, il vend du café Touba à ses fidèles clients dans un coin de son quartier.

La culture de la terre fait également vivre son homme
Dans la forêt classée de Mbao sur le versant qui mène vers la sortie, un groupe de jeunes guinéens tous noirs de teint, de constitution physique robuste, labourent le périmètre maraîcher d’un nommé Abou Faye. Ils sont munis de haches, de râteaux, de hilaires pour débroussailler et rendre arable la surface à cultiver. Al Seyni Kanté le plus âgé du groupe exerce cette activité depuis son arrivée au Sénégal en 2018. Avec ses frères guinéens, ils s’organisent pour se répartir les tâches afin de faciliter « ce travail pénible à cause de la nature du sol ». Mais, ils en tirent profit, car « un périmètre maraîcher est défriché entre 20 000 et 25 000 francs CFA. Selon Al Seyni, en une journée, ils peuvent gagner plusieurs marchés comme par exemple avoir au plus 2 champs à rendre arable.

 

Par Ibrahima NGOM – laviesenegalaise.com

1 Commentaire
  1. bd

    Bel article confrère

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