Billet : J’ai fait un rêve

J’ai fait un rêve ! Martin Luther King l’avait dit et son rêve s’est quelque peu réalisé, bien que l’épisode George Floyd peut inciter au doute. Mais le King afro-américain n’est pas le seul illuminé à faire de ces rêves qui peuvent avoir une incidence politique, une incidence sur le Politique. Ici aussi, au Sénégal, sans dire I have a dream, un religieux a confié son songe. Le nom importe peu. L’illumination nocturne qui le montre marcher côte à côte avec Macky qui se transforme en Sonko, c’est cela qui est magnifique. La symbolique du rêve, c’est cela qui est sublime.
Parce qu’au fond, il n’y a ni Macky, ni Sonko, pas de président et encore moins, un opposant. Il y a la figure de l’un qui fond dans l’autre: il y a le politicien. Et ce n’est pas anodin et même pas étonnant pour l’illuminé de confondre l’un et l’autre, deux présidentiables rappelons-le, bien que pour Mackyyyy….voilà. Ce n’est pas la logique d’opposition radicale de Martin Luther King, mais la posture d’un homme qui a du monde derrière lui et qui pense avoir assez de poids pour faire balancer, pourquoi pas, des élections. C’est un dépôt de CV, pour un probable ralliement, une possible alliance.
A la vérité, notre rêveur n’a pas rêvé. Il a exprimé à l’état de veille le cauchemar d’un être assez habitué à la sphère du pouvoir et qui aurait peur d’en être écarté. Il n’y a pas eu de rêve mais, seulement, le fantasme d’un chef de parti qui ne va pas à l’élection et préfère la sécurité des amitiés de circonstances. Le Martin Luther King en question n’a pas fait de rêve : il transmute dans le discours un vieux fantasme du pouvoir et un récent cauchemar de s’en voir extirpé. C’est une psychanalyse à deux balles. Mais ce n’est pas trop grave. On n’en avait que deux, dans notre chargeur.


        Moussa Seck – laviesenegalaise.com

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