Afrique, terre des coups d’État

Déjà, on dénombre 7 coups d’état militaires au cours des 3 dernières années dans le continent africain. Si celui du Gabon se confirme, ce putsch serait le huitième depuis 2020 en Afrique centrale et de l’Ouest.
Les militaires au commande. Ils renversent des régimes politiques et s’installent au pouvoir. Du Mali au Gabon, la contagion des coups de force en Afrique centrale et de l’Ouest se poursuit.
Au Gabon, un groupe de putschistes a annoncé, mercredi 30 août, à la télévision nationale, qu’il avait pris le pouvoir et que les résultats de l’élection présidentielle de samedi étaient annulés. Quelques minutes plus tôt, le Centre gabonais des élections (CGE) avait déclaré Ali Bongo vainqueur du scrutin, ouvrant la voie à un troisième mandat pour l’héritier de la « dynastie Bongo ».
Depuis 2020, les pays du continent africain sont en proie à des troubles dus à des coups d’État militaires. L’envoi d’un message à l’ancienne puissance coloniale et à ses alliés occidentaux, ainsi que l’opposition aux gouvernements discrédités en place ont été les principaux facteurs avancés par les juntes militaires pour justifier ces coups d’État.

Au 30 août 2023, un total de six pays ont connu des coups d’État par des juntes militaires et un septième pourrait se dessiner le long des frontières du Gabon.

Ces six pays sont le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, le Tchad, le Soudan et le Niger. Et, aujourd’hui, le Gabon

Ces coups d’État s’inscrivent dans le contexte d’une lutte d’influence plus large entre l’Occident et la Russie en Afrique, où, selon les experts, la montée du « sentiment anti-français » a laissé la porte ouverte au Kremlin.
Chronologie des Coups d’Etat en Afrique au cours des trois dernières années.


2020-2021 : double coup d’État au Mali
En août 2020, un groupe de colonels maliens dirigé par le colonel Assimi Goïta renverse le président Ibrahim Boubacar Keïta. Le coup d’État conclut des manifestations antigouvernementales contre la détérioration de la sécurité, la corruption et les résultats des législatives.

Sous la pression des pays voisins, la junte accepte de céder le pouvoir dans la foulée à un gouvernement intérimaire dirigé par des civils et chargé de superviser une transition de 18 mois vers des élections démocratiques.

Cependant, en mai 2021, l’armée malienne reprend le pouvoir après la décision du gouvernement de retirer des militaires de certains postes clés. Assimi Goïta passe du titre de vice-président de la transition à président. Le colonel promet d’organiser des élections libres d’ici février 2024. Les militaires ont opéré deux coups d’Etat en 9 mois.

Gabon
Un groupe d’officiers supérieurs de l’armée gabonaise est apparu à la télévision nationale aux premières heures du mercredi 30 août et a déclaré qu’il avait pris le pouvoir après que l’organisme électoral de l’État ait annoncé que le président Ali Bongo, âgé de 64 ans, avait remporté un troisième mandat.

Les officiers ont déclaré qu’ils représentaient toutes les forces de sécurité et de défense du pays d’Afrique centrale, ajoutant que les résultats des élections étaient annulés.

Ils ont ensuite annoncé que toutes les frontières resteraient fermées jusqu’à nouvel ordre et que les institutions de l’État seraient dissoutes.

Niger
Le 26 juillet 2023, des militaires annoncent avoir renversé le président Mohamed Bazoum. Le général Abdourahamane Tiani devient le nouvel homme fort du pays.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) annonce le 10 août son intention de déployer une force régionale pour « rétablir l’ordre constitutionnel », tout en continuant de privilégier la voie diplomatique.

Burkina Faso: deux putschs en 8 mois
Le 24 janvier 2022, le président Roch Marc Christian Kaboré est chassé du pouvoir par des militaires, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est investi président en février.

Le 30 septembre, Damiba est à son tour démis de ses fonctions par des militaires, le capitaine Ibrahim Traoré est investi président de transition jusqu’à une élection présidentielle prévue en juillet 2024.

Soudan
Le 25 octobre 2021, des militaires menés par le général Abdel Fattah al-Burhane chassent les dirigeants civils de transition, qui étaient supposés mener le pays vers la démocratie après 30 ans de dictature d’Omar el-Béchir, lui-même destitué en 2019.

Depuis le 15 avril 2023, une guerre due à une lutte de pouvoir entre le général Burhane et son ancien second Mohamed Hamdane Daglo a fait au moins 5 000 morts dans le pays.

Guinée
Le 5 septembre 2021, le président Alpha Condé est renversé par un coup d’Etat militaire. Le 1er octobre, le colonel Mamady Doumbouya devient président.

Les militaires ont promis de rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024.

Tchad
Le 20 avril 2021, le président tchadien Idriss Déby est tué par l’offensive du Nord du Tchad, un groupe militaire rebelle initié par le Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), mettant fin à 30 ans de règne.

Idriss Déby avait également pris les rênes du pouvoir par un coup d’État en 1990.

Son fils, Mahamat Idriss Deby Itno, alors jeune général de 37 ans, est devenu président par intérim alors qu’une élection présidentielle spéciale était prévue pour 2022.

Itno a ensuite promis de remettre le pouvoir aux civils par le biais d' »élections libres et démocratiques », mais il est revenu sur ses paroles en octobre et son mandat a été prolongé de deux ans.

Le régime de la junte a amené des pays à exprimer leurs inquiétudes quant au retard du retour à la démocratie. Ainsi, l’ambassadeur allemand au Tchad a été déclaré persona non grata par le gouvernement en avril pour son « attitude impolie » et a été expulsé du pays.

Source Avec (Africanews)
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