Afrique – Sénégal : Ousmane Sonko remet en question la présence durable des bases militaires étrangères

Ousmane Sonko s’était signalé en tant qu’opposant par ses sorties contre l’emprise politique et économique que continuait à exercer l’ancienne puissance coloniale, selon lui. Il a réaffirmé, jeudi, que son propos ne visait pas le « peuple français avec lequel nous n’avons aucun problème », mais « l’élite gouvernante actuelle ».

Il a assuré que ses positions ne changeaient pas avec l’accession au pouvoir. Mais cette accession « nous amènera à collaborer avec tous les gouvernements, y compris l’État français et le gouvernement de monsieur Emmanuel Macron ».

La coopération devra prendre en compte la souveraineté du Sénégal dans le domaine monétaire, mais aussi sécuritaire.
« Nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles l’armée française bénéficie toujours de plusieurs bases militaires dans nos pays et sur l’impact de cette présence sur notre souveraineté nationale et notre autonomie stratégique », a-t-il déclaré. La France a des implantations militaires à Dakar.
Ousmane Sonko a précisé s’exprimer en tant que chef de parti et non du gouvernement, à l’occasion d’une conférence sur les relations entre l’Afrique et l’Europe avec l’opposant de gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise.

« Je réitère ici la volonté du Sénégal de disposer de lui-même, laquelle volonté est incompatible avec la présence durable de bases militaires étrangères au Sénégal », a-t-il poursuivi. « Ceci ne remet pas en question les accords de défense », a-t-il précisé.

Il a aussi fustigé les doubles standards de l’Occident et de ses alliés africains vis-à-vis des États du Sahel théâtres de putschs depuis 2020 (Mali, Burkina Faso, Niger).

« Ceux qui aujourd’hui condamnent des régimes considérés comme des régimes militaires ou dictatoriaux sont pourtant enclins à aller dans d’autres pays qui ne sont pas démocratiques lorsque leur intérêt s’y trouve pour négocier du pétrole et du marché », a-t-il dit. Il a jugé « inadmissibles » les sanctions prises contre les juntes. « Nous ne lâcherons pas nos frères du Sahel », a-t-il ajouté.

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