Y en a marre annonce ses assises

Après les observateurs de diverses missions et les organisations de la société civile, le mouvement contestataire Y en amarre a livré, mardi, ses impressions sur le scrutin du 24 dernier. Le tableau n’est pas du tout reluisant. Y en a marre annonce des assises.

“Nous condamnons fermement toutes ces arrestations et exigeons la libération immédiate et sans condition de tous ces concitoyens. La police des idées ne saurait en aucun cas prospérer’’, tonne le coordonnateur du mouvement Y en a marre, Fadel Barro. “Le pouvoir s’est inscrit, dès le lendemain du scrutin, dans une logique de répression et de traque contre toute voix discordante. Plusieurs activistes et militants de l’opposition ont été mis aux arrêts de façon arbitraire’’, se désole-t-il.

Y EN A MARRE

L’Etat devrait être au-dessus de tout cela, surtout en ce moment. “L’heure n’est pas à attiser une tension sociale déjà balafrée par une élection dangereuse qui a exacerbé les clivages religieux, ethniques et régionalistes dans ce pays. Nous avons constaté qu’il y a un vote très régionaliste, très ethnique, très religieux’’, analyse-t-il. Une porte, par laquelle peuvent s’engouffrer diverses choses, les unes plus dangereuses que les autres, est ainsi ouverte. “Il est de la responsabilité de ceux qui sont au pouvoir de Macky Sall, de vite panser toutes ces plaies. On a découvert du gaz et du pétrole au Sénégal, et on joue sur les germes d’un conflit que le Sénégal a toujours couvé et bien géré. Ce n’est pas le moment de réveiller des démons qui peuvent saper notre stabilité. Voter parce qu’on est de la confrérie ou de la même région sape la cohésion nationale. On ne peut pas continuer à fermer les yeux et faire comme si de rien n’était. Le déroulement de cette élection doit inquiéter chaque citoyen soucieux de la stabilité et de la paix dans ce pays’’, prévient Fadel Barro.
Par ailleurs, selon EnQuete, cette présidentielle n’a pas connu que de points négatifs. Après avoir organisé “Wallu Askan Wi’’ et “Pareel’’, Y en a marre se réjouit que 66,23 % des Sénégalais soient sortis voter. Et comme 58,27 % des Sénégalais ont réélu Macky Sall, ce dernier doit tout faire pour relever les défis de l’heure. Il devra créer des emplois pour les jeunes, engager des réformes institutionnelles solides, consacrant, entre autres, l’indépendance de la justice, entamer un audit transparent et crédible du fichier électoral, créer un consensus fort sur les modalités du parrainage, suggère le mouvement contestataire. Il attend de Macky Sall qu’il démissionne de son statut de chef de parti politique. En attendant, après huit ans d’existence, “nous organisons des assises les 23 et 24 mars prochains. Ces assises permettront au mouvement de faire le bilan de notre action et dégager une feuille de route pour les années à venir’’, a annoncé Fadel Barro.

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