Les camionneurs ne sont pas les seuls à subir les conséquences des sanctions contre le Mali. Le prix du kilogramme de viande a fortement augmenté. Et la fermeture des frontières maliennes en est pour beaucoup.
Les éleveurs sénégalais accusent le coup de la fermeture des frontières avec le Mali, à la suite des sanctions de la Cedeao contre Bamako. « En tant qu’éleveur, nous sentons d’énormes difficultés, à cause de la fermeture des frontières avec le Mali ». Tel est le propos d’Ismaïla Sow, président du Conseil de la Maison des éleveurs du Sénégal, dans une interview accordée à I-radio.
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En effet, « le problème ne se situe pas essentiellement dans l’approvisionnement du marché sénégalais, mais reste lié à l’augmentation des frais d’importation du bétail », précise-t-il. Du reste, certains éleveurs et importateurs de bétail, usent des moyens dérivés, autrement dit des subterfuges afin de poursuivre leurs activités. « Il y a une désorganisation du système qui ne facilite pas la traversée de la frontière. Les éleveurs usent des techniques qui leur sont propres pour introduire les troupeaux au Sénégal ». Et M. Sow d’ajouter que « les éleveurs paient plus cher le trajet. En effet, le transport est devenu beaucoup plus cher, notamment à cause des tracasseries routières et l’alimentation du bétail ».
Korité : les incidences sur le panier de la ménagère
La fermeture des frontières avec le Mali a ainsi conduit à des perturbations sur la chaîne d’approvisionnement dans le marché du bétail, occasionnant une hausse des prix de la viande. « Actuellement, le prix du kilogramme de viande est de 3500 FCFA, alors qu’il n’y a pas longtemps il coûtait entre 2000 et 2300 FCFA », affirme Ismaïla Sow. Dès lors, les autorités en charge de l’élevage en accord avec les acteurs du secteur tentent de juguler les incidences liées à la fermeture des frontières avec le Mali. « Nous pouvons importer des bovins à la fois du Mali et du Burkina Faso. Et en ce qui concerne les moutons, ils nous viennent majoritairement de la Mauritanie. D’ailleurs, nous avons même été en Mauritanie pour rencontrer les éleveurs, en vue de la fête de Korité », rapporte-t-il.
Enfin, selon M. Sow, aujourd’hui parmi les solutions indiquées à court et moyen terme pour résoudre le problème d’approvisionnement du marché sénégalais en bétail, il y a la stabulation. Elle consiste notamment à faire séjourner les bestiaux en étable à des fins d’embouche. Or, poursuit Ismaïla Sow, « les éleveurs n’ont pas été préparés pour entrer dans cette dynamique ».
Avec Emedia