Violents affrontements entre Israéliens et Palestiniens à la Bande de Gaza : la communauté internationale craint une escalade de la violence

Si Israël et les Etats-Unis se réjouissent du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, de nombreuses chancelleries s’inquiètent face à la répression sanglante des manifestations palestiniennes dans la bande de Gaza ce lundi. Les tirs des soldats israéliens auraient fait au moins 52 morts selon le dernier bilan. Il y aurait également plus de 2400 blessés, dont 1200 par balle. De nombreuses chancelleries européennes appellent à « la retenue », le gouvernement palestinien, lui, dénonce un « massacre » alors que Israël, tout come les Etats-Unis, pointent la responsabilité du Hamas.

Le gouvernement palestinien basé en Cisjordanie occupée a accusé Israël de commettre un « horrible massacre ». Le président de l’Autorité palestinienne a décrété trois jours de deuil national et que les manifestations allaient se poursuivre. « Notre peuple n’abandonnera pas sa lutte pacifique » a promis Mahmoud Abbas, qui a également mis en cause le rôle des Etats-Unis. « Les Etats-Unis ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient », a-t-il déclaré à Ramallah, qualifiant l’ambassade américaine de « nouveau poste avancé de la colonisation ».

« Nous condamnons dans les termes les plus forts ces atrocités par les forces israéliennes d’occupation », a dénoncé Riyad Mansour, l’ambassadeur palestinien à l’ONU, devant les journalistes. « Si ce qui est en train de se passer en Palestine se déroulait dans n’importe quel autre pays, l’indignation serait énorme et il y aurait une action du Conseil de sécurité », a estimé le diplomate, qui a demandé au Conseil « de prendre ses responsabilités pour mettre terme à ce massacre contre notre population et traduire en justice les responsables. »

De son côté, Benyamin Netanyahu a justifié l’usage de la force par la défense des frontières. « Tout pays a l’obligation de défendre son territoire », a écrit le Premier ministre israélien sur son compte Twitter, expliquant que « l’organisation terroriste Hamas proclame vouloir détruire Israël et envoie à cette fin des milliers de personnes pour ouvrir une brèche dans la clôture de sécurité. Nous continuerons d’agir avec détermination pour protéger notre souveraineté et nos citoyens. »

« Parmi ces manifestants se trouvent beaucoup de membres du Hamas, estime Emmanuel Nashon, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, dont le but est d’entrer en Israël pour y commettre des actes de violences». Le diplomate affirme que les forces de sécurité israéliennes essayent « de cibler ces terroristes du Hamas, mais il faut savoir qu’ils se cachent parmi une population qui est incitée à la violence depuis très longtemps contre Israël et qu’ils essaient (…) de pénétrer par force, de détruire les frontières. »

 Les Etats-Unis pointent également la « responsabilité du Hamas » dans les violences et les morts à Gaza.

Les Européens appellent à la « retenue »

La France « condamne les violences » et l’Elysée prévient qu’Emmanuel Macron s’entretiendra bientôt avec les acteurs de la région. Paris demande par ailleurs qu’Israël fasse preuve de « discernement et de retenue » dans l’usage de la force. Le Quai d’Orsay rappelle le devoir de protection des civils et le droit des Palestiniens à « manifester pacifiquement », mettant en garde contre un « nouvel embrasement ».

Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, a exhorté toutes les parties à « la plus grande retenue ». Le gouvernement britannique a lui aussi appelé au « calme » et à la « retenue ». Alistair Burt, le secrétaire d’État britannique au Proche-Orient et à l’Afrique du Nord, a quant à lui réclamé de « la retenue dans le recours à des balles réelles » sur Twitter.

Un comité de l’ONU chargé de lutter contre le racisme a appelé l’Etat hébreu à cesser « immédiatement » de faire un usage « disproportionné » de la force contre les manifestants palestiniens. Amnesty International a dénoncé de son côté une « violation abjecte » des droits de l’homme.

La Turquie et la Syrie parlent d’un « massacre »

Côté turc, le porte-parole du gouvernement parle de « massacre » à Gaza et estime que les Etats-Unis sont « co-responsables » de cette escalade. « En transférant son ambassade à Jérusalem, l’administration américaine, dit-il, a sapé les chances d’un règlement pacifique et provoqué un incendie dans la région ».

Les autorités de Damas ont également accusé Israël de perpétrer un « massacre brutal ». « La Syrie condamne (…) le massacre brutal perpétré par l’occupation israélienne contre les civils palestiniens non armés », a indiqué une source au ministère des Affaires étrangères, citée par l’agence officielle Sana.

Le Koweït a demandé une réunion d’urgence mardi du Conseil de sécurité de l’ONU.

Rfi

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