USA – Les Nominations de DONALD TRUMP inquiètent le Philosophe Souleymane Bachir Diagne

Invité à l’émission politique de la radio Sud Fm du dimanche 20 novembre, le professeur de philosophie à l’Université de Columbia, Souleymane Bachir Diagne, a fait part de ses inquiétudes, quant à l’avenir de l’Amérique sous le règne du très controversé nouveau président Donald Trump. Il estime, en effet, que les nominations des membres du cabinet présidentiel du futur homme fort des Usa font craindre le pire, même si par ailleurs il fait état de la grandeur de la démocratie américaine.

Même après son discours unificateur tout juste après son élection à la tête des Etats Unis d’Amérique, le tout nouveau président et très controversé Donald Trump continue de susciter des inquiétudes de la part de certains observateurs. C’est le cas du professeur de philosophie à l’Université de Columbia, en l’occurrence Souleymane Bachir Diagne. En effet, invité à l’émission politique de la radio Sud Fm du dimanche 20 novembre, le professeur Diagne pense que des indicateurs montrent déjà ce à quoi ressembleraient les cent premiers jours du tombeur d’Hillary Clinton, à la tête de la première puissance mondiale. Il a ainsi fait part des craintes qui planent sur les nominations des membres du Cabinet du tout futur homme fort des Usa.

Tout d’abord, il informe que Donald Trump «a nommé comme Coordonateur des activités de la Maison Blanche une personnalité très controversée». Il s’agit, selon lui, de Stephen Bannon, fondateur d’un site de nouvelles ultraconservateur, Breitbart News, non moins ex-directeur de campagne de Trump. Pour lui, ce haut conseiller et chef de la stratégie du futur président se signale pour ses positions d’extrême droite. «Des positions qui sont caractérisées par certains comme xénophobes et racistes», laisse-t-il entendre. Par conséquent, il pense que quand on voit le futur bras droit du président élu Donald Trump, avoir certaines responsabilités, «on a de quoi s’inquiéter de l’avenir».

Poursuivant son propos, Souleymane Bachir Diagne indique que celui qui est aussi pressenti pour être le responsable de la politique énergétique des Usa inquiète plus d’un. Selon lui, ce dernier «s’est signalé par un profond scepticisme concernant le réchauffement climatique». De l’avis du professeur Diagne, le collaborateur de Trump ne croit pas au réchauffement climatique, ni aux dangers que nous faisons courir à l’environnement. Pour lui, «une telle nomination a de quoi faire craindre le pire». Surtout, estime-t-il, que la Cop 22 est en train de se tenir au Maroc, et que les Usa sont la première puissance mondiale.

Rappelons que lors de la campagne, contrairement à son prédécesseur Barack Obama, qui a favorisé les industries renouvelables, le futur président républicain a promis de relancer l’extraction du charbon et de rendre encore plus facile l’exploitation des hydrocarbures de schiste et des carburants fossiles en général. Pour autant de choses, le Pr Diagne reste persuadé que cela ne «semble pas aller dans une direction rassurante».

Tout de même, gardant une fine lueur d’espoir, il a fait cas de la grandeur et de l’histoire de la démocratie américaine. Il suppose, sur cette base, que Trump ne pourra pas imposer des directions qui iraient contre les valeurs profondes sur lesquelles les Etats unis se sont bâtis. Il a ainsi rappelé les propos tenus par le président sortant, Barack Obama, lors de sa tournée d’adieu en Europe et en Amérique du Sud, à savoir que «l’Amérique est infiniment plus grande que quelques individus que ce soit». Par conséquent, il pense qu’en regardant la trajectoire de l’Amérique et la force des valeurs qui ont animé son histoire, on peut croire que «l’Amérique restera l’Amérique».

Faisant par ailleurs cas des partis de la droite la plus extrême en France qui se réjouissent de la victoire de Trump, Souleymane Bachir Diagne estime que la démocratie est un bien précieux sur lequel il faut veiller avec la plus grande vigilance. C’est pourquoi, il pense que le Sénégal, à l’instar de toutes les démocraties, doit tirer cette leçon. «Il faut que nous ayons un consensus autour de la notion même de notre démocratie, de son fonctionnement», conseille-t-il.
Sud Quotidien

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