Une deuxième vague dévastatrice de COVID-19 frappe l’Inde

L’Inde frappée par une vague dévastatrice de Covid-19 avec plus de 200 000 morts, déjà été recensés dans le pays et environ 400 000 cas en un jour. Le pays ouvre la vaccination à tous.

Un variant particulièrement contagieux continue de ravager le sous-continent. L’Inde a ouvert samedi sa campagne de vaccination contre le coronavirus à l’ensemble de sa population adulte, malgré la pénurie de vaccins, et prolongé d’une semaine le confinement de New Delhi, pour freiner l’explosion des contaminations, avec un nouveau record mondial. En première ligne face à la pandémie, avec le Brésil, l’Inde a répertorié samedi 401 993 nouvelles contaminations sur les dernières 24 heures, une première mondiale, a annoncé le ministère de la Santé. Au total, plus de 151 millions de personnes ont été contaminées dans le monde depuis fin 2019, dont plus de 3,18 millions sont décédées, selon un bilan de l’AFP samedi.

Sur le seul mois d’avril, l’Inde a détecté environ sept millions de nouvelles infections. Quelque 3 523 décès ont été enregistrés samedi sur la journée écoulée, portant le total à 211 853. Nombre d’experts estiment toutefois que les chiffres réels sont beaucoup plus élevés. L’ambition de ce pays qui compte 1,3 milliard d’habitants de vacciner ses 600 millions d’adultes semble déjà compromise.

Plusieurs États, dont le Maharashtra (Ouest) et New Delhi – parmi les plus touchés –, ont prévenu qu’ils étaient à court de vaccins et que le déploiement élargi de la campagne était menacé par des querelles administratives, une confusion sur les prix et des problèmes techniques sur la plateforme numérique de vaccination du gouvernement. Jusqu’à présent, environ 150 millions de vaccins ont été administrés, ce qui représente 11,5 % de la population, et à peine 25 millions d’habitants ont reçu leurs deux doses.

« Les files d’attente ici sont tellement énormes », a déclaré Jayanti Vasant, dans un centre de vaccination très fréquenté de Bombay, « et les gens ne cessent de se battre ». Au moins 16 malades du Covid-19 et 2 infirmières sont morts samedi dans l’incendie de l’hôpital de Bharuch, dans le Gujarat (Ouest), qui a frappé des services de santé débordés.

« Impact significatif » du confinement
L’aide médicale internationale, annoncée par plus de 40 pays, a commencé à arriver cette semaine en Inde, où les hôpitaux manquent cruellement de lits, d’oxygène et de médicaments. Pour tenter d’alléger la pression sur les services de santé, les autorités de New Delhi ont annoncé la prolongation d’une semaine du confinement de la mégalopole, qui devait s’achever lundi.

Le conseiller médical de la présidence américaine, le Dr Anthony Fauci, a recommandé l’instauration immédiate d’un confinement national de plusieurs semaines, une option face à laquelle le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi s’est montré réticent. « Personne n’aime voir un pays confiné (…) mais si vous le faites juste pour quelques semaines, vous pourriez avoir un impact significatif sur la dynamique de l’épidémie », a déclaré le Dr Fauci dans une interview à la presse indienne.

À l’échelle mondiale, l’Amérique latine est également frappée de plein fouet, à commencer par le Brésil – où la vaccination n’a toujours pas décollé – qui a enregistré vendredi 2 595 nouveaux décès. Cela porte le bilan pour avril à 82 266, deuxième record mensuel consécutif depuis le début de la pandémie, selon des chiffres du ministère de la Santé.
Au total, le pays de 212 millions d’habitants déplore 403 781 morts, ce qui en fait le deuxième plus endeuillé au monde derrière les États-Unis (plus de 575 000 morts). L’Équateur a aussi terminé le mois sur un record mensuel de contagions avec plus de 53 000 nouveaux cas. Et en Argentine, le couvre-feu nocturne a été prolongé vendredi pour trois semaines à Buenos Aires et dans sa banlieue en raison de l’augmentation des contaminations.

Cinq vaccins homologués par l’OMS
Alors que le pape François commence samedi une série de prières pour la fin de la pandémie, l’Europe et les États-Unis espèrent la laisser derrière eux d’ici l’été, grâce à l’accélération de la vaccination. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs accordé vendredi son homologation d’urgence au vaccin contre le Covid-19 du laboratoire américain Moderna, le cinquième à bénéficier d’une telle validation de l’agence sanitaire de l’ONU.

Cent millions de personnes sont entièrement vaccinées contre le coronavirus aux États-Unis, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires américaines, saluant une « étape majeure ». Certains pays européens assouplissent de leur côté les restrictions, espérant relancer leurs économies plombées par les mesures sanitaires.

Le PIB a reculé au premier trimestre de 1,7 % en Allemagne, 0,4 % en Italie, 0,5 % en Espagne et 3,3 % au Portugal, qui rouvre samedi sa frontière avec l’Espagne et entame la quatrième et dernière phase de son déconfinement entamé à la mi-mars. La Pologne débute également samedi, avec l’autorisation d’une partie des activités sportives, la levée progressive d’ici fin mai de ses restrictions. En Ukraine, centres commerciaux, restaurants et salles de sport rouvrent aussi leurs portes, avant les écoles mercredi.

En revanche, en Russie, pays parmi les plus touchés au monde selon ses statistiques de surmortalité qui ne correspondent pas aux chiffres officiels de mortalité Covid, dix jours fériés ont été décrétés pour lutter contre un regain épidémique, du 1er au 10 mai. Les restrictions de mouvement continuaient à susciter des protestations, notamment en Europe.

À Helsinki, la police finlandaise a annoncé avoir arrêté une cinquantaine de participants à une manifestation de quelques centaines de personnes. Et à Bruxelles, plusieurs centaines de personnes ont bravé samedi l’interdit des autorités belges et se sont réunies pour « faire la fête » dans un parc, malgré la présence policière.

  Avec Afp

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