Un professeur préconise une médiation universitaire pour rendre à l’Ucad son humanité

Le Professeur titulaire de sociologie et d’anthropologie, et président du réseau ouest-africain des écoles doctorales, Lamine Ndiaye, a plaidé pour la mise en place d’une équipe de médiateurs, comprenant des universitaires et des membres de la société civile. « L’université est en train de perdre son humanité. Donc, il faut maintenant renégocier cette humanité », a-t-il souligné, intervenant après les affrontements qui ont éclaté au sein du campus social, dans la nuit de jeudi à vendredi. Il était l’invité de Lr du temps, ce dimanche, 28 mars, sur iRadio et Itv, des propos rapportés par le site du groupe emedia.
C’est un plaidoyer fort. « Je connais les étudiants et l’administration pour avoir occupé beaucoup de fonctions administratives dans cette université (depuis 2001). J’ai parlé de la médiation universitaire. Une seule personne ne peut pas gouverner une population de 100 000 (étudiants). Il va falloir que nous changions de façon de faire, réfléchir sur comment mettre une médiation qui soit efficace. J’ai proposé une direction au vrai sens du mot avec des personnalités crédibles à la fois universitaires et de la société civile. J’ai dit qu’il faut qu’il y ait deux professeurs reconnus et respectés dans l’espace universitaire. Le rapport entre les enseignants et les enseignés est un rapport pacifique, quand il y a problème à l’université, c’est dans le campus social. Le respect est là. Maintenant, il faut deux professeurs de renommée mondiale et l’université en compte, et les étudiants les connaissent très bien, qu’ils fassent partie de cette équipe. Cela veut dire que la médiation doit être une équipe et non une seule personne, qui est vite débordée. Mais, il faut que ces personnes-là soient reconnus, (dont) une femme. En toute honnêteté, même si je ne la connais pas, j’avais déjà pensé à Ndioro Ndiaye, qui a occupé de hautes fonctions, qui est une mère, qui a fait ses preuves et qui est digne de confiance et de respect. Et nous savons la place de la femme. Je dis aussi qu’il faut mettre des personnalités de la société civile connus et reconnus par leur discipline, et il faut aussi penser aux musiciens. Pourquoi ne pas mettre dans ce comité Omar Pène ? », a-t-il défendu.
Et d’appeler, à l’élargir au niveau national. « Il faut en termes de médiation, aller au-delà de l’université, l’élargir au pays », a embrayé son co-débatteur, Ibrahima Dia, sociologue et ancien Directeur de MCA Sénégal, insistant sur le contexte.

« On est dans un contexte nouveau, vers l’exploitation du pétrole et du gaz. Les élections de 2024 vont déterminer le nouveau président qui va gérer cette exploitation, les enjeux géopolitiques internationaux. On a la Chine et la Turquie qui se positionnent, en face de l’Occident qui sent qu’elle est en train de perdre les pieds. Ils sont prêts à tout, et il y a des forces organisés, des intérêts internationaux, qui sont là, et qui sont prêts à mettre le feu pour que les cartes soient remises », a-t-il alerté.

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