Un mois après la mort de l’étudiant Fallou Sène : le dossier judiciaire au point mort

La situation sur la mort de l’étudiant Fallou Sène ne semble pas évoluer. En tout cas, c’est le sentiment de ses camarades étudiants de l’Ugb qui n’ont toujours pas rejoint les amphis, et sa famille qui souligne qu’aucune évolution n’a été notée. Un mois après ces affrontements entre Forces de l’ordre et étudiants à l’Ugb lors desquels il y a eu mort d’homme, le présumé meurtrier n’est toujours pas arrêté. 

Le président de la République avait promis, en rencontrant la Coordination des étudiants de Saint-Louis, toute la lumière sur la mort de l’étudiant Fallou Sène, mort le 15 mai dernier suite aux affrontements entre les étudiants et les Forces de l’ordre à l’Université Gaston Berger (Ugb). Un mois après cet événement tragique, l’enquête semble être au point mort.

Le procureur près le Tribunal de grande instance de Saint Louis, dans la même semaine, avait diligenté une enquête pour situer les responsabilités. Il avait même tenu une conférence de presse pour informer l’opinion. Mais depuis que le dossier a été transmis au Parquet de Dakar, les choses ne semblent pas bouger. Le présumé tireur lors de cette manifestation qui a coûté la vie à Fallou Sène n’est toujours pas arrêté. Et les sorties des autorités depuis cet événement se limitent à faire savoir que l’enquête suit son cours.

Le mot d’ordre de grève illimitée décrété depuis lors par les étudiants de l’Ugb qui exigent l’arrestation du présumé meurtrier avant de regagner les amphis ne semble pas inquiéter les autorités. Ces dernières, aussi bien au niveau central que local, appellent les étudiants de l’Ugb à regagner les amphis, soutenant que la justice va faire son travail. Sans aucune autre garantie.

Les étudiants continuent de camper sur leur position avec les conséquences qui risquent d’être désastreuses, sachant que si les cours ne reprennent pas ils vont vers une session unique pour les examens. Ayant l’habitude de ces genres de promesses en de pareilles situations, les étudiants ne veulent pas se faire avoir encore une fois comme ce fût le cas lors de la mort de l’étudiant Balla Gaye en 2001.

Les camarades de Fallou Sène ne sont pas les seuls à déplorer la situation. Sa famille également constate que le dossier n’évolue pas. Jeudi dernier sur les ondes de la Rfm, l’avocat de la famille, Me Assane Dioma Ndiaye, a fait savoir qu’aucune évolution n’avait été notée «par rapport à ce qu’on (leur) avait déclaré à l’époque, à savoir que le procureur s’est autosaisi».

Estimant que la situation est au point mort, Me Ndiaye informe que la famille n’a «eu notification d’aucun acte pouvant montrer qu’il y a un début de procédure dans cette affaire». «C’est malheureux de le dire, mais c’est cela l’état de la situation», a-t-il regretté.

La mort de l’étudiant Fallou Sène, lors des affrontements entre étudiants et Forces de l’ordre au mois de mai dernier au campus social de l’Ugb, avait paralysé l’enseignement supérieur au Sénégal. Les étudiants de toutes les universités avaient décrété une grève illimitée pour exiger le départ des ministres de l’Enseignement supérieur, de l’Economie et des finances et de l’Intérieur. Ils avaient aussi exigé la lumière sur la mort de Fallou Sène.

Le président de la République, après les avoir reçus, leur avait promis que justice sera faite et avait décidé d’augmenter les bourses et de baisser le prix des tickets de repas dans les restaurants universitaires. A la suite de cette rencontre, les étudiants des autres universités avaient décidé de regagner les amphis, sauf leurs camarades de l’Ugb qui réclament toujours justice pour Fallou Sène et également le départ des ministres incriminés.

LeQuotidien

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