Turquie : plus de 18000 fonctionnaires limogés par un nouveau décret-loi

Deux ans après le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016, la Turquie n’en a pas fini avec les purges. Alors que le président Recep Tayyip Erdogan doit prêter serment lundi 9 juillet pour un nouveau mandat aux pouvoirs très élargis, plus de 18 000 fonctionnaires viennent d’être limogés par décret-loi. Toutes les institutions sont touchées, les forces de police en tête.

Cette purge était attendue, annoncée depuis quelques jours ; elle n’en est pas moins massive. 18 632 fonctionnaires turcs viennent de perdre leur travail, et tous leurs droits à la retraite et à la sécurité sociale.

La police est la plus touchée, avec plus de 9 000 limogeages, suivie par l’armée, qui perd 6 000 membres. Douze associations, trois journaux et une télévision sont aussi interdits.

Ce nouveau décret-loi, le 35ème depuis la tentative de putsch de juillet 2016, porte à près de 130 000 le nombre de fonctionnaires turcs radiés sous l’état d’urgence. Recep Tayyip Erdoğan, qui entame un second mandat à la tête du pays, a promis de ne pas renouveler ce régime d’exception, qui devrait donc être levé dans une dizaine de jours.

Cela explique sans doute l’empressement des autorités à limoger massivement, sans aucune voie de recours pour les fonctionnaires concernés et sans autre justification que la « lutte contre le terrorisme ».

Reste que le régime présidentiel qui entre en vigueur ce lundi offre au chef de l’Etat des pouvoirs similaires à ceux dont il disposait pendant l’état d’urgence, à commencer par celui de gouverner par décrets.

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