TRANSRAIL : 50 agents retraités réclament 289 millions d’indemnités

C’est la grogne à Dakar- Bamako Ferroviaire (DBF), héritier de l’entreprise Transrail. En effet, 50 agents à la retraite, dont 2 sont malheureusement décédés, réclament leurs indemnités de départ, pour un montant estimé à 289 millions de F Cfa.transrail

Cinquante (50) agents de la défunte entreprise ferroviaire Transrail, devenue le Dakar- Bamako-Ferroviaire (DBF) avec le retrait de la concession, menacent de se faire entendre dans les prochains jours. En effet, ils réclament leurs indemnités de départ à la retraite, estimées à 289 millions de F Cfa. Selon Cheikh Ahmed Tidjane Sow, responsable de la formation à la retraite, il s’agit d’un acquis obtenu aux chemins de fer depuis la fameuse grève de 1947, et qui consiste à payer des indemnités de départ aux agents admis à faire valoir leurs droits à une pension de retraite. «Cette indemnité se situe autour de quatre fourchettes, avec les ouvriers qui doivent percevoir entre 1 et 4 millions, les agents de maîtrise entre 5 et 6 millions, les cadres moyens entre 6 et 8 millions et les cadres de direction entre 9 et 15 millions, en fonction de l’ancienneté et de la position dans l’organisation du réseau. Il en a toujours été ainsi, jusqu’en juin 2015. Parce qu’à cette époque, le repreneur Advens commençait à se fragiliser et il ne payait plus au comptant, mais par tranches. Il fallait attendre 2 ou 3 mois, au maximum 4 mois pour se faire payer son argent. Même dans ces conditions, jusqu’en juin 2015, tout le monde avait été payé au Sénégal.

C’est à partir de 2015, avec le spectre du départ d’Advens qu’il y a eu blocage de la part du repreneur d’alors, mais aussi des Etats», explique-t-il. Ainsi, ces agents à la retraite réclament aujourd’hui une enveloppe de 289 millions de F Cfa, pour 50 bénéficiaires dont deux sont malheureusement décédés.
Pourtant, poursuit Cheikh Ahmed Tidiane Sow, les Maliens ont été totalement payés, alors qu’ils sont dans un même réseau. A l’en croire, la situation est d’autant plus alarmante que l’écrasante majorité de ces personnes n’a pas encore perçu sa pension de retraite. «Si cette situation perdure, beaucoup de familles risquent de voler en éclats», se désole l’ancien patron de la formation avant d’ajouter : « ce qui est navrant, c’est que les gens parlent de volonté politique par rapport à la résolution des questions ferroviaires, mais, confrontée à la vérité des faits, la démarche est du toc, c’est de la politique politicienne ».

«UN PROJET FERROVIAIRE, ON NE L’ADOSSE PAS A UN AEROPORT»

A en croire Cheikh Tidiane Sow, le même constat est valable pour le Train express régional avec ses 115.000 voyageurs. «Je ne vois pas comment ils vont réussir à faire voyager même 15.000 personnes, peut-être avec les militants de l’Apr», ironise l’ancien cadre de direction de Transrail. «Avec le peu que je sais de l’économie politique et de la science ferroviaire, ils n’y arriveront jamais. Car un projet ferroviaire, on ne l’adosse pas à un aéroport. Abdoulaye Wade a pillé la gare de Dakar et c’est l’un des crimes économiques les plus odieux depuis l’avènement du système libéral. Macky Sall avait promis de restituer la gare, mais il n’en est rien et jusqu’ici les trains sont formatés à partir de Bel Air. C’est basique de comprendre que c’est la circulation des personnes et des biens qui constitue la base de développement d’un pays. Ne l’ayant pas compris, les pouvoirs publics ont tué à petit feu beaucoup de villes, qui étaient pourtant économiquement bien parties à partir du chemin de fer. Il s’agit de Guinguinéo, Lagnar, Bambey, Mbacké, Louga, etc. Au lieu d’aller vers l’essentiel, on nous parle de slogan creux avec un train de 115.000 voyageurs, un rêve irréalisable», fulmine-t-il.

Seneplus

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