Thilogne : La tension monte chez les populations après la menace brandie par le sous-préfet de…

Le feu couve sous la cendre à Thilogne. La menace brandie par le sous-préfet d’Agnam de porter plainte contre deux jeunes de la localité risque de mettre aux poudres.

À Thilogne, les populations sont sur le pied de guerre. Et tout porte à croire que le feu qui couve risque d’embraser cette localité située dans la région de Matam. Les raisons de cette tension palpable ? La menace agitée par le sous-préfet d’Agnam de porter plainte contre deux jeunes du village accusés d’avoir poussé les habitants à humilier les autorités administratives locales. Tout est parti de la tenue, vendredi dernier, de la 36e édition de la ziarra du vénéré Thierno Hamet Baba Talla Thilogne. Depuis que cette manifestation religieuse très courue est organisée, les autorités administratives tenaient toujours des Comités régionaux de développement (Crd) pour assurer sa bonne préparation. Hélas, cette année, on ne sait pour quelle raison, la réunion administrative préparatoire n’a pas eu lieu. Contacté par les organisateurs, le Gouverneur de région les aurait renvoyés vers le préfet qui aurait refilé le bébé au sous-préfet du coin. Lequel n’a pas bougé. Interpellé à quelques jours de l’évènement, ce dernier aurait dit avoir oublié la tenue de la manifestation. Autant donc, dire que les populations étaient très remontées contre l’administration. Ainsi donc, la cérémonie officielle de la ziarra s’est tenue en l’absence remarquée des représentants de l’État que sont le préfet et le sous-préfet.

Le lendemain samedi, après le retour des habitants du mausolée du saint homme où ils étaient allés en pèlerinage, un récital du Coran a commencé sous le hangar de la maison du marabout. Et c’est alors que les versets étaient déclamés plongeant l’assistance dans la ferveur que le préfet, le sous-préfet et le maire ont fait leur apparition. Ils ont été accueillis dans l’indifférence, les fidèles ayant du mal à cacher leur colère. Ils ont poireauté pendant cinq bonnes minutes avant que le marabout ne demande de les faire monter sur sa terrasse avant de continuer sa lecture du Coran. Quelques instants plus tard, estimant qu’on les avait négligés, les membres de la délégation officielle sont redescendus avant de prendre congé. Mais apparemment, ils n’avaient pas apprécié cet accueil glacial.

À preuve, mardi, le sous-préfet d’Agnam Ciwol, M. Wagué, a convoqué le chef du village de Thilogne, Thierno Mollé, et le premier adjoint au maire pour leur signifier qu’il a décidé de porter plainte contre deux jeunes de Thilogne. Lesquels sont accusés d’être les instigateurs du mauvais accueil réservé aux autorités en ayant véhiculé des rumeurs selon lesquelles l’Administration aurait sciemment refusé d’organiser un Crd ou Cdd pour assurer la bonne préparation de la ziarra. D’après le chef de l’exécutif local, qui avait à ses côtés le commandant de la brigade de gendarmerie, ces jeunes visés par sa plainte seraient eux-mêmes manipulés par un responsable politique du village. Le chef de village et l’adjoint au maire ont pris bonne note avant de se retirer. Naturellement, ils ont rendu compte aux populations qui sont dans tous leurs états et attendent de pied ferme la plainte du sous-préfet. Il faut dire que ce n’est pas la première fois que ces populations ont maille à partir avec le sous-préfet puisque, il y a deux ans, au lendemain du méga-meeting de Farba Ngom à Matam, quatre jeunes de Thilogne avaient été arrêtés par les gendarmes à la demande, soutiennent-elles, du député et griot du président de la République. Ils n’avaient été libérés que suite à une intervention du président Macky Sall alerté par le milliardaire Harouna Dia. Bis répétita donc avec les évènements de la ziarra de ce weekend. À vrai dire, les Thilognois avaient des couleuvres depuis quelques années. Ils ne comprennent pas, par exemple, que le poste de gendarmerie qui était implanté dans leur village avant l’accession du président Sall au pouvoir ait été transféré à Agnam après 2012. Ils y voient la main du tout puissant Farba Ngom qui en profite pour intimider tous ses opposants. Ils ne comprennent pas non plus que Thilogne, érigé en commune depuis 1996 et capitale du Bosséa, puisse dépendre de la sous-préfecture d’Agnam. Par la même occasion, certains se demandent comment se fait-il que Nguidjilone, qui fait partie du Nguénar, soit rattaché à la même sous-préfecture d’Agnam alors qu’elle devait relever, en principe, d’Ogo. De là à dire que, là aussi, l’influence de Farba Ngom est incriminée.

Mais tout cela paraît secondaire par rapport à la plainte du sous-préfet d’Agnam contre les jeunes de Thilogne qui risque de rallumer encore la poudre.

Sourceafriquemidi.com

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