Thierno Amadou Sy, candidat à la Mairie de Nabadji Civol : «Nous venons avec des mallettes d’idées, mais pas avec des mallettes d’argent»

Membre de la mouvance présidentielle, le président du mouvement Haa Yeeso entend défier le maire sortant de Nabadji Civol, le milliardaire Abdoulaye Salli Sall. Thierno Amadou Sy, journaliste-communicant, a, par ailleurs, critiqué la communication du ministre de l’En­viron­nement dans l’affaire des gazelles Oryx. Et il demande à Abdou Karim Sall d’éclairer la lanterne des Sénégalais sur ce dossier.

Entretien 

Quelle lecture faites-vous de l’affaire des insultes de Mous­tapha Cissé Lô contre Yaxam Mbaye et Farba Ngom ?


Pour moi, le grand problème que nous avons au niveau de la mouvance présidentielle c’est que nous n’avons pas véritablement de médiateur. Cette affaire pouvait être réglée avant qu’elle n’arrive sur la place publique ou avant qu’elle ne dégénère parce qu’elle date de quelques années. Récemment Yaxam Mbaye a fait une sortie pour dire qu’il recevait des insultes de la part de Cissé Lô depuis plus de 10 ans maintenant. Aujourd’hui tout le monde est à l’écoute du Président Macky Sall, et on doit avoir de fortes personnalités qui jouent les rôles de médiateur, d’intermédiaire pour pouvoir solutionner quelques problèmes avant que Macky Sall n’intervienne. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas bon pour la mouvance présidentielle, ce n’est pas bien pour l’image de cette grande majorité présidentielle. Cissé Lô ne fait plus partie de l’Alliance pour la République et c’est malheureux parce que ma vision politique est constituée d’addition et de multiplication surtout, mais pas de soustraction, pas de division. Il faut toujours travailler dans la massification.

Abdou Karim Sall fait face à des critiques depuis la mort de deux gazelles Oryx. Etes-vous de ceux qui demandent la démission ou le limogeage du ministre de l’Environnement ?


Je pense qu’il n’y a que le président de la République qui est habilité à renvoyer un ministre, même s’il est fautif. Sur cette affaire de gazelles, j’en ai déjà parlé dans d’autres médias et sur ma page Facebook. Ma conviction est que le ministre (Abdou Karim Sall) gagnerait à éclaircir davantage ce problème. Malheureusement, le ministère a pondu un communiqué pour moi qui n’a pas vraiment répondu aux questions parce qu’il n’a pas confirmé ni infirmé ce qui lui est reproché. Ensuite, c’est un communiqué qui était relativement long et qui revenait sur des principes. Je pense que le ministre gagnerait quand même a déroulé une opération de communication. S’il n’est pas fautif, bien sûr qu’il explique aux Sénégalais, qu’il nous dise ce qu’il en est exactement ? Est-ce que la ferme de Bambilor est sa propriété ? Est-ce que c’est lui-même qui a fait venir ces gazelles de Ranérou pour Bambilor ? Est-ce qu’il était au courant ? Est-ce qu’il a signé ? Donc, il doit être en mesure de nous donner les réponses adéquates pour qu’on puisse édifier quand même les Sénégalais. Parce que je pense que la politique édictée par le chef de l’Etat, c’est une politique de transparence. Quand vous êtes transparent, il faut communiquer quand il le faut et, malheureusement, ça tarde très souvent.

Etes-vous candidat à la mairie de Nabadji Civol pour les prochaines Locales ?


Absolument ! Pour les prochaines élections locales, on sera candidat à la mairie de Nabadji. Parce que depuis la création de mon mouvement Haa Yeeso, il y a maintenant deux ans, on a quand même eu la chance, par la Grâce de Dieu, de travailler dans la massification. On a réussi à consolider notre base et c’est ce qui nous permet aujourd’hui de prétendre à être candidat pour la commune de Nabadji. Un candidat qui viendra avec de grandes ambitions, un bon programme. Je vous donne un exemple : ce sera une première qu’un candidat à des élections locales dise à ses concitoyens une fois élu, je renoncerai à mon salaire de maire. Parce que dans notre programme, il y a ce qu’on appelle le Fonds de solidarité communale qui sera instauré. Et ce fonds-là va permettre d’agir vite pour certaines urgences. Nous sommes une collectivité locale, rurale avec plusieurs localités qui dépendent de cette collectivité, l’Etat ne peut pas tout faire. Et nous, nous allons proposer ce Fonds de solidarité communale, la diaspora, parce que nous avons une forte communauté établie à l’étranger, qui va contribuer. Mais je me suis dit que c’est le maire qui doit être le premier contributeur. Donc, le salaire du maire sera versé tous les mois pour alimenter ce fonds. Les citoyens de Nabadji établis dans la diaspora vont contribuer, tout comme ceux qui sont à Nabadji et toutes les autres localités de la commune.

Pensez-vous réellement que vous aurez du poids devant quelqu’un comme le milliardaire Abdoulaye Salli Sall ?


Aujourd’hui ce que nous avons un peu partout dans les différentes communes du Sénégal, ce sont des Sénégalais qui ont compris la marche du pays. Ce sont des Sénégalais qui ont compris qu’il nous faut à la tête de nos communes des personnes avec une forte expérience, des personnes qui peuvent conduire les politiques de la cité. Nous, nous venons à Nabadji avec des mallettes d’idées, pas avec des mallettes d’argent. Nous venons à Nabadji avec des tonnes d’idées, avec de l’expérience parce qu’on en a quand même pour avoir été pendant au moins deux ans chef du service communication du ministère de la Gouvernance territoriale avec beaucoup de techniciens qu’on a fréquentés, avec de fortes personnalités qui travaillent dans la marche de la gouvernance territoriale au Sénégal. Nous avons été jusqu’en France pour une formation en marketing territorial et toute cette expérience, pour moi, vaut plus que des milliards. L’autre atout, c’est un travail sérieux, nous sommes tout le temps sur le terrain, très proches des populations et les populations du Fouta ne demandent que cette proximité, cette réactivité mais aussi des propositions. On n’a pas de milliards mais on a tout ce que je viens de vous énumérer, et Dieu sait que les populations en ont besoin. Elles vont juger, le moment venu, et vous allez voir que les idées et les programmes pèsent plus que des mallettes d’argent.


 

    ♦ Le Quotidien

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