Surexploitation des ressources halieutiques : Les petits pélagiques menacés de disparition

Le secrétaire exécutif de l’Association Ouest Africaine pour le Développement de la Pêche Artisanale (ADEPA), Moussa Mbengue avertit les Sénégalais qui sont de grands consommateurs de poissons surtout les sardinelles (yaboye, en wolof). Ces espèces sont menacées de disparition au Sénégal à cause de leur surexploitation.

La pêche est un secteur très stratégique au Sénégal. Les débarquements s’élèvent à 516.220 tonnes en volume pour une valeur commerciale de 231,36 milliards de francs cfa. Les petits pélagiques représentent plus de 70% des débarquements et assurent pour l’essentiel l’approvisionnement des marchés locaux. Toutefois, les deux dernières années sont marquées par une surexploitation des petits pélagiques.

Pour Moussa Mbengue, cette situation est aggravée par un déficit de transparence dans la gestion des petits pélagiques et la gouvernance des pêches en général.

C’est dans cette optique que l’ADEPA, en collaboration avec la Coalition Nationale de plaidoyer, a organisé une conférence sur la transparence dans la gouvernance des pêches et la gestion des petits pélagiques au Sénégal. Sous ce rapport, l’amélioration de la transparence constitue une condition préalable à une bonne gouvernance du secteur des pêches. Elle contribue à la durabilité des ressources marines et côtières, à la stabilité sociale et répond à une obligation de rendre compte, a fait savoir le directeur exécutif de l’ADEPA. Il s’exprimait ce samedi lors de la célébration de la Journée Mondiale des Océans.

Le représentant du Centre de Recherche Océanographique de Dakar Thiaroye (CRODT), Abdoulaye Sarré a déploré le manque de campagne des évaluations scientifiques en mer. Depuis 2006, le navire sénégalais Itaf Dème n’a fait qu’une seule sortie en mer : c’était en 2015 alors que le Maroc fait chaque année 6 campagnes pour protéger les petits pélagiques.

Cette rareté des campagnes en mer est due à un problème financier. Car, le CRODT dispose d’un budget qui tourne autour de 400 à 500 millions avec les accords de pêche. Mais aujourd’hui le dit centre n’arrive plus à obtenir 100 millions de francs cfa. Il ajoute que depuis 4 ans un contrat de performances a été signé avec le ministère de la Pêche mais aucun financement n’a été débloqué.

Cette campagne permet de tester la température, la salinité, l’oxygène de l’eau pour pouvoir connaître la reproductivité des espèces surtout avec les changements climatiques.

 

 

                   Abdoul BABA

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