Suppression de la loi sur le parrainage : L’Etat du Sénégal désavoue la CEDEAO

Le gouvernement du Sénégal n’a pas attendu trop longtemps pour répondre à la Cour de Justice de la CEDEAO concernant la révision de la loi relative au parrainage.

Le ministre Oumar Gueye, porte-parole du gouvernement est monté au créneau pour rappeler l’utilité de la loi et faire comprendre à la Cour de justice sous régionale que le Sénégal est et reste un pays démocratique.
Ce jeudi, à l’occasion de la conférence de presse du gouvernement, le ministre Oumar Gueye a répondu à la question posée par la Cour de justice de la CEDEAO qui donne à l’Etat du Sénégal un délai de 6 mois pour revoir la loi relative au parrainage. D’après le porte-parole du gouvernement, la loi sur le parrainage fait partie des questions auxquelles le Sénégal est lié pour rester un pays démocratique. « Je dois dire que le Sénégal est un pays démocratique. En 1872, on votait déjà au Sénégal. Et, de par notre vécu, cette démocratie se consolide davantage avec le Président Macky Sall. Tous les systèmes démocratiques au monde ont leur système de filtre aux élections. Dans les pays développés, il y a toujours le parrainage en période des élections. Ils se font dans la plupart du temps avec les grands électeurs, tels que les députés ou les maires et autres. Mais ce qui a été choisi au Sénégal, c’est le parrainage citoyen pour ne pas exclure les populations qui sont en mesure de voter et qui donnent leur point de vue par rapport à ce système », se réjouit Oumar Gueye.
Pour le ministre des collectivités territoriales, le parrainage n’est pas créé ex nihilo : « Ce parrainage n’est pas tombé du ciel, il a été évoqué lors des dialogues politiques, avant de faire l’objet d’une loi votée unanimement à l’assemblée nationale », a-t-il rappelé. Déterminé à défendre davantage le parrainage, le ministre Oumar Gueye soutient que « du point de vue de la légalité, ce système de parrainage est plus que légal par rapport à notre constitution et législation. 

La loi sur le parrainage fait obligation à tout candidat ou liste de candidats à une élection de recueillir au minimum 0,8 % et 1% au maximum de signatures des électeurs inscrits sur le fichier électoral au moins dans sept régions.

« C’est 52.000 parrainages répartis au moins dans la moitié des régions (7 sur 14). S’il n’y avait pas de parrainage, on aurait eu affaire, d’après nos estimations, à 139 candidatures pour un vote en une seule journée », a expliqué le ministre.

« Nous n’avons aucun problème. Le gouvernement n’a aucun problème par rapport à cette question-là, par rapport à ce que la CEDEAO a dit ou pas. Je peux vous informer que le ministre de l’Intérieur reviendra plus largement sur cette question dans les prochains jours », a ajouté le porte-parole du gouvernement.

Oumar Gueye soutient par ailleurs que le gouvernement n’a pas de problème avec la CEDEAO puisqu’il considère ce qu’elle dit ou pas. D’ailleurs, d’après Oumar Gueye, sur trois interpellations de la CEDEAO, le Sénégal a fourni deux réponses négatives.


 
      ♦ Abou Kane Dia  –  laviesenegalaise.com

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