Suma Assistance : L’état de santé de Sonko et sa prise en charge sèment le doute

D’après le Quotidien, aucun des membres du personnel traitant de Suma Assistance n’a pu attester de l’état de santé de Ousmane Sonko durant toute la durée de son séjour dans les lieux. Interrogés par la police, les soignants ont déclaré que le directeur, Babacar Niang, avait confié le traitement de leur patient à «une équipe spéciale» dont personne n’a vu la trace. Sous la menace d’une contre-expertise médicale, Ousmane Sonko a dû se résoudre à changer son fusil d’épaule. Le responsable de la clinique, pour sa part, a été interpellé au Nord du pays, après ce qui a été considéré comme une tentative d’éviter les questions des limiers.

Interné au cabinet Suma Assistance, Ousmane Sonko ne recevait la visite que de très proches personnes, alors que le pays bruissait de rumeurs de possible empoisonnement par substance inconnue. Toute cette agitation a poussé les pouvoirs publics à se saisir de l’affaire, et le personnel médical a été entendu par les policiers de la Sûreté urbaine.

Les velléités du personnel médical de se réfugier derrière le secret médical n’ont pas tenu longtemps, quand les policiers ont fait valoir que pour des questions de sécurité nationale, l’Etat était prêt à demander une contre-expertise sur l’état de santé de leur patient le plus célèbre.

D’abord, le directeur de la clinique, Dr Babacar Niang, s’est évanoui dans la nature, et n’était même plus visible à son domicile. Quant au reste du personnel soignant, plus personne n’a voulu revendiquer la prise en charge médicale de Sonko.

C’est ainsi que l’un des collaborateurs du Dr Niang, interrogé à la Su, bien qu’affirmant qu’il est le médecin traitant de Ousmane Sonko et de sa famille, a déclaré aux policiers qu’il n’avait posé aucun acte médical sur la personne de Ousmane Sonko depuis son hospitalisation à Suma Assistance. Selon les témoignages recueillis par Le Quotidien, l’homme aurait affirmé aux enquêteurs que «c’est une équipe de spécialistes dont il ne connaît pas l’identité, qui s’occupe de Monsieur Ousmane Sonko».

Il a avoué son ignorance de «la pathologie dont souffrirait Ousmane Sonko car n’étant pas en charge de son traitement». Il s’est même permis d’ajouter tout ignorer de l’état de santé de son patient. Il ne savait même pas si le patient disposait d’un certificat médical attestant de son état de santé. Et il ne pouvait non plus affirmer si son patient avait été exposé à une quelconque substance toxique.

Tous les autres membres du corps médical de Suma Assistance qui ont été interrogés par les éléments de la Sûreté urbaine ont affirmé tout ignorer de l’état de santé du patient qui était interné dans leurs locaux. Chacun a affirmé que les instructions du Dr Babacar Niang étaient très claires à ce niveau, et que ce malade était confié aux soins «d’une équipe spéciale». Ladite équipe spéciale n’a pu être identifiée, ni sa trace retrouvée. Ce qui a poussé les limiers à affirmer que «l’équipe qui serait en train de traiter Monsieur Sonko est toujours en cours d’identification… si réellement elle existe».

L’interrogatoire à la police a mis en évidence que le «médecin traitant de la famille Sonko», le Dr C., qui s’est présenté comme un neurologue en service à l’hôpital Fann, était inconnu au tableau de l’Ordre des médecins. Quand son numéro d’inscription à l’Ordre lui a été demandé par la police, il a déclaré avoir oublié sa carte.

Dr Niang interpellé à Médina Ndiathbé
Mais la chose la plus intéressante est, comme déclaré plus haut, la disparition du responsable de la clinique. Dr Babacar Niang avait carrément disparu et n’était plus joignable. C’est à la suite d’un avis de recherche et d’arrestation de la police qu’il a pu être interpellé à Médina Ndiathbé par la gendarmerie de Pété. Son acheminement sur Dakar était en cours hier. (Ndlr : Il est déjà en état d’arrestation sur ordre du procureur de la République.

Des personnes bien informées de ce dossier indiquent que cette nouvelle évolution, ajoutée aux images de l’avocat de Ousmane Sonko vaquant à ses occupations à Paris, alors qu’il avait été évacué avec une assistance (…), ont conduit le leader du parti Pastef à sortir du lit tard dans la nuit du lundi pour faire sa déclaration. Ousmane Sonko avait compris qu’il lui serait difficile dans ces conditions, d’obtenir une levée de son contrôle judiciaire pour raisons médicales. Il ne restait alors qu’à vouloir sauver la face et tenter de retourner les choses en sa faveur en écartant de lui-même toute idée de sortie du territoire, tout en libérant son lit de «malade».

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