Sommet de Pau : La France et les pays du G5 Sahel renforcent leur alliance contre les djihadistes

Face à la menace djihadiste, les dirigeants des pays du G5 Sahel et la France ont annoncé lundi la mise en place d’un nouveau cadre opérationnel avec des priorités redéfinies et une action concentrée sur la zone dite des “trois frontières”, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Les dirigeants africains Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani (Mauritanie), Mahamadou Issoufou (Niger) Idriss Déby (Tchad) et français Emmanuel Macron ont notamment “réaffirmé leur détermination commune à lutter ensemble contre les groupes terroristes qui opèrent dans la bande sahélo-saharienne et dans la région du lac Tchad”, selon une déclaration commune publiée en fin de journée.

“La France et les pays du G5 Sahel renforcent leur alliance contre les djihadistes”. Les chefs d’État ont aussi “exprimé le souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel”, “une réponse à la montée d’un sentiment antifrançais qui était réclamée par Paris”. “La France, qui a perdu 41 hommes au Sahel depuis sa première intervention en 2013, avait insisté pour obtenir une ‘clarification’ des pays de la région après des accusations d’ingérence et de visées néocolonialistes”, détaille l’antenne.

Si le sommet était en effet “initialement présenté comme celui de la ‘clarification’”, lundi l’heure “n’était plus aux règlements de comptes ni aux accusations entre partenaires”, nuance Le Pays. Depuis “le sommet de l’Otan de début décembre 2019, au sortir duquel le locataire de l’Élysée avait, à chaud, lancé son invitation aux allures de convocation expresse de ses cinq pairs africains, probablement sous l’effet de l’émotion après la mort accidentelle d’une douzaine de soldats français au Mali dans une opération antiterroriste”, estime le journal, “beaucoup d’eau, mais aussi de sang d’autres soldats africains engagés dans cette guerre contre les forces du mal, a coulé sous les ponts”.

“Nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel”.

Surtout, le président français et ses homologues africains ont convenu de mettre en place une “coalition pour le Sahel”, pour coordonner leur action dans “un nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel”, rapporte Radio Pulsar. Elle rassemblera les pays du G5 Sahel, la force Barkhane et les partenaires déjà engagés, et “tous les pays et organisations qui voudront y contribuer”.

Les chefs d’État ont en particulier décidé de “concentrer immédiatement leurs efforts militaires dans la zone des trois frontières” (Mali, Burkina, Niger), où se sont concentrées les attaques ces derniers mois, en ciblant en priorité le groupe État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).

La coalition militaire aura un “commandement conjoint” entre la force Barkhane et la force conjointe du G5 Sahel, “en intégrant nos forces de renseignement, nos forces militaires” sur la zone des trois frontières, “avec une latitude d’engagement beaucoup plus forte”, a précisé Emmanuel Macron. Le président français a annoncé l’envoi de 220 soldats supplémentaires qui viendront renforcer les troupes françaises de Barkhane, déjà fortes de 4 500 hommes.

Un nouveau sommet associant les États du G5 Sahel et la France se tiendra en juin 2020 à Nouakchott, en Mauritanie.

“Appui crucial” des États-Unis.

Alors que Washington envisage un désengagement de ses troupes au Sahel, les pays du G5 ont aussi “exprimé leur reconnaissance à l’égard de l’appui crucial apporté par les É​tats-Unis et ont exprimé le souhait de sa continuité”, note Pulsar. La radio rappelle que “l’armée américaine déploie par rotations en Afrique quelque 7 000 soldats des forces spéciales qui mènent des opérations conjointes avec les armées nationales contre les djihadistes, notamment en Somalie”

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