Seville – Bassirou Diomaye Faye insiste sur l’urgence d’une réforme de la gouvernance mondiale

Dans son allocution à la 4ème Conférence internationale sur le financement du développement, tenue ce jour à Séville, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a évoqué les défis structurels qui entravent le développement durable. Le Chef de l’État a notamment insisté sur l’urgence d’une réforme de la gouvernance économique et financière mondiale, afin de corriger les déséquilibres systémiques hérités du passé et encore préjudiciables aux efforts internes de développement des pays du Sud.

Seville - Bassirou Diomaye Faye insiste sur l'urgence d'une réforme de la gouvernance mondiale
Le président Bassirou Diomaye Faye a appelé à une révision en profondeur des critères de notation des agences d’évaluation financière, dont les pratiques contribuent à aggraver les conditions d’accès au crédit et à alourdir les modalités de remboursement pour de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire.
Il s’exprimait lors de la 4ème Conférence internationale sur le financement du développement, tenue ce lundi 30 juin à Séville, en Espagne.

Dans son plaidoyer, le président Faye a appelé à la réforme de la gouvernance économique et financière mondiale afin de corriger les déséquilibres systémiques hérités du passé, et qui continuent d’entraver les efforts internes de développement.
C’est pourquoi, dit-il, le Sénégal soutient l’appel du Document final de Séville pour une gouvernance économique mondiale plus inclusive, et plus équitable, y compris par une participation plus conséquente des pays du sud dans le processus décisionnel des institutions de Bretton Woods, notamment le FMI et la Banque mondiale.

Selon lui, il est impératif de poursuivre le travail de réforme de la fiscalité internationale pour lutter plus efficacement contre l’évasion fiscale et les flux financiers illicites, renforcer la transparence et s’assurer que l’impôt soit acquitté là où la richesse est créée, c’est-à-dire dans les pays où les compagnies mènent leurs activités et tirent leurs profits.
A ce propos, le Sénégal soutient les négociations en cours pour l’adoption d’une Convention-cadre internationale sur la coopération fiscale, a affirmé le président Bassirou Diomaye Faye.

Evoquant la dette, il ajoute que le traitement de la question mérite une attention particulière. Elle revêt, selon lui, une priorité élevée en raison de l’impact écrasant du poids de la dette sur les économies.

Ainsi, par sa voix, le Sénégal appelle à une révision des critères de notation des agences d’évaluation dont les méthodes et les pratiques renchérissent considérablement les conditions d’accès au crédit et de remboursement. « Il nous faut convenir de mécanismes de restructuration plus justes, plus diligentes et plus prévisibles, avec des clauses de suspension automatique en cas de choc », plaide le Chef de l’Etat.
Il souligne que cette mesure prévue dans la Déclaration de Séville envoie un signal positif qu’il urge de concrétiser au titre de la mobilisation des financements pour le développement.

Aussi, pour Diomaye Faye, les programmes de financement doivent obéir aux besoins spécifiques des pays les plus vulnérables, notamment africains, les PMA, les Petits Etats Insulaires en Développement et des pays à revenu intermédiaire.

Dans ce sens, le Sénégal appuie l’appel pour le renforcement des mécanismes de financements privés à travers des instruments innovants, tout en assurant une régulation efficace pour éviter le « greenwashing » ou « écoblanchiment » et garantir un impact réel sur les ODD.

Il soutient que les pays africains ont également besoin d’accéder à des ressources concessionnelles et mixtes conséquentes pour financer les secteurs indispensables à leur développement, y compris les Droits de Tirage Spéciaux (DTS) dont le système d’allocation devrait être amélioré pour plus d’équité.

Bassirou Diomaye Faye appelle à mettre l’humain au centre des préoccupations des Etats.
Il dit : « Le nouvel ordre mondial auquel nous aspirons ne pourra voir le jour que si l’humain et l’humanité occupent véritablement le cœur des relations internationales ». Soulignant que cela exige de faire de certaines priorités des leviers d’action incontournables : l’investissement dans l’éducation, l’accès à la santé, le renforcement des systèmes de protection sociale, une transition climatique juste et équitable, l’autonomisation des femmes et des jeunes…



En marge de la plénière de la Conférence sur le financement du développement, le président de la République Bassirou Diomaye Faye, a tenu d’importants entretiens bilatéraux avec plusieurs dirigeants partenaires du Sénégal.

Il a rencontré Sa Majesté le Roi Felipe VI d’Espagne. Les échanges ont porté sur le renforcement d’une coopération multiforme, notamment dans les domaines de l’agriculture, du tourisme et de la gestion concertée des questions migratoires. Les deux chefs d’État ont réaffirmé leur volonté de favoriser une migration légale, circulaire et respectueuse de la dignité humaine.

Avec le Président estonien, M. Alar Karis, les discussions ont abouti à un accord sur l’élargissement du cadre juridique de coopération entre les deux pays. L’objectif est d’explorer de nouveaux axes, en particulier dans le domaine du numérique, où l’Estonie dispose d’une expertise mondialement reconnue. Le Président Karis a également sollicité le soutien du Sénégal à la candidature de son pays au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Rencontre avec le président du Groupe de la Banque mondial
Avec M. Ajay Banga, président du Groupe de la Banque mondiale, le Chef de l’État a reçu des encouragements pour les efforts de transparence et de bonne gouvernance engagés par le Sénégal. La Banque mondiale, aux côtés du FMI et de la SFI, s’est engagée à accompagner cette nouvelle dynamique à travers un appui au secteur privé et à la mise en œuvre du programme d’appui budgétaire.

La cérémonie d’ouverture de la 4ᵉ Conférence internationale sur le financement du développement a eu lieu ce lundi 30 juin 2025, en présence de plusieurs Chefs d’État et de gouvernement, ainsi que des dirigeants des principales institutions multilatérales, notamment l’Organisation des Nations Unies (ONU), la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC).

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