Sensibilisation – Un émigré appelle les Sénégalais à rester au pays pour y travailler : « il n’y a plus rien à New-York »

New-York, Canal Street. Alioune Badara Guèye se retourne et montre la route. Cette dernière est parsemée par endroits de sachets. Monsieur veut ouvrir les yeux à ces hordes de Sénégalais qui ne reculent devant rien, même pas l’Atlantique qui n’en finit pas d’engloutir corps et espoir. Il veut dissuader, faire prendre conscience que l’El Dorado qu’on s’imagine, à partir du Sénégal, n’est que mirage. Regardez, dit-il avant de poursuivre : « Nous sommes dans la partie la plus riche des Etats-Unis, aux temps. Mais, maintenant, ça ne vaut plus rien. » Et d’ajouter : « Nous-mêmes qui sommes ici, ne faisons rien de nos journées, hormis nous asseoir et tuer le temps. »


Alioune Badara Guèye considère que les eaux ont assez tué de Sénégalais et en appelle à la responsabilité des parents, qui doivent sensibiliser leurs enfants, autant que nécessaire. Il montre sa désolation, face aux centaines de morts. « Cela nous fait très mal, toutes ces morts. » Seulement, il pousse plus loin la notion de responsabilité et l’étend aux émigrants aussi. Comment stopper le phénomène de l’émigration ? Sa réponse : « les parents n’y peuvent rien, de même que le gouvernement. L’ultime responsabilité revient aux jeunes. », qui doivent prendre conscience du danger encouru lorsqu’ils empruntent la voie des pirogue et des eaux ».


« Avec un peu de patience, on peut tout avoir à partir du Sénégal », poursuit Alioune Guèye qui assure que, désormais, il est contre-productif de prendre un à deux millions de francs Cfa pour les investir dans quelque voyage que ce soit. A l’en croire, le concept « Tukki-Tékki » ne veut plus rien dire. « Ce n’était qu’un nuage d’illusions, et c’est maintenant fini », martèle-t-il. Raison pour laquelle, le lanceur d’alerte affirme que même lorsque les émigrants échappent à l’Atlantique, il n’y a plus la garantie d’un travail au pays de l’Oncle Sam. Il exhorte les jeunes à rester au Sénégal pour y travailler et trouver leur gagne-pain.




         MOUSSA SECK – laviesenegalaise.com

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