Sénégal – l’opposition se cherche

Au moment où le chef de l’Etat tisse tranquillement sa toile et prépare activement les prochaines échéances, l’opposition, elle, peine à se structurer. Elle se cherche encore même si ce ne sont pas les initiatives qui manquent.

Car, de l’accession de Macky Sall au pouvoir à nos jours, le Parti démocratique Sénégalais et ses alliés ont initié une multitude de coalitions sans jamais atteindre le résultat escompté : celui de fédérer toutes les forces de l’opposition dans un même cadre pour faire face à la machine électorale que représente Benno bokk yaakaar.

En effet, écrit le journal « EnQuete« , la coalition présidentielle, il faut le rappeler, a participé à tous les types d’élections, qu’elles soient présidentielle, législatives, locales et régionales et même référendaire. Sous ce rapport, elle a une très grande longueur d’avance.

D’autant plus qu’au fil de ces joutes, des consensus forts se sont dégagés. Aujourd’hui, elle est beaucoup moins sujette à voler en éclats, au moment des investitures. Dès lors que chaque chapelle connaît les fiefs qu’elle contrôle et qu’elle est susceptible de gagner.

C’est tout à fait le contraire de l’opposition où chaque partie privilégie ses propres intérêts. En témoignent les démarches solitaires notées lors du dialogue national initié par le président de la République. Appelés à des concertations au moment où elle se structurait autour de la coalition Gor ca wax ja, les leaders de l’opposition ont répondu en rang dispersé.

Contrairement à certains partis, comme le PDS et AJ/PADS de Mamadou Diop Decroix, qui avaient décidé de répondre présent, le Rewmi d’Idrissa Seck avait tout simplement opté pour le boycott, dénonçant ainsi un “deal politique” entre les Libéraux et les tenants du pouvoir pour la libération de Karim Meïssa Wade.

La suite des évènements semble avoir donné raison à Idrissa Seck et à ses camarades, car Macky Sall a néanmoins réussi son coup, celui de faire voler en éclat le camp de l’opposition qui commençait à reprendre du poil de la bête.

  • Coalitions disparates

Pour rebondir, les différentes sensibilités de l’opposition mettent en place une nouvelle coalition : le Front pour la défense du Sénégal/Manko Wattu Senegaal avec cette fois-ci un code de conduite imposé par le leader de Rewmi qui ne fait plus confiance à ses alliés, surtout libéraux. Malgré cette nouvelle trouvaille et les différentes actions menées, l’opposition peine toujours à atteindre ses objectifs et à faire face au régime. Pire encore, cette nouvelle coalition risque d’être parasitée par d’autres sous-coalitions déjà portées sur les fonts baptismaux, comme par exemple Samm li niou bokk/Alternative solidaire.

Celle-ci regroupe des forces politiques telles que Patriotes du Sénégal pour la transparence, l’éthique et la fraternité (Pastef) d’Ousmane Sonko, Taxaw Temm d’Ibrahima Fall, entre autres, pour faire bloc, lors des prochaines élections législatives. Aujourd’hui, à quelques mois des prochaines échéances électorales, force est de reconnaître que du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) au Front pour la défense du Senegaal, l’opposition n’a pas encore réussi à fédérer toutes ses forces pour mieux faire face à la coalition BBY.

L’affaire Khalifa Sall va-t-elle réussir là où toutes les autres tentatives ont échoué, à savoir réunir toute l’opposition autour d’une seule coalition ? L’avenir le dira.

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