Scandale à l’IAAF: la contre-attaque de Papa Massata Diack

Le Sénégalais Papa Massata Diack, fils de Lamine Diack, a été placé par Interpol sur la liste des personnalités les plus recherchées à la demande de la France. L’ancien conseiller en marketing de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) est soupçonné d’être une des personnes les plus actives dans l’affaire de corruption qui secoue actuellement l’athlétisme mondial.

Dans un entretien publié par le quotidien sportif français L’Equipe ce dimanche, Papa Massata Diack se défend.

« Je nie ces faits », dit Papa Massata Diack en réponse aux soupçons qui pèsent sur lui. Mais tout en niant son implication dans l’affaire qui secoue le monde de l’athlétisme, Papa Massata Diack n’a pas du tout l’intention de se rendre à Paris où le juge Renaud Van Ruymbeke voudrait l’auditionner. « Je ne suis pas citoyen français et je ne suis pas tenu de répondre à la justice française », explique-t-il en précisant qu’il « conteste le procédé de l’Agence mondiale antidopage ».
« Aucun cas de dopage n’a été couvert »
Le rapport de la commission d’enquête indépendante de l’Agence mondiale antidopage (AMA) est très sévère à l’encontre de son père, ancien président de l’IAAF, et de lui-même. Papa Massata Diack parle d’ « un rapport à charge », « biaisé dès le départ », dans le cadre d’ « une opération montée pour salir le leadership du président Lamine Diack ». « J’ai lu les 500 pages du rapport de l’AMA, et je ne vois aucune preuve d’un système mis en place, (…) je ne vois que des allégations et des phrases au conditionnel », insiste-t-il, assurant qu’ « aucun cas de dopage n’a été couvert » sous la présidence de son père.
Dans une de ses rares interview accordée à la radio privée RFM le 22 décembre 2015, Papa Massata Diack s’était dit prêt à répondre à la justice, mais au Sénégal. En janvier, le gouvernement sénégalais avait exclu l’éventualité de l’extradition vers la France de Papa Massata Diack. « Nous n’extraderons jamais un Sénégalais. Cela n’est point un droit à l’impunité », affirmait le Premier ministre sénégalais, Mahammad Boun Abdallah Dionne, devant les députés le 21 janvier dernier.
« Le plus gros mensonge de l’histoire du sport mondial »
Ce qui est reproché à mon père est « le plus gros mensonge de l’histoire du sport mondial », assure Papa Massata Diack au sujet des accusations visant Lamine Diack, le président de l’IAAF pendant 15 ans, de 1989 à 2015. Son père, 82 ans, est notamment accusé d’avoir couvert ou tenté de couvrir des contrôles antidopages positifs, chez des athlètes russes principalement, et ce moyennant finance, en faisant payer les athlètes visés.
Lamine Diack, qui a quitté la présidence de l’IAAF en août dernier, fait l’objet de deux mises en examen par la justice française dans ce dossier, pour corruption d’un côté, corruption passive et blanchiment de l’autre. Papa Massata Diack, l’un des 15 enfants de Lamine, a été radié à vie le 7 janvier 2016 par la commission d’éthique de l’IAAF.
« Celui qui veut tuer son chien l’accuse d’avoir la rage »
Selon Papa Massata Diack, la campagne de dénigrement visant son père et lui par ricochet serait une opération montée par les Anglais. « Tout vient des Britanniques. (…) Tout ceci est lié à leur campagne présidentielle (NDLR: la campagne présidentielle de Sebastian Coe, élu à la tête de l’IAAF en août), comme ils l’ont fait dans le cyclisme avec Brian Cookson (NDLR: le nouveau président de l’Union cycliste internationale). Leur méthode c’est d’attaquer tout le monde au bas du ventre et dire qu’eux, à l’inverse, sont cleans et professionnels », explique Papa Massata Diack qui précise que « le président de la commission d’éthique de l’IAAF est un Anglais » et que « le président de l’AMAest aussi un Anglais, qui a fait ouvertement campagne pour Coe ».
« Je me suis défendu bec et ongle à la commission d’éthique, j’ai apporté toutes les preuves qu’il fallait, mais malheureusement celui qui veut tuer son chien l’accuse d’avoir la rage, comme vous le dites si bien en français », raconte Papa Massata Diack. Il souhaite aujourd’hui rester en Afrique pour « vendre » ses poulets et ses produits agricoles tout en essayant de faire « bénéficier » son continent de son « expertise » dans le marketing sportif.

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