Reportage – VILLAGE DES TORTUES: Sanctuaire dédié à la protection des chéloniens

Dans le monde animal, au village des tortues. Immersion dans la nature sauvage et/ou domestique. Nous ne sommes ni dans l’île de la Tortue d’Hispaniola encore moins dans le canal, mais bien au village des tortues, une réserve située dans une bourgade de Dakar.Reportage village des tortues-Gnima Sadio, laviesenegalaise (4)

Sur le mur de l’entrée du village, une tortue est dessinée avec comme inscription à côté du reptile, « le village des tortues », « KEUR MBONATT YI » en plus de la plaque d’inauguration servant ainsi d’indication au visiteur. Dès l’entrée, la réceptionniste, nous oriente vers l’accueil pour acheter un ticket. Au Milieu de la cours, les tentes des campeurs du Sénégal sont exposées çà et là, en plus des arbres qui surplombent le décor. À quelques mètres de là, des tortues sont aperçues dans leur enclos. Un peu plus devant, un petit bâtiment fait office de bureau d’accueil et sert aussi de boutique de souvenir.

Créé en 1993, sur le financement de l’Union européenne (UE), « le village des tortues » n’a ouvert ses portes au public qu’en 1996. Aujourd’hui, les visites sont tarifées entre 1000 et 3000 FCFA.

Situé sur la route du Lac rose, à 35 km à l’Est de Dakar, « le village des tortues » est un centre de protection des chéloniens. Il est voué à la préservation et à la reproduction des reptiles. Ce sanctuaire offre la possibilité aux visiteurs de découvrir des dizaines d’espèces de tortues sénégalaises et africaines, des tous petits bébés, fraîchement nés, aux tortues géantes pesant plus de 100 kg et pouvant vivre jusqu’à 150 ans. Sur les 15 ha que compte la réserve, les 2 ha sont occupés par les différentes espèces de tortues.

Il faut quelques pas au visiteur pour trouver les premiers enclos de tortues. Ces dernières âgées de trois semaines sont mises à l’écart pour être protégées des serpents. « A ce stade, les carapaces des tortues sont souvent fragiles. Ce qui les met dans une situation vulnérable au point d’être la proie de plusieurs reptiles qui menacent leur survie » explique Fallou Ndiaye guide au village des tortues. Elle reste dans cet espace jusqu’à ce qu’elle atteigne les 3 ans avant d’être déplacée dans les nurseries. Il y a onze espèces de tortues dans le village ; dont quatre marins, les tortues sulcata et les tortues d’eau douce qui ont une espérance de vie qui ne dépasse pas les 45 ans et leur poids ne dépasse pas non plus les 5 kg. Les tortues sulcata sont plus nombreuses dans le village. Elles peuvent pondre jusqu’à 30 œufs par moment. La période d’incubation dure jusqu’à quatre mois et le sexe du bébé dépend toujours de la température. Si la température est supérieure à 30 degrés, il y a de fortes chances que ce soit une femelle, une température inférieure donne naissance à un mâle. Les œufs mis dans un trou sont déplacés dans d’autres enclos pour empêcher les varans de les manger.

Un village peuplé de 250 tortues, dont la plus âgée « Bur sine » à 123 ansReportage village des tortues-Gnima Sadio, laviesenegalaise (9)

Lamine Diagne, responsable animalier du village, explique que le centre ne comptait que trois tortues au début, mais aujourd’hui, il est peuplé de 250 spécimens, dont 30% de femelles, et la plus âgée à 123 ans. Il a fait savoir aussi que le village fait des relâches avec suivi, dont la première remonte à 2006 et la seconde en 2011. Au total, une cinquantaine de tortues ont été remises dans la nature par le village. Les tortues sont adolescentes dès l’âge de 13 ans et c’est à cet âge qu’elles sont relâchées dans leur milieu naturel.

Sur les lieux, il y a différents enclos sanitaires, une quarantaine, des écloseries et nurseries, le bassin à tortues d’eau et les enclos à reproduction. Pour assurer une visite guidée aux visiteurs, une équipe de cinq permanents et un biologiste spécialisé sont à pied d’œuvre. Les visites guidées sont organisées de 9 heures du matin à 19 heures tous les jours, le dimanche y compris.

Au total, il y a 9 enclos pour les tortues jeunes et 6 pour les adultes, informe Fallou. Les tortues sont placées par âge et catégorie. Les femelles et les mâles partagent le même enclos pour faciliter leur accouplement.

 «Nous n’avons pas de soutien financier de l’Etat, ni de la collectivité locale»Reportage village des tortues-Gnima Sadio, laviesenegalaise (11)

Cependant, ils font face à de nombreux défis. En effet, à cause d’un manque de soutien, si ce n’est les quelques visiteurs qui viennent, le village peine à s’en sortir. « Nous n’avons aucun soutien financier de l’Etat, ni de la collectivité locale pour l’entretien du village depuis sa mise à notre disposition », regrette Lamine Diagne, responsable animalier du site, par ailleurs un des membres-fondateurs du «Village des tortues» du Sénégal.

Selon M. Diagne, la prise en charge du personnel et l’alimentation des tortues sont assurées par la vente des tickets d’entrée des visiteurs. Et les recettes journalières issues des entrées varient, selon les périodes, et peuvent aller jusqu’à 200 000 francs. Mais le village est plus visité les mois de septembre et décembre. Et ce sont les Sénégalais qui viennent le plus.

À en croire Lamine Diagne, le village n’a pas de difficultés majeures dans sa gestion. Les seuls problèmes qu’ils ont, sont le manque de clôture, de subvention pour assurer l’entretien et la survie des tortues. Le personnel compte 8 membres avec un gérant, une caissière, une responsable de tickets, une équipe animalière de trois personnes et 2 gardiens. Une partie du personnel est salariée, les autres sont des bénévoles. Évoquant sa motivation pour s’ériger en défenseur des tortues, Lamine Diagne révèle qu’il est un passionné des tortues.Reportage village des tortues-Gnima Sadio, laviesenegalaise (10) Reportage village des tortues-Gnima Sadio, laviesenegalaise (3)Reportage village des tortues-Gnima Sadio, laviesenegalaise (18)Reportage village des tortues-Gnima Sadio, laviesenegalaise (17)Reportage village des tortues-Gnima Sadio, laviesenegalaise (16)Reportage village des tortues-Gnima Sadio, laviesenegalaise (8)Reportage village des tortues-Gnima Sadio, laviesenegalaise (14)

 

Par Gnima Sadio – laviesenegalaise.com

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