REPORT DE LA CONFÉRENCE DES MINISTRES AFRICAINS DES FINANCES : « Le diktat du Maroc »

La conférence des ministres des Finances de l’Union africaine qui devrait se tenir au CICAD n’a finalement pas eu lieu. Selon le Journal « EnQuete », c’est le conflit diplomatique qui oppose le Maroc au Sahara Occidental qui a perturbé les travaux de la commission technique. Les experts n’ayant pu produire un rapport à soumettre aux 55 ministres qui devraient faire le déplacement à Diamniadio, la rencontre a été reportée sine die, écrit le journal dans son édition de ce mardi 28 Mars 2016.

“Suite à la Conférence des experts de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et l’Union Africaine (UA), la Conférence des ministres africains des Finances qui était prévue du lundi 27 au mardi 28 mars 2017 au Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio est reportée à une date ultérieure”.

Tel est le contenu d’un communiqué envoyé par la Cellule de communication du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan du Sénégal, avant-hier, pour informer de la non tenue de cette rencontre sans plus de détails. Cependant, selon nos informations, la raison de ce report est lié au “problème diplomatique” entre le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Les premiers signes d’une brouille diplomatique entre les deux Etats ont commencé dès la cérémonie d’ouverture le jeudi 23 mars. Alors que la rencontre devait commencer vers 9 h 30 mn, c’est finalement à 12h 30 qu’elle a démarré. La raison, le Maroc qui avait quitté l’Union africaine (UA) depuis 1984 avant d’effectuer son retour en 2017, soit 33 ans après, a refusé de partager la même tribune avec le Sahara Occidental.

D’après notre interlocuteur, la raison avancée par les officiels du Royaume chérifien est que la République arabe sahraouie démocratique n’est pas membre de l’Organisation des Nations unies. Or, cette conférence des ministres des Finances a été co-organisée par l’Union africaine et l’ONU. D’un autre côté, le Sahara occidental estime qu’il a le droit d’y assister en tant que membre de l’Union africaine. Chacune des deux parties avait son argument à faire valoir, explique notre interlocuteur. Perturbation des travaux techniques Ainsi, ces hostilités ont eu une répercussion sur les travaux des experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) dirigée par le directeur général des prévisions et des études économiques (Dgpee), Pierre Ndiaye. Pendant deux jours, le comité n’a pas pu travailler, renseigne notre source. À chaque fois, rapporte notre interlocuteur, la réunion est interrompue à cause de ces tiraillements.

C’est par la suite que la conférence qui devait se tenir les 27 et 28 mars (hier et aujourd’hui) à Diamniadio a été annulée. “Comme le comité technique n’a pas pu travailler à cause de cette polémique, il était tout à fait normal que la réunion soit annulée. D’ailleurs il n’y avait aucun document à soumettre aux ministres”, poursuit notre source. Un report iné- dit car c’est la première fois qu’un tel imbroglio arrive dans l’histoire de l’Union africaine.

L’incident vu d’Algérie

Le Sahara Occidental est une ancienne colonie espagnole située entre le Maroc, le Nord-est de l’Algérie et la Mauritanie.

En effet, il est devenu indépendant en 1976 avec le soutien d’Alger. Ce qui avait fini par opposer l’Algérie au Maroc. Après cet incident de Dakar, le site internet algérien « algeriepatriotique » s’est attaqué au Royaume chérifien en ces termes : “Le Maroc vient de confirmer que son adhésion à l’Union africaine (UA) ne s’inscrit pas dans une logique d’apaisement ou de recherche d’une solution pacifique au conflit du Sahara Occidental.

Comme s’en étaient inquiétés de nombreux observateurs, Mohammed VI compte utiliser la tribune de l’organisation panafricaine pour batailler contre le Front Polisario, et cela, quitte à faire voler en éclats l’Union africaine.” Toujours, selon le journal en ligne, c’est la première manche d’une bataille longue qui s’est ouverte à Dakar. Toutefois, la dépêche renseigne que le Maroc n’a pas obtenu gain de cause dans sa volonté de faire exclure de la réunion de Dakar la RASD, car “de nombreux poids lourds du continent tels que le Nigeria et l’Afrique du Sud auraient effectivement quitté la rencontre si la RASD en avait été exclue”. “Il ne restait donc plus aux organisateurs que de tout arrêter.

Ce n’est cependant que samedi dernier que le bureau conjoint de la CEA et de l’UA a annoncé le report de la réunion ministérielle à laquelle devaient participer tous les membres de l’UA”, révèle le journal algérien.

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