Rencontre à la maison d’édition Harmattan : hommage au doyen Amadou Aly Dieng

Lorsqu’on vient à la maison d’édition Harmattan, c’est souvent pour se procurer un livre, ou encore célébrer la naissance d’un nouvel ouvrage. Aujourd’hui, cependant, du monde y a été convoqué, mais, pour consacrer sa mort. Un long trépas, qui ne fini de prendre fin, à chaque fois que le livre appelle.  Mercredi, 15 Mai 2019, le jour attendu, pour rendre premièrement hommage au doyen Amadou Aly Dieng (1932-2015) et en profiter pour parler de « l’économie du livre ».Amadou Aly Dieng

Située sur la VDN, à une minute de la FASTEF et à moins d’un quart d’heure de l’UCAD, la maison d’édition Harmattan, normalement, aurait du refuser du monde. Mais, le constant décrit une réalité autre. Une triste réalité que celle-là, d’ailleurs. En tout pour tout, une vingtaine de personnes, et pour la plupart, des vieux. Les philosophes Thierno Diop du CESTI, Alpha Sy, les historiens Babacar Diop Buuba et Abdourahmane Ngaidé, accompagné de Malamine Diouf directeur de la bibliothèque de l’UGB n’ont la plupart vu que des têtes grises pour écouter leur conférence. Tel est donc le sort du livre au Sénégal, un joyau délaissé. Une affaire de vieux, pourrait-on dire. Un sinistre hommage, semble-t-il, pour le doyen Amadou Aly Dieng et, surtout, pour le livre.

« Tous les six jours de la semaine, Amadou Aly Dieng venait à la librairie » , confiera Mr. Diallo, directeur de Harmattan Sénégal. Il dira « Ce sont surtout les livres qui sont orphelins » de l’extinction de la cette plume qui faisait au moins deux comptes-rendus de lecture par semaine. Parmi le public très peu nombreux, l’historienne Penda Mbow, à qui Mr Diallo n’a pas manqué de demander de transférer au Président cette demande : celle de songer à un hommage national pour le doyen Dieng. Mais comment réussir cet hommage dans un pays qui n’a pas de bibliothèque nationale? Le Sénégal, pays de Cheikh Anta Diop, Senghor, n’a pas de bibliothèque nationale. Bonne mort alors, cher livre.

N’empêche les souhaits demeurent, plus vifs les uns que les autres. Et, à en croire Babacar Diop Buuba, « si on jour on devrait avoir une bibliothèque, elle porterait le nom de Amadou Aly Dieng ». Cependant, le Pr Diop a rappelé que ce même souhait d’ériger une bibliothèque nationale a été formulé il y a de cela dix neuf ans (19ans), lors d’une rencontre, comme aujourd’hui, lors d’une rencontre autour du livre.

 

 

    Moussa Seck – laviesenegalaise.com

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