Remous dans le secteur : La Santé rechute dans la grève, les 23 et 24 mai

Après une courte accalmie, le secteur de la santé va encore connaître de nouvelles perturbations.  Le Syntras, le Snts/Santé, le Sames et le Sudtm, réunis autour du cadre dénommé Syndicats de la santé dans l’action unitaire (2Sau), ont décidé d’aller en grève les 23 et 24 mai prochains. Une grève d’avertissement, selon les syndicalistes qui promettent à l’Etat une lutte sans merci.blouse

Enfin ils se sont décidés à joindre leurs forces pour «contraindre» le Gouvernement à respecter les accords signés après 9 mois de négociations. Il s’agit notamment du Syndicat national des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Snts/Santé), du Syndicat national des travailleurs de la santé (Syntras), du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) et du Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (Sudtm). Ces organisations se sont regroupées autour d’un cadre dénommé Syndicats de la santé dans l’action unitaire (2S au) pour peser sur la balance et faire face à l’Etat. Et déjà la lutte a commencé. Les secrétaires généraux de ces mouvements ont annoncé une grève d’avertissement de 48 heures prévue sur toute l’étendue du territoire les 23 et 24 mai prochains. Une façon pour eux de mettre la pression sur le Gouvernement qui «rechigne à respecter ses engagements signés depuis 2006». Les syndicalistes prévoient en amont une tournée de mobilisation, de sensibilisation et d’information à partir de ce mardi. Ils ont d’ailleurs profité de cette tribune pour appeler leurs militants au respect de ce plan d’actions.

Revenant sur l’attitude de l’Etat qu’il qualifie «d’irresponsable», les syndicalistes rappellent leur bonne foi et leur volonté de dialoguer malgré les conditions de travail assez déplorables. «L’Etat a manifesté le souhait de revoir le système de rémunération avec la promesse de corriger les inégalités et les disparités de traitement des agents de l’Etat», indique Joseph Mané, secrétaire général du Syntras.

Mais à leur grande surprise, les travailleurs ont constaté que «le Gouvernement a soustrait du champ de cette étude, les secteurs budgétivores des finances publiques telles que les agences, les établissements publics, les institutions politiques, les agents de l’Etat pour ne s’intéresser que principalement qu’aux secteurs de l’éducation et de la santé», dénonce le secrétaire général du Syntras.

Pourtant, poursuit le syndicaliste, au même moment, «d’autres agents de l’Etat ont eu des avantages financiers supplémentaires», s’insurge-t-il, avant d’ajouter : «trop c’est trop, nous ne pouvons plus patienter. Nous n’avons pas de complexe à réclamer de l’argent. Nous sommes des Sénégalais qui avons des besoins comme tout le monde. Que l’Etat ne nous mette pas en mal avec l’opinion», clame-t-il.

«Nous n’avons pas de complexe à demander de l’argent»

Très déterminés, les travailleurs disent en avoir assez des promesses non tenues. Ils ont décidé cette fois-ci, de se battre et selon eux rien ne pourra les arrêter à part le respect par l’Etat de ses engagements. Les travailleurs prennent ainsi à témoin l’opinion car, notent-ils, la lutte syndicale va reprendre ses droits dans les structures sanitaires, au grand dam bien sûr des populations.

Les syndicalistes revendiquent un habitat social pour les travailleurs du secteur de la santé. Ils s’insurgent également contre les effets de l’Acte III de la décentralisation qui se résument, d’après eux, à des retards récurrents de salaires des employés, des agents municipaux.

Ce qu’ils appellent l’excès de zèle de certains maires qui n’ont pas hésité à renvoyer des médecins. Sur le décret portant statut du personnel des établissements publics de santé, que certains syndicats considèrent comme une satisfaction, Dr Boly Diop constate qu’il a été dépouillé de sa substance originelle. Pour lui, la mise en œuvre de ce décret, prévue en  2017 par le Gouver­nement, n’est que de la poudre aux yeux. Les responsables syndicaux appellent les autres syndicats du secteur à prendre le train en marche. Ils estiment qu’aucun syndicat ne peut résoudre seul les problèmes du secteur.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.