Purge en Arabie saoudite : le milliardaire Al-Walid Ben Talal parmi les interpellés

Des dizaines de princes, de ministres et d’hommes d’affaires ont été arrêtés en Arabie saoudite lors d’une «opération anticorruption» qualifiée de «décisive» par les autorités, hier. Selon le pouvoir saoudien, il s’agit de onze princes, quatre ministres en exercice et plusieurs dizaines d’ex-membres du gouvernement, dont les comptes bancaires seront gelés.

A l’origine de cette purge : une commission anticorruption, dont la création a été annoncée ce week-end par le roi Salman et qui est dirigée par le prince héritier, Mohammed Ben Salman, âgé de 32 ans. L’identité de toutes les personnes interpellées n’est pas encore connue. La présence de Miteb Ben Abdullah, fils de l’ancien roi et chef de la garde nationale, du ministre de l’économie, Adel Fakih, de Abdallah Al-Sultan, chef de la marine, et surtout du prince milliardaire Al-Walid Ben Talal a néanmoins été confirmée par Riyad.

Al-Walid Ben Talal, dont la fortune est estimée à 17 milliards de dollars (14,6 milliards d’euros) par le magazine Forbes, est un acteur de premier plan dans le monde financier saoudien. Il possède des participations dans la banque américaine Citigroup, Twitter (5,2 %), Lyft (5,3 %) et Time Warner via sa société Kingdom Holding. Il avait récemment racheté à Crédit agricole la moitié environ d’une participation de 31,1 % dans l’établissement saoudien Banque Saudi Fransi.

Al-Walid est également réputé pour son franc-parler. A cet égard, il avait fait parler de lui en 2015 lorsqu’il avait jugé que Donald Trump, alors en pleine campagne électorale, était une «honte». La commission anticorruption a ouvert des enquêtes sur des affaires, pour certaines assez anciennes, dont une concerne les inondations meurtrières ayant dévasté la ville de Jeddah, à l’ouest, en 2009. Avec ces arrestations, «le royaume ouvre une nouvelle ère et une politique de transparence, de clarté et de responsabilité», a déclaré le ministre des finances, Mohammed Aljadaan, ajoutant que ces actions «décisives préserveront le climat pour les investissements et renforceront la confiance dans l’Etat de droit». Le conseil des religieux a soutenu ce coup de filet, insistant sur le fait que la lutte contre la corruption était «aussi importante que le combat contre le terrorisme».

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