Podor – Ziarra de Mbolo : le village de Birane revisite l’œuvre du fondateur de la localité et honore son fils Lamine Kane
Le village de Mbolo Birane a célébré les 24 et 25 février la 13ème édition de la Ziarra de Birane Aly Kane. Pour cette présente édition, les organisateurs ont tenu à rendre un hommage appuyé à un des petits-fils du vénéré, Lamine Samba Ousmane Kane, ancien serviteur de la Nation Sénégalaise, décédé en avril 1998. Mbolo a également revisité l’œuvre du fondateur du village, Birane Aly Hamet Diouldo Kane.
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Dans leurs prêches, les religieux ont dénoncé l’hypocrisie et l’ingratitude qui gagnent de plus en plus la société contemporaine. Selon Thierno Alpha Moussa de Galoya, deux individus qui ne se parlent pas n’iront pas au paradis. Invitant les musulmans au culte du pardon. Pour lui, un bon musulman c’est celui qui a le sens du pardon et qui accepte d’oublier le tort de son prochain et de vivre le présent.
Cette édition placée sous l’honneur de Birane Aly et de Lamine Samba Ousmane Kane, des dignes fils de la localité sont ainsi pris pour modèles pour les habitants du village qui sont appelés à s’inspirer impérativement de leur vécu.
Évoquant des sujets d’actualités, les religieux se sont également penchés sur la délinquance et les vols récurrents qui selon eux sont favorisés par une société complice. Dans les villages, les habitants se connaissent entre eux, personne ne dénonce ces gens (les voleurs) qui cohabitent avec nous pire encore s’ils (les voleurs) sont arrêtés, ce sont des interventions toutes azimuts pour leur libération. Et, pour lutter contre ces phénomènes, il faut impérativement retourner à la justice divine, c’est à dire l’application rigoureuse des lois de la Charia, suggère un chef religieux.
Depuis 2005, la ziarra de Thierno Birane Kane a permis des retrouvailles de tous les descendants de Hamet Diouldo Kane dispersés un peu partout. Il s’agit, comme le décrivait l’éminent professeur Oumar Kane dans le Bulletin de l’Ifan (1973) intitulé Les unités territoriales du Fouta Toro, du «Toro à l’ouest, des Halaïbé, du Law, des Yirlabé-Hebbyabé, le Fouta proprement dit; du Bosséa au centre, du Ngénar et du Damga à l’est».
Qui est Thierno Birane Aly Hamet Diouldo Kane ?
Thierno Birane Aly eut comme credo la promotion et l’expansion de l’islam dans les différentes contrées du Fouta. Quoi de plus normal pour un descendant de Hamet Diouldo (qui signifie musulman). Il se serait installé à Mbolo Birane, d’après différentes sources, vers 1513. De là, il se consacra à l’apprentissage du Coran et à sa vulgarisation. Il en sortit avec une érudition reconnue qui fit de lui un homme de Dieu, un disciple de Dieu, un fervent défenseur des valeurs islamiques, de paix et de concorde. De cette soumission aux recommandations du Miséricordieux, il récolta une grâce qui lui permit d’asseoir son pouvoir. Il fut récompensé par un arsenal de trois objets qui relèveraient de mystères : Un exemplaire du Saint Coran, un sabre et une pierre. Ses petits-fils se passent cet héritage, signe de son œuvre protectrice inestimable au service de la communauté.
Birane, fils de Aly Hamet Diouldo
Birane Aly est l’un des fils de Hamet Diouldo Kane, connu aussi sous le nom de Mohamed Zeïne Al Abidine Ben Daoud Ben Chérif Sidi Elyass dit Yero Hillal (en pulaar), venu de Koumbi Salah, et qui s’est installé dans le royaume de Tekrour (futur Fouta Tooro), selon des chercheurs et historiens. Aly Hamet reposerait près de Gani dans la commune de Tékane, au Trarza. Voilà un lien qui explique d’ailleurs la naissance de l’Association Béni Saleh-Hamet Diouldo Kane dont la première rencontre a eu lieu en 2014, à Saint-Louis en présence de Mauritaniens et de Sénégalais.
Qui est Lamine Samba Ousmane, le parrain ?
Pour permettre à la génération actuelle de mieux connaitre Monsieur Lamine Kane, le vieux Samba Kane a retracé lors de la cérémonie officielle le parcours de combattant d’un ancien combattant de la deuxième guerre mondiale.
Lamine Samba Ousmane Kane est un petit-fils du vénéré Birane Aly Hamet Diouldo Kane. Décédé le 1er avril 1998, il fut un ancien combattant de la deuxième guerre mondiale, codétenu de Léopold Sedar Senghor qui, à leur retour à la fin de la guerre, lui fit confiance en le nommant à différents postes de l’administration sénégalaise. Infirmier, puis chef d’arrondissement, il prit sa retraite vers les années 1976.
Lamine Kane rentra à Mbolo Birane où il se mit au service de sa famille, de son village et du Tout Puissant, Allah. De son vivant et à son actif, l’ancien sous-préfet de l’arrondissement de Ogo creusa un puits, il construit le mur des cimetières, paya l’impôt pour tout les villageois avant les indépendances, équipa à plusieurs reprises la mosquée du village.