PODOR – Introduction de la culture de l’arachide : Le coup de maître des paysans de Mbolo Birane

L’hivernage s’installe peu à peu dans le département de Podor. Ce faisant, l’Union Galoya, une structure au service du développement de l’agriculture locale, a mis à la disposition des paysans des communes de Mbolo Birane et de Doumga Lao des semences sélectionnées d’arachide pour permettre d’avoir des rendements meilleurs avec des saisons de pluie très courtes.


Les années passées, l’option de l’Union Galoya a été de doter les producteurs de semences de mil et de niébé adaptées aux aléas climatiques. Pour avoir réussi cette initiative, la structure, en collaboration avec les producteurs, a permis de disposer d’un grenier de semences dans les localités où cette initiative a été concrétisée. L’année dernière, le nombre de paysans ayant sollicité l’Union Galoya pour disposer de ces semences a augmenté. Toujours dans son objectif de booster l’agriculture locale sous pluie, la structure a reçu une commande d’une tonne d’arachide qu’elle a mise en vente, moyennant une somme forfaitaire.

Dans la commune de Mbolo Birane où l’agriculture sous pluie est régulière, notamment la zone du Diéri, située au Sud à environ 20 km de la route nationale, les producteurs ont reçu une bonne quantité de semences d’arachide. A Thilouki par exemple, 42 producteurs ont bénéficié de 630 kg d’arachide et à Lour, 15 producteurs se sont partagé 150 kg de semences d’arachide. Si ces deux localités se sont taillées la part du lion dans le cadre de la distribution de ces semences d’arachide, c’est parce qu’elles sont les principales zones de production agricole, notamment de l’agriculture sous pluie.

Elles ont ainsi eu le mérite d’être les localités d’essai des cultures d’arachide dès les premières années du programme de l’Union Galoya soutenu par des partenaires comme Kawolor.

Les 220 kg de semences d’arachide restants ont été distribués aux producteurs de cinq localités comme Lougué, Mbolo Birane…

Mamadou Hott, producteur à Thilouki et bénéficiaire de ce programme depuis les premières années d’essai, explique qu’il a eu de bons rendements ces années passées. Il ajoute : «Aujourd’hui avec l’arachide je me concentre mieux sur l’agriculture, car si les rendements suivent, je serai dans quelques années un grand producteur à l’image de ceux du Baol ou du Sine-Saloum.»

Son voisin de champ, Alassane Top, informe qu’il s’est organisé pour avoir trois champs : un pour le mil, un autre pour le niébé et un troisième champ d’arachide. Et pour lui, la réussite de cette campagne agricole est un sacerdoce.

Le sieur Guèye, un producteur rencontré à Lour, révèle qu’il avait commandé plus que ce qu’on lui a donné en semences d’arachide. Pourquoi demander une grande quantité alors que c’est la première année d’essai ? Il répond qu’il avait réussi les années d’essai pour le mil et le niébé sélectionnés et que ce n’est pas avec l’arachide qu’il allait échouer. Interpellé sur les objectifs visés par le programme dans un milieu connu pour l’agriculture irriguée, Aboubacry Diop dit Dembayel, chargé du suivi à l’Union Galoya, explique que l’heure est à la promotion de l’agriculture sous pluie qui fait nourrir les familles. Et pour cela, il faut un plan d’encadrement des paysans pour faire d’eux des producteurs.

Il ajoute qu’il est prévu dans le programme de sa structure la consolidation de la disponibilité des intrants agricoles, l’élargissement de la carte agricole à l’échelle départementale, l’installation de fermes agricoles dans la quasi-totalité des villages des communes de Mbolo Birane et Galoya Toucouleur et plus tard dans tout l’arrondissement de Saldé. Avec les prévisions pluviométriques prometteuses, l’introduction de semences sélectionnées et avec cette première année de culture de l’arachide, l’Union Galoya et les producteurs de la commune de Mbolo Birane s’attendent à des rendements agricoles record.

Demba Niang – Le Quotidien à Podor

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