Notes politiques – Législatives 2017 : Leçons d’un scrutin

Les leaders de l’opposition doivent avoir dans leurs bouches un goût de cendres. En ne réussissant à s’unir pour ces Législatives, ils ont permis à Macky Sall de préparer sereinement la Présidentielle bien qu’il soit envahi lui aussi de certaines questions.

La victoire de Benno Bokk Yakaar à Dakar confirme le triomphe de la coalition présidentielle…  Même à l’arrachée avec un écart de 2 mille voix, elle va conforter la majorité de Macky Sall à l’Assemblée nationale. Et elle a permis de chasser le spectre de la cohabitation agitée par l’opposition depuis plusieurs mois. Au final, elle n’a pas atteint cet objectif et se retrouve pris à son propre piège. En fragmentant son électorat, l’opposition n’a que ses yeux pour pleurer devant ce désastre, ce chaos. Pourtant, il y avait de la place pour faire vaciller Macky Sall, l’embêter à l’Assemblée nationale en attendant le rendez-vous crucial de 2019. Parce que le cumul de ses voix dans les différents départements montre qu’elle avait les moyens d’installer un contre-pouvoir à l’Hémicycle. Raté ! C’est le temps des regrets. A les entendre après leur rencontre mercredi avec Me Wade, pompier-pyromane, on s’interroge sur la culture politique de cette caste politique. Chacun essaie de refaire l’histoire de l’implosion de la coalition Manko Wattu Senegaal, éclatée en plusieurs entités lors de cette élection, qui devait porter les grandes ambitions des challengers de Macky.

Pourtant, il était facile de constituer une coalition unique pour gagner ces Législatives. Car, les figures de l’opposition n’ont qu’un seul moteur : devenir chef de l’Etat. Par conséquent, il pouvait mettre en sourdine leurs ambitions parlementaires et investir leur lieutenant et préparer sereinement la Présidentielle. Bien sûr, on nage dans les conjectures même si tout le monde savait qu’en ordre dispersé les chances sont minces.

 C’est une leçon politique pour tous les leaders de l’opposition qui ont perdu leur fief. Il leur reste 2 ans pour affiner une nouvelle stratégie gagnante. Même si Macky Sall a remporté ces Législatives, son électorat s’érode au rythme des différents scrutins. De 65 % en 2012, il passera probablement dans les 50%. Du haut de son siège, Macky Sall ne peut rester insensible à ces scores parce qu’il a perdu certains centres urbains, Mbacké et Touba, des symboles et gagner la capitale sur le fil. Dans certaines zones, il a fallu le renflouement de l’électorat rural pour conforter la victoire de Bby. Ce score donne une marge aux présidentiables qui peuvent espérer un avenir moins brouillé. Mais, les victoires de demain se construisent dans les défaites d’hier. Il est clair par contre que Khalifa, Idy, Gackou doivent pouvoir apprendre des leçons du passé pour préparer la bataille de 2019.  Au lieu de ruminer leur colère après un scrutin mal organisé.


          Par Le Citoyenlaviesenegalaise.com

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