Mort de l’Imam Alioune Badara Ndao – Un crépuscule tumultueux, une fin heureuse

Imam Alioune Badara Ndao est décédé dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 septembre 2022 à l’hôpital de Fann dès suite d’une courte maladie. Des internautes avaient même initié une cagnotte pour apporter un soutien financier à l’Imam. Sur un objectif de 10 millions de francs CFA, la cagnotte a pu mobiliser près de 30 millions en seulement vingt quatre heures. Une forte adhésion et une grande sympathie exprimées à l’égard de l’Imam allongé sur son lit d’hôpital. Hélas, cet argent récolté pourra servir peut-être à sa famille et ses proches. Puisqu’il s’en est allé avant même le retrait. L’Imam s’en va au ciel pour se séparer définitivement d’un monde de plus en plus incertain et agité. 

Selon nos information, la dépouille du prêcheur est acheminée à Kaolack et l’heure de son inhumation a été fixée ce mardi dans l’après-midi vers 17 heures.

Au coeur d’un feuilleton judiciaire qui a duré trois ans, l’Imam qui menait une vie paisible dans son dara (école coranique) implanté dans une petite bourgade au faubourg de la ville de Kaolack, dans les champs où il cultivait la terre et enseignait la parole de DIEU, a vu sa vie basculer au crépuscule de son existence.
Un soir d’octobre 2015, des forces de sécurité ont fait irruption dans la concession du religieux pour procéder à l’arrestation en pleine nuit de l’Imam Alioune Badara Ndao. Cette arrestation avait d’ailleurs surpris son voisinage et en parler de l’incarcération de l’imam Ndao était tabou. Celui-ci a été brisé trois ans plus tard. Les autorités sénégalaises avaient soupçonné que son daara soit devenu un foyer potentiel de formation de terroristes.
L’Imam a fait trois ans en prison (2015-2018) avant d’être relaxé après jugement. Le Secrétaire général de la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal a été accusé de « terrorisme », mais le Juge l’avait relaxé des principaux chefs d’accusation, dont « apologie du terrorisme », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « blanchiment de capitaux », pour lesquels le parquet avait requis trente ans de prison.

Le prédicateur de la mosquée de Kaolack avait toutefois été jugé coupable de « détention illégale d’arme » et condamné le jeudi 19 juillet 2018 à un mois de prison avec sursis.
« La justice a démontré que les chefs d’accusation les plus lourds dirigés contre notre client étaient infondés. L’imam Ndao a été impliqué à tort dans cette affaire. Son seul malheur est d’avoir été en contact avec des gens poursuivis pour des affaires de terrorisme. Le parquet a fait un excès en l’impliquant », avait réagi Me Babacar Ndiaye, avocat de l’imam.

Sa relaxe le jeudi 19 juillet 2018 a été accueillie comme un jugement divin par les fidèles de l’imam, venus en nombre et qui, à la prononciation du jugement, se sont jetés au sol en criant « Allah Akbar ».

Trois ans après sa sortie de prison, l’Imam avait fait part d’un plan de développement local axé sur la finance publique populaire.

Le guide religieux croyait dur comme fer que la situation relative au chômage des jeunes, la délinquance, l’errance des talibés etc…, peut bel et bien trouver une issue heureuse dans la finance publique populaire. 
Et pour cela, l’imam Alioune Badara Ndao avait proposé quelques éléments de réponse qu’il avait ficelés dans un document dénommé  » Plan de Développement Local ».

Ledit document est axé sur la finance publique populaire, l’autosuffisance alimentaire, la création de banques populaires qui vont se substituer aux banques classiques, etc…

Le prédicateur avait déclaré que les autorités étatiques peuvent s’appuyer sur ces nouvelles idées pour répondre favorablement à la demande sociale, notamment l’employabilité des jeunes.

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