Mission du Fmi à Dakar: « Le FMI ne réclame pas une baisse des salaires », selon Edward Gemayel
Une mission du Fmi séjourne à Dakar du 18 au 26 mars avec l’objectif de déterminer comment les fausses informations avaient pu être rapportées et quelles mesures le gouvernement prendrait pour éviter que de telles fausses informations ne se reproduisent à l’avenir.
En perspective d’un nouveau programme avec le Sénégal, le chef de mission Edward Gemayel explique dans un entretien accordé au Soleil que l’objectif est d’étudier le rapport de la Cour des comptes, d’échanger avec les autorités pour comprendre ce qui s’est passé et comment, puis d’identifier des mesures correctrices pour prévenir toute récidive.
M. Gemayel renseigne que les autorités sénégalaises travaillent dans le sens d’obtenir une dérogation et ont déjà proposé une série de mesures correctrices, en plus de celles identifiées par le rapport de la Cour des comptes. Le chef de mission du Fmi informe que le prochain programme devrait refléter les priorités de l’agenda Sénégal 2050. « On essaie de mettre les bouchées double pour avancer le plus vite possible », promet Edward Gemayel.
Par ailleurs, si le Fmi est pour la suppression graduelle des subventions à l’énergie, il n’a pas réclamé une baisse des salaires. Il préconise un audit du personnel avant toute décision. La priorité du Fmi, dit-il, c’est de réduire graduellement les subventions à l’énergie tout en mettant en place un système de compensation pour les ménages plus vulnérables.
Sur un autre registre, Edward Gemayel estime que malgré un ratio de presque 100% du Pib, la dette du Sénégal est « toujours viable » puisque le gouvernement est toujours « capable d’honorer le service de la dette et n’a pas sollicité à ce jour une restructuration ». Enfin, M. Gemayel renseigne que les investisseurs sont « très rassurés » par l’exercice de transparence auquel s’est livré le gouvernement.
Par ailleurs, selon Reuters, le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré lundi que les discussions sur un nouveau programme pour le Sénégal ne pourraient pas avoir lieu tant que le gouvernement n’aurait pas corrigé les erreurs de communication de données économiques clés sous le gouvernement précédent.
Le FMI a suspendu sa facilité de crédit existante de 1,8 milliard de dollars au Sénégal en attendant un examen des finances de l’État, qui a confirmé le mois dernier que la dette et le déficit budgétaire étaient bien plus importants que ce que l’administration de l’ancien président Macky Sall avait rapporté.
Le ministre des Finances, Cheikh Diba, a déclaré que le Sénégal espérait un nouveau programme du FMI d’ici juin .
Dans une interview accordée à Reuters lundi à Dakar, le chef de mission du FMI, Edward Gemayel, a déclaré que « tout est possible » mais ne s’est pas engagé sur ce calendrier.
« Nous ne pouvons pas discuter d’un nouveau programme avant d’avoir réglé la question des fausses déclarations », a-t-il déclaré, ajoutant toutefois qu’une fois cela fait, le FMI pourrait agir « très, très vite ».
Gemayel a également déclaré qu’il était « trop tôt pour prendre cette décision » lorsqu’on lui a demandé si le Sénégal se dirigeait vers un événement de crédit tel qu’une restructuration de la dette, un rééchelonnement ou un défaut de paiement, rapporte toujours Reuters.
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