Meurtre du Sénégalais Mansour Nalla Ba au CONGO BRAZZAVILLE : les confidences de son frère Demba Ba

Demba Ba ne croit pas à la version de la police congolaise sur le meurtre de son frère Thierno Mansour Nalla Ba. Dans cet entretien téléphonique, il bat en brèche la version des policiers qu’il accuse de cette mort. Il revient sur les 24 heures de recherche du frère et les rackets quotidiens de ces flics sur les étrangers et lance un appel au Président Sall.

Du nouveau dans le meurtre du compatriote sénégalais Thierno Mansour Nalla Ba dont le corps sans vie a été retrouvé vendredi dernier, au Congo Brazzaville. Le défunt avait été porté disparu depuis le mercredi précédent.

Le jeudi, ses amis inquiets, voyant qu’il ne réapparaissait pas, ont essayé de le joindre sans succès. Son frère Demba Ba et d’autres compatriotes sont alors partis à sa recherche. Ils ont fait le tour des différents commissariats de police. “Je pensais qu’il avait été interpellé par la police. J’ai fait le tour des commissariats, en vain. Je suis rentré fatigué. Puisqu’il se faisait tard, je suis rentré et j’ai décidé d’attendre le lendemain. Le vendredi matin, très tôt, un compatriote du nom de Samba m’a dit qu’il avait reçu une information d’un Malien qui disait avoir retrouvé le corps d’un étranger tué. Samba et moi sommes allés vérifier l’information et voir s’il s’agissait du corps de mon frère’’, dit-il la voix en trémolo.

Une fois au stade, une vieille dame les a orientés vers le commissariat de police d’à côté. “Les policiers nous ont demandé d’aller vérifier au poste de police. Sur place, les flics m’ont posé quelques questions sur lui. Un enquêteur m’a montré une photo du cadavre. Il dit qu’il a été battu à mort puis mis dans un frigo. Je n’ai pas cru à ses propos, parce mon frère était trop grand pour être mis dans un frigo. Il m’a, par la suite, demandé d’aller dans un autre commissariat, celui de Makelekele. Je lui ai demandé d’appeler d’abord tous mes frères pour y aller ensemble’’, poursuit-il.

Le frangin ajoute qu’ils ont dû payer de l’argent pour pouvoir se rendre à la morgue et voir le corps. “Quand j’ai vu le corps, j’ai immédiatement reconnu mon frère. Il n’avait aucune trace de blessure ni d’étranglement. Il était intact. Je voulais faire cette sortie pour que tout le monde sache ce qui se passe au Congo, parce que trop, c’est trop ! Ce n’est pas la première fois que cela nous arrive ici. Personnellement, je soupçonne la police dans cette affaire. Le corps était intact, sans aucune blessure. J’ai même les images du cadavre, mais je ne peux pas les publier sur les réseaux sociaux’’, confie Demba Ba qui croit dur comme fer que son frère a été tué par les policiers pour des raisons qu’eux seuls connaissent. “Même avec une carte de séjour en bonne et due forme, les policiers nous traquent’’, dénonce-t-il. “Même avec une carte de séjour en bonne et due forme, les policiers nous traquent’’ Insistant sur les difficultés que vivent la communauté sénégalaise et celles des autres pays d’Afrique de l’ouest dans cette partie du continent, le natif de Ourossogui interpelle les autorités sénégalaises. Car leurs difficultés ont pour noms : tracasserie policière au quotidien, xénophobie et racisme. “Nous sommes vraiment fatigués de ces cas de meurtres. On n’est pas en sécurité ici. La semaine passée, c’est un Guinéen qui avait un passeport sénégalais qui a été assassiné. C’est vraiment dur.

Imaginez même qu’avec une carte de séjour en bonne et due forme, les policiers nous traquent. Nous lançons un appel au gouvernement. Chaque 6 mois, un compatriote meurt ici. Le dernier cas date de 5 mois. C’était un ressortissant sénégalais natif de Tambacounda. Bien avant, il y a eu celui d’un autre de Matam’’, fulmine Demba Ba.

Un autre compatriote qui a requis l’anonymat soutient que les policiers les torturent, les rackettent sans gêne. “Soit on nous rapatrie, soit nos dirigeants parlent avec ceux du Congo.’’ “Les policiers nous disent sans gêne que c’est l’argent qui les intéresse et non des papiers en règle. Quand ils font des rafles, ils nous mettent en surnombre dans leur fourgonnette. A l’intérieur, ils nous frappent, nous piétinent. L’ambassadeur qui est là parle, mais sans trouver une solution. Il est temps que nos autorités nous trouvent des solutions, car trop c’est trop ! Il faut que le président Macky Sall nous vienne en aide !’’ implore notre interlocuteur.

            EnQuete

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