Meeting International de Dakar : La marche était trop haute pour les athlètes sénégalais

Les athlètes sénégalais ont connu un Meeting International compliqué au stade Léopold Sédar Senghor hier. Contre-performances, courses en mi-teinte et blessures ont émaillé leur parcours. L’Afrique est toute de même arrivée à défendre ses couleurs durant ce meeting mené à un rythme de folie par une organisation très ponctuelle. 

Les athlètes sénégalais ont fait vibrer la foule, mais pas les chronos lors de la huitième édition du Meeting international d’athlétisme de Dakar au Stade Léopold S. Senghor. A l’image de Amy Sène, lanceuse de marteau et détentrice du record d’Afrique de la discipline, les Sénégalais ont eu du mal à exister face à la concurrence. Pour sa part, elle a terminé à la sixième place avec 67m 57, derrière son record personnel de 69m 20. On peut donc parler de contre-performance. Il faut quand même noter qu’elle devance la championne d’A­frique en titre, Laetitia Bam­bara, preuve de plateau relevé de l’épreuve. La Sénégalaise ne s’est pas présentée devant de la presse après sa défaite, peut-être par frustration. Elle n’était pas la seule à avoir ce sentiment après sa performance. En effet, à l’arrivée du 400 mètres haies, Amadou Ndiaye a jeté, de dépit, son maillot du Sénégal par terre, après avoir mené toute la course. Il venait de se faire dépasser lors des derniers mètres pour finalement se classer troisième derrière deux Sud-africains,   Hamman Le Roux et Lindsay Hanekom. Sans aucun doute, il est celui qui aura le plus fait vibrer la foule, mais il été victime d’un violent coup d’arrêt dans la dernière ligne droite. Moins nombreux que l’année passée, le public aura quand même eu de la voix lorsqu’il s’est agi de se lever pour soutenir ses ressortissants. Finissant tout de même sur le podium, il a vécu une après-course compliquée, malade sur le bord de la piste.

Il n’est pas l’unique Lion à accrocher un podium puisque Mamadou Guèye termine troisième de la compétition de Saut en longueur remportée par l’américain Jarvis Gotch. Pour le reste des sénégalais, les classements et les performances sont loin d’être mirobolants. Fa­toumata Diop, dernière sur 400 mètres, confiait qu’elle est «en train de revenir de blessure en enchaînant les courses et j’espère que cela va donner quelque chose. C’est la préparation qui manque encore. Je vais essayer de me mettre dedans d’ici les championnats d’Afrique.» Sur la même épreuve pour les hommes, Mamadou Guèye (un autre) était déçu de sa course : «Ce n’est pas une bonne performance car j’ai fait 48’[48’11’’]…La semaine passée, j’avais fait 47’44’’. Ici ce n’est pas facile de courir avec le vent», explique-t-il avant d’ajouter que «c’est un très bon niveau, celui qui a gagné est un médaillé mondial». Le Britannique, Yousif Rabah, arrivé premier, vient corroborer ces propos en affirmant que «c’est une victoire, mais avec de mauvaises conditions, je suis trop lent».

Le directeur technique de l’épreuve, Amadou Diouf, abonde dans le même sens en affirmant que «le hic dans le stade Léopold Sédar Senghor, c’est que le vent souffle très fort». On retiendra quand même que le Meeting s’est conclu sur une victoire sénégalaise lors du relais «4X100 national». Une belle façon de finir en beauté.

L’Afrique résiste aux Américains et Européens

Malgré une domination des Américains sur le saut en longueur, le 100 m (simple et haies) et des Européens sur 400m, lancer du marteau et du disque, les Africains ont réussi à exister avec brio. Ainsi, l’Ivoirien Ben Youssef Meite a signé sa meilleure performance en gagnant le 200 m. Il doit participer aux Jeux Olympiques, après les Championnats d’Afrique. Sans surprise, le Kenya a dominé l’épreuve de fond du 3 000 mètres, mais c’est dans le lancer du poids qu’on retiendra une belle et touchante victoire. Le Congolais, Franck Elemba, a gagné avec la manière en signant un nouveau record personnel et national. «Le secret, c’est le travail. Il n’y a pas mieux», a-t-il confié sur le podium, affirmant qu’il remporte cette épreuve «pour l’honneur de l’A­frique».  «Je n’ai pas toujours des mo­yens pour préparer mes Jeux Olympiques, je suis à bout de souffle, mais je continue moralement», a-t-il conclu. Un beau message qui devrait inspirer ceux qui ont été en difficulté hier.

Le Quotidien

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