Matam : La maladie des yeux la plus fréquente dans le Fouta est la Limbo-conjonctivite

La maladie des yeux la plus fréquente dans le Fouta est la Limbo-conjonctivite endémique  des tropiques (LCET). C’est une inflammation bilatérale chronique de la conjonctive. Cette maladie est plus fréquente chez les jeunes. Elle touche les enfants âgés de trois à seize ans, mais elle peut également se manifester à un plus jeune âge et perdurer jusqu’à l’âge adulte. Nombreux sont les enfants qui souffrent de  LCET, en particulier certains villages de Matam.

 Un nombre important d’enfants sont affectés par cette maladie, qui touche souvent les deux yeux.

D’après les spécialistes, cela est dû au climat poussiéreux de la zone. « Dans cette partie du Sénégal, le climat est particulier. Il y a de la forte poussière. C’est la cause de cette maladie. C’est pourquoi, elle est très fréquente dans les autres localités ayant le même climat », explique Abdoul Aziz Diallo, chef du service d’ophtalmologie du  Centre hospitalier régional de Ourossogui.

Selon l’ophtalmologue, la fumée aggrave la LCET. Et dans cette zone, la quasi-totalité des foyers cuisinent avec du bois mort. « La fumée complique la maladie. C’est un véritable problème pour les enfants atteints de LCET. Nous sensibilisons leurs parents et leurs demandons de faire en sorte que ces enfants appliquent cette bonne éducation sanitaire, s’éloignant de plus en plus des cuisines », ajoute M. Diallo.

 Lors de la journée d’opération de cataracte, tenue  le  samedi 12 mars dernier, on constate la présence de beaucoup d’enfants souffrant de LCET, conduits par leurs parents au poste de santé du village d’Agnam Lidoubé. La rougeur de leur conjonctive est visible tout de suite, avec des yeux qui contiennent des sécrétions mucoïdes collantes et filamenteuses. Accompagnée de sa mère, Dieynaba Camara, une enfant de 6 ans en Cours d’initiation (CI), présente une LCET sévère et essentiellement bilatérale. «Sa LCET est de longue date. Elle m’a dit qu’elle sent de la douleur. Elle se frotte les yeux tellement cela lui fait mal qu’elle pleure », dit sa mère, qui est désespérément retournée chez elle sans assister à l’opération de sa fille; car la journée étant exclusivement réservée aux personnes atteintes de cataracte.

Mouhamadou NDIAYE

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