Mansour Faye, ministre de l’Hydraulique : «L’eau doit être payée à Touba»

Le gouvernement veut en finir avec la gratuité de l’eau à Touba. Au cours de l’émission Grand jury de la Rfm hier, le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement a fait savoir que cette situation contraste avec les investissements de l’Etat dans la ville sainte. «L’électricité à Touba (pour la distribution de l’eau) coûte plus d’un milliard 200 millions à l’Etat.

Chaque année, l’Etat investit entre 500 et 800 millions de francs Cfa, pour un réseau que personne ne contrôle. 40% de la production d’eau à Touba disparaissent dans les tuyaux parce qu’il y a énormément de fuites à cause de l’absence de contrôle. Il faut trouver une solution à cela», soutient Mansour Faye.

Une solution qui, selon lui, passe par la fin de la gratuité de l’eau. «Il faut nécessairement que l’eau soit payée. A Touba, toutes les fractions (de la population) ne payent pas. Les banques, les boulangeries ne paient pas. Personne ne paie. Cela ne peut pas continuer. Aucun privé ne paie l’eau à Touba», constate Mansour Faye.

Une situation qui n’est pas sans conséquences. «La qualité de l’eau dans cette localité pose problème puisque la nappe présente du sel. On ne peut pas boire l’eau de Touba. Il faut nécessairement anticiper sur l’eau de Touba. Donc, il faut un programme structurant pour Touba. Maintenant, le problème est de savoir qui va financer et qui va payer. Ces questions sont en train d’être transcendées par toutes les parties prenantes», souligne-t-il. Pourtant, précise le ministre, les populations de Touba «paient indirectement» l’eau à travers la consommation de l’eau minérale qui «coûte beaucoup plus cher» que l’eau du robinet. «Est-ce qu’on va continuer comme ça ? Je pense que non.

En tout cas, on est en train de travailler avec les autorités qui semblent comprendre cette dynamique. Vu ses infrastructures, la ville de ne Touba ne peut être considérée comme une zone rurale», dit le ministre. Par ailleurs, Mansour Faye promet la fin des pénuries d’eau à Dakar en mi-juillet. Car assure-t-il, au-delà des 3 pompes de Keur Momar Sarr, une 4ème va survenir dans une dizaine de jours au plus tard.

En attendant, un système de camion-citerne est mis en place pour atténuer les souffrances des populations. «Les services de la Sde et de la Sones travaillent pour jouer sur la régulation, c’est-à-dire essayer de déshabiller Paul pour alimenter Jean», rassure Mansour Faye. Pour rappel, une étude réalisée en 2017 a montré que Dakar souffre d’un déficit de 54 000 m3/jour.

 

  • LeQuotidien
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