Mankeur Ndiaye : « En Afrique, la typologie classique des menaces à la paix et la sécurité est connue »

Lors de la rencontre avec les partenaires du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique, tenue à Paris sous l’égide du Ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, le ministre des affaires étrangères, Mankeur Ndiaye a avoué qu’en Afrique, la typologie classique des menaces à la paix et la sécurité est connue.

Selon lui, il s’agit généralement de la lutte pour le contrôle du pouvoir politique ou des ressources naturelles; des conflits frontaliers et identitaires ou encore du séparatisme exacerbé par les différences religieuses et ethniques. L’analyse des causes de ces conflits dits « de première génération » fait ressortir, habituellement, des défaillances dans les systèmes de gouvernance politique, a-t-il indiqué.

Pour le ministre des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur, à ces causes, aujourd’hui moins prégnantes en raison des évolutions positives notées sur le plan démocratique, se sont greffées d’autres sources d’instabilité et de crises. « Je pense notamment au terrorisme, à la piraterie maritime et à la criminalité transnationale organisée, y compris les trafics d’êtres humains, de drogue et de cigarettes qui se développent de plus en plus dans notre espace africain », ajoute Mankeur Ndiaye. Qui rappelle que c’est dans ce sens que les Chefs d’Etat africains réunis à Paris en décembre 2013, avec leur homologue Français, le Président François HOLLANDE, lors du Sommet dit de l’Elysée, avaient décidé d’organiser au Sénégal un Forum sur la Paix et la Sécurité en Afrique qui réunirait, en plus des Autorités politiques et militaires, des experts sur les questions de paix et de sécurité, des partenaires internationaux concernés par les enjeux sécuritaires du Continent ainsi que des représentants du Secteur privé et de la Société civile.

Comme lors des précédentes éditions, avec l’appui constant et déterminant de la France,  le Forum de cette année permettra d’approfondir le dialogue stratégique entre les parties prenantes africaines et les partenaires internationaux, d’animer des réflexions pour une vision partagée des menaces sur le Continent, et d’étudier les réponses les plus appropriées pour faire face aux défis du moment. Il offrira également l’opportunité d’examiner les moyens d’accompagner les progrès réalisés grâce aux initiatives africaines ou internationales  dans le domaine de la sécurité et de la paix.

Les réflexions porteront, par ailleurs, sur des pistes de solutions efficaces qui prennent en compte les défis liés à la gouvernance, à l’environnement et au développement économique et social.

Des événements en marge (side events) sont, par ailleurs, prévus pour les compagnies qui souhaitent démontrer la qualité de leurs produits et services.

Le Forum s’inscrira aussi dans l’innovation avec le choix d’un thème dédié, sur lequel vont se focaliser les réflexions. Il s’agit de « l’Afrique face à ses défis sécuritaires : regards croisés pour des solutions efficientes ».

Cette année, l’accent sera mis sur les thématiques liées à la gouvernance, à la conflictualité avec un focus sur l’extrémisme religieux et le terrorisme, aux réponses des armées africaines face aux défis sécuritaires ainsi que la coopération par l’échange d’informations, le partage d’expériences et le renforcement des capacités.

L’innovation porte également sur une séquence qui sera consacrée au rôle des entreprises et du secteur privé dans la promotion de la paix et de la sécurité. « A l’heure où les investissements sur le continent connaissent une croissance exponentielle, il est indispensable que les décideurs de premier plan puissent échanger avec les entreprises offrant des solutions pour cette croissance », dira le ministre.

La sécurité est sans aucun doute une question de souveraineté des Etats mais c’est aussi pour les entreprises un enjeu déterminant du développement de leurs activités, ajoute-t-il.

En effet, il est avéré qu’il n’y a pas de croissance sans une mise en sécurité des actifs et il n’y a pas de sécurité sans une véritable croissance économique. Ainsi, les destins des responsables politiques et des chefs d’entreprises sont liés.

Le forum de Dakar de cette année sera donc l’occasion, plus que les précédentes éditions, de mettre en rapport les entreprises avec les décideurs politiques qui souhaitent avoir des partenaires de confiance qui comprennent les enjeux africains, notamment les enjeux économiques et de sécurité.

C’est pourquoi, « le Sénégal serait encore heureux d’accueillir les dirigeants des entreprises qui croient en l’Afrique. Nous comptons également sur votre soutien pour continuer à faire grandir ce projet dont la pertinence stratégique est reconnue », conclut Mankeur Ndiaye.

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