Malaise dans le système éducatif sénégalais : les inspecteurs interpellent le nouveau Ministre de l’éducation

Inefficacité interne et externe entrainant des contreperformances scolaires en fin de cycle et des déperditions, déficit criard en personnel et dysfonctionnements relevés dans le dispositif de formation initiale et continue des personnels de l’éducation, telles sont les conditions difficiles de travail des enseignants. Pour autant, le Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale du Sénégal (Siens) invite le nouveau ministre Mamadou Talla à l’ouverture d’un dialogue sérieux pour éplucher les points inscrits dans leur plateforme revendicative.

Dans un contexte de jeu de chaises au niveau du département de l’Education, les inspecteurs de l’éducation nationale posent sur la table du nouveau ministre, Mamadou Talla, les résultantes « d’un profond malaise » du système éducatif sénégalais. Cette situation inquiétante d’un système qui se cherche malgré les investissements colossaux, trouve son origine dans la persistance de facteurs d’instabilité quasi structurelle. Il s’agit entre autres de l’inefficacité interne et externe entrainant des contreperformances scolaires en fins de cycle et des déperditions. Dans une déclaration parvenue à la rédaction, le bureau exécutif national du Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale du Sénégal (Siens) indexe aussi le « déficit criard en personnel et les dysfonctionnements relevés dans le dispositif de formation initiale et continue des personnels de l’éducation ». En addition sur l’environnement scolaire, les inspecteurs dénoncent les «conditions difficiles de travail des enseignants, notamment la présence des abris provisoires et classes spéciales…».

Les inspecteurs sont aussi revenus sur la déstructuration notée dans le système de rémunération et de motivation des agents de la fonction publique. Ils indiquent que « les enseignants qui, malgré leur poids relatif (70%) ne consomment, selon les dernières estimations, qu’environ 12% de la masse salariale ». Toujours dans son diagnostic, le Siens note « les lenteurs dans les procédures de production des actes administratifs et la mise à disposition des rappels pour le compte d’intégration et d’avancement ». Ainsi, des signaux inquiétants sont d’ores et déjà enregistrés avec le dépôt de préavis de grève et de lettres d’alerte annonciateurs de possibles perturbations. Appréciant le changement intervenu dans le management pour espérer un renforcement des acquis et un renouvellement des pratiques pour la mise en place des conditions d’une meilleure gouvernance, le Siens veut l’ouverture d’un dialogue sérieux pour éplucher les points inscrits dans leur plateforme revendicative.

Ainsi, le Siens exprime « sa disponibilité à œuvrer dans le cadre d’un partenariat sincère pour le développement du système d’éducation et de formation qui ne saurait passer outre une prise en charge pertinente des préoccupations des membres des corps de contrôle répertoriées».
Il s’agit des points articulés autour des catégories carrière, rémunération, cadre réglementaire et conditions de travail. Le Siens invite ainsi le nouveau ministre à diligenter la reprise des négociations, en vue d’une sortie de crise gage de stabilité et d’efficacité pour le secteur.
Sud Quotidien

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