Maintien de l’ordre au Sénégal : Les méthodes n’ont pas changé, dénonce la Journaliste Fatou Abdou Ndiaye
Les méthodes n’ont pas changé.
Lorsqu’il s’agit de maintien de l’ordre, les mêmes pratiques ressurgissent : usage excessif de la force et interpellations brutales. Malgré l’alternance politique, les réflexes sécuritaires hérités des anciens régimes semblent toujours à l’œuvre.
Ce constat dérange, d’autant plus qu’une partie de ceux qui dénonçaient avec force ces dérives hier, semblent aujourd’hui observer un silence gêné. Pourtant, une exigence demeure : celle de la cohérence. On ne peut condamner la répression sous un régime, et la tolérer sous un autre, au nom des affinités politiques.
La rupture attendue par le peuple ne se limite pas à un changement de discours ou de dirigeants. Elle appelle une transformation réelle des pratiques, notamment dans la manière dont l’État exerce l’autorité.
Cela suppose une réforme profonde de la doctrine de maintien de l’ordre, la formation, une redéfinition du rôle de la police, et une volonté politique claire de rompre avec les logiques autoritaires du passé.
Une police républicaine ne se juge pas à l’uniforme, mais à son comportement. Elle protège, elle apaise, elle respecte. Elle ne réprime pas les citoyens qu’elle est censée servir.
Tant que cette réforme ne sera pas engagée, le sentiment d’injustice persistera.
Fatou Abdou Ndiaye
Journaliste