Magal de Touba 2017 – Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme : « Une vie au service de L’Islam »

Magal de Touba 2017 – Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme : « Une vie au service de L’Islam ».

A quelques jours de la célébration du «Grand Magal de Touba», Dakar se vide de son monde.  Petits et grands, Mouride, Tidjane, Khadre ou Layenne, tous convergent à la ville sainte pour assister à la 123éme édition de cet événement qui marque la commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme ou mouridiya au Gabon. Occasion choisie pour votre portail laviesenegalaise.com de revenir sur le parcours de cet érudit de l’Islam en cette veille de magal.

De son vrai nom Muhammad Ibn Muhammad Ibn Habiballah, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur du mouridisme est né en 1855 soit 1272 de l’Hégire, à Mbacké-Baol, dans la région de Diourbel. Une localité crée par Mame Marame Mbacké, son arrière-grand-père.

Fils de Mame Mor Anta Sali Mbacké et de Mame Diarra Bousso, Cheikh Ahmadou Bamba a très vite maitrisé le saint Coran. Mieux, il s’est très vite mis à l’écriture notamment dans les domaines du soufisme.

Dans ses écrits, il incite la population à suivre le droit chemin et les rappelle les recommandations du prophète Mohamed (Psl). Il fonde la ville de Touba dans la région de Diourbel en 1887. Il prêche avec succès la paix et promet le salut à ses disciples qui se seraient conformés à ses recommandations qui sont celles de Dieu et de son prophète Mouhamed. Ce fut le début des ennuis  avec les blancs, les principaux colonisateurs du Sénégal.

L’autorité coloniale voyait en Cheikh Ahmadou Bamba un obstacle à sa politique de pénétration et de domination du Sénégal. Car des milliers de personnes, venant de partout, sans distinction d’origine, convergeaient vers lui. Martyrisé pour ses convictions religieuses par les colons français et privé de liberté pendant une majeure partie de son existence. Le marabout est d’abord enfermé à Saint-Louis, siège du gouverneur de l’Afrique occidentale française  (Aof).

Il sera envoyé plus tard en exil au Gabon en 1895. Son départ fut assisté par ses fils Cheikh Mouhamadou Moustapha et Cheikh Mouhamadou Fadel. Cheikh Ahmadou Bamba est mis en résidence surveillée et connait des persécutions. Après 7 ans et 9 mois d’exil à Mayombe au Gabon, il revient au bercail contre toutes attentes. Car les gens croyaient qu’il était décédé. Il sera à nouveau arrêté en 1903 et amené pendant quatre ans en Mauritanie.

Après 1910, lorsque les colonisateurs se rendent compte que les accusations de «guerre sainte» n’étaient pas fondées, ils décidèrent de le libérer. Ceci au grand bonheur des disciples de Cheikh Ahmadou Bamba dont le mouvement «mouridisme» ou «mouridoulah», qui peut se définir comme une aspiration à Allah, commençait à prendre de l’ampleur. Il fut désormais appelé Serigne Touba par ses nombreux disciples.

«Mon Seigneur m’a révélé qu’il exaucera tout vœu que j’aurai formulé, je lui ai alors soumis l’ensemble de mes aspirations. Cette joie que m’a inspirée cette faveur de mon Seigneur, je souhaiterais que vous tous y participiez à travers l’action de grâce que je désire désormais lui rendre, à chaque fois que l’anniversaire de ce jour arrivera (retour d’exil du Gabon Ndlr). Cette commémoration se fera à travers des œuvres de réjouissance «Berndé» pour vos proches et amis, la lecture du Coran et des panégyriques du Prophète (qasidas) afin que vous puissiez bénéficier de la félicité que j’ai obtenue et afin que je vous en rétribue personnellement», avait déclaré Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, de retour de son exil au Gabon.

Depuis lors, cet événement qui coïncide avec le 18éme jour du mois de Safar est commémoré aussi bien au Sénégal, au Gabon, aux Usa que partout dans le monde. Le 19 juillet 1927, Cheikh Ahmadou Bamba tire sa révérence.

Il fut inhumé à la Grande mosquée de Touba, devenu un lieu de pèlerinage. Depuis son décès, la confrérie des mourides est dirigée par ses fils et aujourd’hui ses petits fils. Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké, est aujourd’hui le 7ème Khalife de Serigne Touba.

Ce mercredi 08 Novembre 2017, sera célébré la 123éme édition du «Grand Magal de Touba». «Magal» qui est un mot wolof qui signifie «rendre hommage, célébrer ou magnifier». Cet événement d’envergure est devenu depuis décembre 2013, une fête nationale chômée et payée.Serigne Touba-Sénégal

 

Aperçu sur le personnage de CHEIKH AHMADOU BAMBA MBACKE

Fondé par son grand-père, le village porte le nom de la famille De son vrai nom Mouhamad ben Mouhamad ben Habîballâh , CHEIKH AHMADOU BAMBA nous parvint par la grâce de DIEU au mois de Muharram en l’an 1272 H. soit l’an 1855, à Mbacké, une localité située dans le Baol du Sénégal des royaumes. dont la piété très connue leur valut une influence religieuse particulière, un respect et une vénération pour la FACE de DIEU.

Hommes de haute culture et d’une orthodoxie stricte dans l’assimilation des valeurs culturelles islamiques, ils firent du village de Mbacké un centre académique et une capitale spirituelle.

Le père du CHEIKH , Mouhammad MBACKE, appelé Momar Anta Saly , était un éminent jurisconsulte, un dévot qui enseignait le CORAN et les sciences religieuses ; sa mère , Mariama Bousso, grâce à sa piété, sa vertu et son scrupule, eut le privilège de répondre au nom de « Jâratu-l-lâh » (voisine de DIEU) au milieu des siens.

Ses parents ont très tôt découvert en lui une perfection innée qui s’est traduite par des attitudes et habitudes de piété, de bonne conduite morale, de dévotion, de solitude, de méditation et un comportement exécrant l’amusement, l’indécence et le péché.

Partout où Il passa durant son cursus, après avoir parfaitement assimilé le CORAN, que ce soit pour l’acquisition des sciences religieuses ou instrumentales comme la grammaire, la prosodie, la rhétorique, etc., on lui reconnut unanimement une Perfection Spirituelle qui ne pouvait que résulter d’ une lumière provenant de DIEU.

Jusqu’à l’an 1300 H. (1882) , Il assurait l’enseignement auprès de son père et sa carrure intellectuelle lui avait permis, dans le cadre des fonctions que celui-ci lui confiait, d’ écrire dans certains domaines des Sciences Religieuses et Instrumentales pour les rendre plus accessibles.

Il composa à cet effet :

- le  » Jawharu-n-Nafîs  » (le Joyau Précieux) qui est une versification du traité de jurisprudence de Al Akhdari ,

- le  » Mawâhibul Quddûs  » (les Dons du TRES-SAINT) qui est une reprise versifiée de l’ouvrage de théologie de l’ Imâm As-Sanusi intitulé « Ummul Barâhin » (la Source des Preuves),

- le « Jadhbatu-ç-çighâr » (L’Attirance des Adolescents) qui est un ouvrage traitant particulièrement des articles de la foi,

- le  » Mulayyinu- ç-cudûr « (L’Adoucissement des cœurs ) qui reprend en versification le  » Bidâyal Hidâya  » (le Commencement de la Bonne Direction ) de l’Imâm Al Ghazâlî ; 
Le Cheikh reprendra par la suite ce poème sous le titre de « Munawwiru-ç-cudûr » (l’Illumination des cœurs). C’est un ouvrage qui traite du perfectionnement Spirituel.

Plus tard, Il composera bien d’autres ouvrages dans les domaines de la Jurisprudence, de la Théologie, du Soufisme, de la Bonne éducation et dans d’autres branches comme la grammaire.

Fondateur du Mouridisme

« Quiconque est voué à la damnation se dirige vers un autre que moi par la Grâce de Celui qui est le Sélectionné, et par Lui, se dirigent vers moi le bienheureux et le dévot. » Cheikh Ahmadou BAMBA.

D’une dimension spirituelle exceptionnelle, Cheikh Ahmadou Bamba réillumina le ciel des Saints, 1300 ans après le Prophète Mouhamed (Paix et Salut sur Lui). 
Par sa Foi inébranlable en DIEUCheikh Ahmadou Bamba a élevé au plus haut niveau le drapeau de l’Islam, avec comme seules armes le Coran et la Sunna.
Il s’est battu toute sa vie durant pour la revivification et le rayonnement d’un Islam exempt d’innovation, à un moment où la pratique de la religion d’ALLAH (SWT) semblait décliner irrémédiablement chez son peuple.
Martyrisé pour ses convictions religieuses et privé de liberté pendant une majeure partie de son existence par les colons français (32 ans d’exils, de mise en résidence surveillée et de persécutions), il n’a jamais cessé d’oeuvrer pour guérir les consciences malades et les remettre sur les chemins de la vertu.
L’enseignement que Cheikh Ahmadou Bamba a laissé à toute l’humanité peut se définir comme une aspiration à ALLAH (Mouridoullâhi) de manière conforme à l’esprit et au message prophétique, c’est à dire un soufisme dont la seule originalité est d’être le prototype de l’Islam orthodoxe. Aussi disait-il dans un de ses panégériques :

« Je n ‘ai point fondé une confrérie, j’ai plutôt retrouvé la Voie qu’avaient scrupuleusement suivie le Prophète et ses compagnons entièrement flétrie, je l’ai défrichée le plus proprement, je l’ai également rénovée dans toute son originalité et je lance l’appel suivant : tout Musulman qui désire se tourner vers Dieu peut me suivre, car voici la Voie réhabilitée : cette Voie est celle du pacte d’allégeance ».

Fin lettré, Cheikh Ahmadou Bamba a composé (souvent en vers, par souci de pédagogie) de très nombreux ouvrages dans les domaines de la Jurisprudence, de la Théologie, du Soufisme, de la Bonne Education et d’autres domaines du savoir comme la Grammaire (arabe). Il a aussi produit un nombre inestimable de Panégyriques envers le Prophète Mouhamed en qui il vouait un amour ardent, amour qui lui valut le titre de Khadimou Rassoul (Serviteur privilégié du Prophète).Serigne Touba

UN APERCU DE LA VIE DE SERIGNE TOUBA : 1853 – 1927

1853 : Naissance de Cheikh Ahmadou BAMBA à Mbacké Baol.

1884 Cheikh Ahmadou BAMBA fonde son premier village non loin de Mbacké Darou Salam où naîtront Serigne Mouhammadou Moustapha MBACKE et Serigne Fallou MBACKEses premiers héritiers.
1886 Cheikh Ahmadou BAMBA fonde le village de Darou Marnane non loin de Darou Salam.
1888 : Rapport de l’administrateur LECLERC au directeur des affaires politiques sur les « Prétendus agissements de Cheikh Ahmadou » alors que le fondateur du Mouridisme dont la renommée grandissait venait aussi de fonder une capitale : TOUBA avec l’établissement de Darou Khoudoss.
1889 : Inquiétudes des autorités françaises devant l’influence croissante de Cheikh Ahmadou BAMBA.
Mars 1895 Cheikh Ahmadou BAMBA a presque 40 ans lorsqu’il quitte TOUBA pour fonder Mbacké Bary dénommé Touba Djoloff. Il venait de signer le pacte conduisant aux épreuves qui allaient suivre.

10 août 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA qui venait de quitter Mbacké Bary rencontre à Djéwol le détachement de 120 soldats venus l’arrêter.
5 septembre 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA interné à Saint Louis est convoqué au palais du gouverneur. La réunion du conseil privé décide de l’exiler par PV N°1 délibération N° 16.
21 septembre 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA quitte le Sénégal pour le Gabon par Dakar.

Avril 1902 : François Carpot est élu député du Sénégal.

11 novembre 1902 : Retour de Cheikkh Ahmadou BAMBA au Sénégal.
Février 1903 : La renommée du Chef religieux revenu d’exil prend de nouvelles proportions. Inquiétudes des autorités coloniales.
Mai 1903 : Refus en ces termes de Cheikh Ahmadou BAMBA de répondre à une convocation du gouvernement à Saint Louis. « Je suis le captif de DIEU et ne reconnais d’autre autorité que lui…. »
Juin 1903 : Opération de 150 soldats sur Mbacké.

14 juin 1903 : Cheikh Ahmadou BAMBA est envoyé en résidence obligatoire à Saout El Mah en Mauritanie auprès de Cheikh Sidya BABA.
Avril 1907 : Retour au Sénégal avec cette fois résidence obligatoire à Thièyenne (cercle de Louga) où malgré l’enclavement comme en Mauritanie, continuent d’affluer les multiples talibés et de nombreux savants.

19 Juillet 1927 : rappel à DIEU de Cheikh Ahmadou BAMBA et préparatif de son inhumation a TOUBA sous la direction de Serigne Mouhamadou Moustapha MBACKE.

Touba, Magal Touba

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