Macky Sall va rompre le silence après le dialogue

Macky Sall qui avait fermement promis que le chaos de mars 2021 ne se reproduirait plus a perdu la voix. Il a promis au conseil des ministres de ce mercredi 7 juin 2023 de rompre le silence après le dialogue national, a appris laviesenegalaise.com.

Le président de la République, Macky Sall a décidé de rompre son silence après le dialogue national. C’est ce qu’on peut lire dans le communiqué du conseil des ministres de ce mercredi 7 juin 2023. Les nombreux appels suppliant le chef de l’Etat à s’adresser au Sénégalais au lendemain des émeutes ayant éclaté à Dakar et dans certaines villes du pays se heurtent au mur de silence opposé par le palais. « Oui, mais pas de sitôt », semble répondre Macky Sall à tous ceux-là qui lui demandent de briser le silence. Il faut dire que ce n’est guère des habitudes du chef de l’Etat de s’exprimer au lendemain de scènes de violences dans le pays. En dehors des adresses publiques classiques, Macky Sall ne parle quasiment pas de façon solennelle à ses concitoyens. Depuis le 16 mars 2021, jour de chaos sur Dakar et dans certaines régions, point de prise de parole publique. La cellule de communication de Benno Bokk Yaakaar a certes réagi, mais le communiqué rendu public esquive totalement la réalité des faits sur le terrain.

Comme en mars 2021, Macky Sall s’emmure dans le silence. Son ministre de l’Intérieur a certes parlé. Mame Mbaye Niang, ministre du Tourisme a aussi tenu une conférence de presse. Mais, en vérité, l’opinion attend la parole du président Macky Sall. Lui qui avait promis aux Sénégalais qu’ils ne vivront plus le chaos de mars 2021. La stratégie du silence est, à l’évidence, une marque de fabrique de la gouvernance Macky Sall. En 2021, il a fallu moult pressions et surtout celle du regretté Alioune Badara Cissé (ABC), alors médiateur de la République, pour que le chef de l’Etat se décide à rompre le silence.

Aux dernières Législatives marquées des péripéties ayant jalonné le processus électoral ont été hautement inflammables, et même meurtrières, le chef de l’Etat a préféré le communiqué empesé du conseil des ministres où le public ne guette que les nominations pour parler aux Sénégalais. Trois morts avaient été enregistrées dans la contestation par la coalition Yewwi Askan Wi de l’invalidation de sa liste nationale par le ministère de l’Intérieur, puis le Conseil constitutionnel. A l’arrivée, il y a eu plus de peur que de…drames. En dehors du taux d’abstention de 46,64 %, rien de ce que l’on redoutait ne s’est produit. Un calme qui méritait que Macky Sall, dans une démarche pédagogique, s’exprimât de façon plus officielle pour saluer la maturité des Sénégalais. Au cours du conseil des ministres, comme en témoigne son communiqué, et dans un tweet, le président a réagi pour se réjouir du climat dans lequel le scrutin s’est déroulé. Alors qu’il fallait davantage au regard de cette nouvelle heureuse étape franchie par notre marche vers une démocratie majeure.

Dans un discours solennel, le chef de l’Etat aurait renforcé la fierté nationale et rassuré les plus sceptiques traumatisés par l’ambiance de confrontation entre le pouvoir et l’opposition. Un discours à la nation s’imposait pour chasser la fébrilité ambiante et affirmer la capacité de la nation à s’affranchir des climats les inquiétants. Rien à faire, Macky Sall a préféré « le silence assourdissant » ouvrant la porte à toutes les interprétations et aux Fake news.

Le silence dans lequel le président Sall s’est emmuré n’augure rien de bon. Alors que 2024 s’approche dangereusement. Macky Sall marche sur des œufs. Sonko a pris du poids et Idrissa Seck, l’ex-allié qui n’est, visiblement plus une foudre de guerre électorale, a sonné l’alerte il y a quelques jours. Seck a, en effet, invité Macky Sall à ne pas forcer le troisième mandat et à sortir par la grande porte.

Félix DIAGNE – laviesenegalaise.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.