Macky Sall lors de la clôture de la Conférence de Dakar : « nous voulons aller de l’avant en changeant les paradigmes »

Macky Sall a exprimé lundi à Diamniadio son souhait de vouloir aller de l’avant avec ses pairs africains en « changeant de paradigmes ». Le Chef de l’État s’exprimait lors de la clôture de la conférence internationale sur le Développement durable et la dette soutenable.

« Nous avons discuté de façon conviviale, sans tabou et posé les questions de fond que nous pensons être au cœur de la problématique de la dette, en relation avec le développement durable. Chacun selon sa propre expérience et sa sensibilité a apporté une touche originale au débat. Notre pari était de faire en sorte que la conférence de Dakar contribue à faire converger une position de principe consensuelle sur un impératif délicat, à savoir comment trouver le juste équilibre entre le développement durable et la dette soutenable », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « en revisitant nos interventions respectives, je crois que pouvoir dire que nous nous sommes accordés sur sept points de convergence que je vais décliner en sept points : [à savoir], la nécessité de renforcer la mobilisation des ressources internes, fiscales et épargne publique, pour financer le développement. Mais aussi, l’impératif d’amélioration continue de la gouvernance des finances publiques et de l’environnement des affaires, la nécessité de prendre en compte la contrainte particulière liée à l’impact environnemental, notamment le changement climatique, et aux dépenses en matière de sécurité face au choc terroriste. Sans occulter, l’urgence des besoins d’investissement en Afrique ; urgence et besoins qui constituent aussi autant d’opportunités pour relever la croissance économique à l’échelle mondiale. Chaque investissement qualitatif en Afrique génère en effet un impact positif pour le pays concerné mais également pour l’investisseur lui-même. Il est fortement recommandé que les partenaires techniques et financiers, notamment l’OCDE, le FMI et la Banque Mondiale, tiennent compte de la valeur des actifs et des revenus potentiels dans l’analyse de la viabilité de la dette de nos pays. Nous avons aussi souligné les méfaits de l’échange inégal, notamment la faible rémunération des matières premières et le déficit, encore persistant, dans la création de chaînes de valeurs par la transformation locale des produits ; ce qui pose ipso facto la question cruciale de l’industrialisation de l’Afrique. Il largement été  débattu sur le caractère très exagéré de la perception du risque en Afrique ; ce qui a pour conséquence de renchérir davantage l’investissement et le coût de la dette. Sur ce plan, je crois que nous sommes tous d’accord qu’il y a un effort de sensibilisation à faire pour amener les institutions et organismes concourant à la formulation de cette perception, notamment l’OCDE, le FMI et la Banque Mondiale, à émettre des notations et avis plus objectifs, parce que tenant davantage compte de la réalité des situations. Enfin, nous avons réaffirmé la nécessité de poursuivre la collaboration féconde entre nos pays et les partenaires bilatéraux et multilatéraux, pour trouver les bases d’une gouvernance financière mondiale plus équitable, afin que l’Afrique, grâce à des investissements massifs, soit l’une des locomotives de la croissance mondiale ». Voilà, sans doute de façon résumée, ce que je voudrais soumettre à votre appréciation comme éléments consensuels de notre Conférence. « Face à de nouvelles réalités, nous voulons aller de l’avant en changeant les paradigmes », dixit Macky Sall.

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